Pourtant, on y avait cru…

Naïfs ou optimistes, c’est selon, on avait cru à l’impossible exploit du LS. On s’était dit : «on tient le nul jusqu’à la 60e minute et, sur un malentendu, on marque un but de raccroc avant de défendre notre bout de gras comme des meurt-de-faim. Et on relègue le FC Caliméro à 11 points !» Le scénario rêvé était en train de se réaliser avant que ce diable d’Alex Frei…

Après la belle victoire face à nos meilleurs ennemis, c’est avec une bonne motivation et quelques espoirs que l’on prenait le chemin de la Pontaise. Rendez-vous était pris à 18 heures à la Place Sébastien Jacquet, pardon, à la Place de la Riponne avec l’entraîneur du Volleyball Club Cossonay, tout auréolé de son titre de champion de LNB féminine et dont la capitaine n’est autre que la petite sœur d’Anthony Favre. Bravo à elles ! Pour ce match face au futur champion suisse, le Lausanne-Sport avait promis de jouer le coup à fond. «On n’a rien à perdre, on va tout tenter !» avait-on pu entendre ici ou là. Au coup d’envoi, force est de constater que Martin Rueda ne joue pas petit bras en débutant la rencontre avec deux attaquants ; c’est une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que l’entraîneur lausannois a décidé de laisser Steven Lang sur le banc et que Peter Luccin est de nouveau blessé. Aux dernières nouvelles, le Français se serait claqué un muscle en voulant ouvrir une boîte de céréales. Du coup, Thierno Bah remplace Luccin dans l’axe et c’est Janick Kamber qui évolue en tant que milieu gauche. Kamber ? Le seul joueur de Super League à peser moins de 50 kilos et dont le dernier centre réussi fut réalisé en juniors F. Bref, si on y croyait (un peu) en montant au stade, le vent d’optimiste est vite retombé en découvrant le onze de base.

Power-play bâlois 

Le match va rapidement devenir un espèce de power-play bâlois, avec des Lausannois incapables de sortir le cuir de leur zone et pris de vitesse par le rouleau-compresseur de Heiko Vogel. Ça va vite, très vite et après la prestation ridicule du SFC sur cette même pelouse trois jours plus tôt, on a l’impression de voir évoluer une équipe étrangère à la Pontaise. Coltorti doit s’employer à plusieurs reprises (28e, 35e, 37e) pour contenir les assauts adverses. De son côté, le LS procède par des contres souvent maladroits, conclus par des frappes aussi peu précises que les instituts de sondage français. Reste que la mi-temps est atteinte sur un score nul et vierge et que la phalange vaudoise, malgré deux-trois frayeurs, tient plutôt bien la baraque.
La seconde période va commencer sur les mêmes bases avec un LS très timide et un FCB largement dominateur. La seule différence, c’est l’arrivée à mes côtés d’un homme d’une soixantaine d’années que je qualifierai d’«aigri de la tribune nord». Alors qu’il y avait une trentaine de sièges vides autour de nous, ce monsieur décide de se poser sur ma droite. Et c’est parti pour 45 minutes d’insultes en tous genres. De «chèvre» à «guignol» en passant par «tracteur» et «charrue», les joueurs des deux camps auront droit à leur salve de compliments. Le summum sera atteint quand il déclara à haute voix : «ce match, c’est Eben-Hézer contre l’Asile des aveugles !» Merci à lui pour ces bons moments de rigolade…   
On commençait tout juste à se dire que, peut-être, éventuellement, on ne sait jamais, sur ce fameux malentendu, le LS allait réaliser le hold-up du siècle quand Yapi délivre une passe lumineuse à Alex Frei qui, d’une superbe volée, débloque le compteur. Un but qui nous a fait penser à la réussite de Van Persie à Anfield Road début mars. A 0-1, la messe était dite et l’entrée de Lang pour Kamber se faisait bien trop tard. Pourquoi n’avoir pas effectué ce changement à la mi-temps ? D’un «fait chier», mon voisin de droite avait tout résumé.
La seconde réussite bâloise sera anecdotique tant le LS n’avait plus les ressources physiques et morales pour revenir. Le club des Plaines-du-Loup s’incline donc le plus logiquement du monde face à la meilleure formation du pays. Pour la petite histoire, le Nord-Coréen Kwang Ryong Pak inscrira là son premier but pour ses nouvelles couleurs. Non content d’avoir encaissé 51 pions cette saison, le LS aura même réussi à s’en prendre un par un communiste. On aura décidément tout vu cette saison, sauf une bonne relance de Frédéric Page et un goal de Prijovic. Faut pas exagérer non plus.

Rien à perdre, de nouveau

La suite des pérégrinations vaudoises se déroulera au Stade de Suisse, lundi de Pâques à 16 heures. Contre l’une des grosses écuries de ce championnat, l’équipe de Martin Rueda n’aura de nouveau rien à perdre. Avec le retour de suspension de Roux, gageons que le LS continuera d’évoluer avec deux attaquants. Pour maintenir l’écart avec le FC Protêts et Tribunaux, le LS se doit de prendre des risques et de tout tenter. Ce qu’il n’a pas vraiment fait hier soir. Mais comme on dit, à l’impossible nul n’est tenu.    
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch 

Lausanne-Sport – Bâle 0-2 (0-0)

Pontaise, 5’218 spectateurs.
Arbitre : M. Gremaud.
Buts : 66e Alex Frei 0-1, 87e Pak 0-2.
Lausanne : Coltorti ; Avanzini, Tall, Meoli, Sonnerat ; Chakhsi, Bah, Marazzi (75e Khelifi), Kamber (70e Lang) ; Negrão (58e Sanogo), Moussilou.
Bâle : Sommer ; Steinhöfer, Abraham, Dragovic, Park ; Shaqiri (88e Stocker), Yapi, Xhaka, Fabian Frei (82e Andrist) ; Alex Frei, Zoua (66e Pak).
Notes : Lausanne sans Roux (suspendu), Luccin (blessé) et Prijovic (malade) ; Bâle sans Cabral, Streller (suspendus), Degen, Chipperfield et Voser (blessés).
Cartons jaunes : 11e Tall, 77e Sonnerat.

A propos Marco Reymond 470 Articles
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10 Commentaires

  1. Excellent, ce papier. Et j’ai l’impression que « l’aigri de la tribune Nord » a un frangin en tribune Sud, assis pas loin de moi.

  2. Moi le coup du communiste, il m’a fait eclaté de rire sans avertir!

    Bon, étant un fan du FCB depuis bien plus longtemps que Gilles Surchat (cf 120 secondes), je ne suis pas mécontant du résultat mais j’aurais aimé que Lausanne tienne le nul…surtout que Bâle n’a plus besoin que de 7 points pour s’assurer le titre.

    En espérant que Sion reste derrière, je souhaite tout de bon à Lausanne pour rester dans l’élite!

  3. Hello,

    Y tous mes potes qui ont bien apprécié ton nom pour la place de La Riponne, c’est vrai quoi; y a aussi mon chien Rhubarbe, Cikette, qui sont trop fan du Lausanne Sports, sauf que la Pontaise y a souvent du vent, et y se passe tellement rien à ses matchs que c’est vraiment pas génial, alors depuis que j’ai arrêté de prendre des substances euphorisantes, j’y vais plus tellement …

  4. C’est con, mais le poisson d’avril servettien n’a pas marché une seconde fois. Vraiment pas de bol !

    Cher vimo 15, tu risques d’être doublement déçu d’ici la fin du championnat.

    FC Caliméro, FC Protêts et tribunaux, trop rigolo de voir l’asile se foutre de la mère folie. Fais gaffe le père Reymond, Cery n’est plus très loin….

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