Tu sais que tu as la confiance quand…

Une défaite, une victoire aux tirs au but face au leader fribourgeois (on croit rêver) et encore une défaite. Les semaines se suivent et se ressemblent au bout du lac. Quelques points grappillés par-ci par-là mais surtout des scénarios de match qui doivent retourner Alfred Hitchcock dans sa tombe.

Incapable de tenir un score, incapable de se rebeller, incapable de bien jouer tout simplement, ce Genève-Servette saison 2011/2012 est des plus frileux et se présente comme le grand favori pour la finale des play-out, voire pire ! Comme si les joueurs étaient conscients qu’à Genève, c’est désormais une finale tous les deux ans mais, carence de talents oblige, on en vise une un peu plus à notre portée.

Pourtant, il ne semble pas manquer grand chose aux Aigles pour enfin s’envoler. Pour preuve, ils ont perdu huit fois par un but d’écart ! Et si finalement ce n’était qu’une question de confiance dans le camp genevois ? Cette confiance absente de la tête de Rico Fata qui pourrait expliquer ses performances pour le moins hasardeuses. Cette confiance laissée sur les plages cet été par l’effectif grenat qui expliquerait pourquoi il se fait dessus à chaque fois qu’il mène au score ! Alors pour expliquer plus simplement qu’est-ce que la confiance pour comprendre comment elle te permet de faire des folies, un petit rappel des principaux faits des joueurs, de l’entraîneur, des dirigeants ou des supporters grenat ces dernières années…

Tu sais que tu as la confiance quand…

– Tu te permets le double luxe de tenter et de réussir un «airhook» en finale du championnat alors que le score est de deux partout et que tu joues un power-play décisif. Quand même le meilleur joueur de tous les temps n’en a pas essayé un seul, il n’y a qu’un mot : classe.
– Tu oses répondre à McSorley à l’entraînement
– Tu penses que tu peux enchaîner les conneries défensives, parce que de toute façon ton gardien il arrête tout.
– Tu te permets de jouer avec trois étrangers.
– Tu chantes «Et on y va, on va chercher le championnat, le championnat» a tue tête sous ta douche.
– Tu oses aligner Randegger sur ta première ligne d’attaque…
– … Ou Vukovic en power-play

– Devant un mur de 12’000 personnes qui te sont hostiles, tu oses claquer la porte qui mène sur la glace encore et encore juste pour protester contre l’arbitre. Et juste pour le délire d’entendre tout un peuple t’adresser un message de paix et d’amour aussi.
– Tu cherches à faire de ta ville ton sponsor numéro un officieusement.
– Tu te permets de retirer l’aigle du maillot.
– Tu offres un maillot de ton équipe à un journaliste parlant la langue de Goethe. Ce n’est pas à ceux de la TSR qu’on ferait ça.
– Tu joues les play-off dès ta première saison en Ligue nationale A…
– … Et les demi-finales un an après.
– Tu te proclames monothéiste. In Chris we trust.
– Tu perds et que tu attends impatiemment la pause, persuadé que McSorley va gueuler un bon coup et que tes joueurs vont revenir transcendés.
– Tu te pleins que personne n’aime ton équipe alors que tu alignes simultanément Sarault et Grosek.
– Tu t’appelles Derek Armstrong
– Tu te teins les cheveux en grenat parce que tes favoris sont en finale. Le tout sans un seul gramme d’alcool circulant dans tes veines.
– Tu oses t’asseoir tout en haut des plexiglas dans le seul but de distraire la foule. Le fait que c’était un Canadien n’excuse rien…
– Tu hurles à qui veut l’entendre que Fata est un bon étranger et tu t’enfonces tout seul en voulant défendre ta thèse avec des explications aussi improbables qu’incompréhensibles.
– Tu transformes les Vernets en boîte de nuit après une défaite en finale.
– Tu vires ton meilleur joueur suisse en plein milieu de saison.
– Tu penses aller jouer à Lausanne le temps de construire une nouvelle patinoire. Soit jouer trois/quatre ans, au bas mot, dans un village.
– Tu oses passer «Ça m’énerve» à la sono.
– Tu penses que ton avion en papier réalisé avec le programme du match va atterrir sur la glace alors que tu te trouves au point le plus haut de la patinoire.
– Fâché, tu envoies ta bière sur les supporters présents en bas et tu les regardes avec un petit sourire innocent.
– Tu lances un «arbitre enculé !» juste parce que l’homme en noir mérite aussi d’être encouragé.
– Tu te déplaces à 5’000 dans la capitale, sûr d’assister à une victoire historique du club de ton cœur.

Toutes ces marques de confiance qui, aujourd’hui, ne semblent plus être présentes dans cette équipe qui aligne les défaites. Il suffirait d’un électrochoc ou de quelques victoires consécutives pour relancer la machine grenat qui toussote gravement. À l’heure actuelle, seuls Stephan, Rubin et Bezina paraissent exempts de reproches ; les autres ne font que balbutier leur hockey et enchaînent les erreurs qu’on prêterait plus volontiers à une équipe de juniors qu’à une formation de LNA.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Sylvain Rossel

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5 Commentaires

  1. « Tu hurles à qui veut l’entendre que Fata est un bon étranger et tu t’enfonces tout seul en voulant défendre ta thèse avec des explications aussi improbables qu’incompréhensibles.  »

    ahahaha!!

  2. Tant qu’à gerber sur les équipes que vous ne pouvez pas blairer, autant le faire avec humour, un mot que vous n’avez toujours pas compris.

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