Vous prendrez bien un biscuit ?

Ces derniers jours, ce ne sont pas les éventuels rebondissements des enquêtes liées au Calcioscommesse qui agitent les médias italiens. Ni les cris de singes de certains «supporters» croates accompagnés de jets de bananes en direction de Balotelli. Ni les déclarations homophobes de Cassano. Ni même l’arrivée de Gattuso au FC Sion. Non, cette semaine, on ne parle que du biscotto, biscuit en italien.

Comme à son habitude, la Squadra Azzurra joue à se faire peur, elle qui a pris la fâcheuse habitude de ne jamais remporter le deuxième match des grandes compétitions internationales depuis la Coupe du Monde nippo-coréenne de 2002. Et ce soir, comme bien souvent, les tifosi auront non seulement les yeux rivés sur leurs protégés, mais aussi sur l’autre rencontre du groupe dont le résultat sera déterminant pour savoir si leur aventure ukraino-polonaise se poursuivra. C’est ainsi que, depuis jeudi soir, toute la Botte se perd en calculs et conjectures. Illustration. Si le match entre l’Espagne et la Croatie se solde par une victoire de l’une des deux équipes, les hommes de Prandelli pourraient même «se contenter» de gagner sur la plus petite des marques contre les Irlandais pour terminer deuxièmes du groupe C, l’équipe victorieuse dans l’autre rencontre finissant à la première place. Mais c’est évidemment un match nul entre la Roja et les Kockasti qui met en agitation les Transalpins. En cas de 0-0 entre ces deux équipes, une courte victoire face aux Boys in Green (1-0, 2-1, etc, pour faire bref) propulserait les Transalpins à la première place du groupe devant l’Espagne en vertu du nombre de buts marqués contre les adversaires directs, les Croates à la maison. En cas de 1-1 entre Espagnols et Croates, les Azzurri devraient alors gagner avec deux buts d’écart et en marquant à trois reprises au moins face à la troupe de Trapattoni. Dans ce cas-là d’ailleurs (ESP-CRO 1-1, ITA-IRL 3-1), l’Italie se classerait devant la Croatie seulement grâce à son ranking UEFA. Mais le résultat qui fait trembler, c’est un 2-2 entre l’Espagne et la Croatie qui qualifierait ces deux équipes et qui condamnerait Pirlo, Cassano et consorts. Et c’est là que les démons du passé ressurgissent. Souvenez-vous, le 22 juin 2004 à l’Estadio do Bessa de Porto, Danois et Suédois se séparent sur la marque de 2-2 qui élimine les Italiens suite à un goal de Jonson à la 89ème minute grâce à un facile ballon relâché par le gardien Sørensen, alors que durant tout le match les supporters des deux équipes scandinaves – bras dessus, bras dessous – imploraient ce score à grand renfort de banderoles. Cette rencontre a depuis pris le nom de biscuit scandinave, le mot biscotto étant aussi utilisé pour désigner une entourloupe, une combine.

Alors avec de telles craintes, tout autre sujet semble évidemment dénué d’intérêt. Cependant, les journalistes sportifs italiens – dont certaines et certains n’ont rien à envier au pire des Thierry Roland de la grande époque – semblent oublier que leur équipe aura aussi un adversaire en face. Un adversaire qui jouera avec le coeur. Un adversaire qui sera soutenu par la Green Army. Un adversaire entraîné par celui qui dirigeait justement l’équipe italienne lors du biscotto de 2004. Et le Trap’ n’est pas du genre à brader la marchandise. Même contre les siens. Surtout contre les siens. Le premier à le rappeler est d’ailleurs Gigi Buffon, qui répète à qui veut l’entendre que cette histoire d’éventuelle combine n’a pas lieu d’être et qu’il faut d’abord assurer le boulot contre l’Irlande, ce qui n’est pas encore fait. De plus, depuis l’apparition de ces peurs pâtissières, on dément fermement ce type de projet dans les deux camps concernés. Xavi, Modric ou encore Bilic disent n’être intéressés que par la victoire – tout comme l’avaient répété Suédois et Danois avant leur rencontre il y a huit ans – alors on peut légitimement leur faire confiance. Par contre, les bookmakers ne semblent pas trop croire en ces déclarations de bonnes intentions et ne paient «que» 6 contre 1 pour un score final de 2-2. Remarquez qu’avec une telle cote et une telle probabilité de tomber juste, je vais moi aussi miser une pièce sur ce résultat, on ne sait jamais. Mais au final, on est en droit de se poser deux questions. À rôles inversés, que ferait la Squadra Azzurra ? Et surtout : pourquoi Espagnols et Croates s’entendraient-ils pour arranger un 2-2, alors qu’ils pourraient se quitter sur un 3-3 ou un 4-4 bien mieux cotés auprès de toutes les agences de paris sportifs du monde ? Peut-être demanderont-ils conseil à Gigi Buffon en personne où placer leurs paris…

Écrit par Mirko Martino

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5 Commentaires

  1. Et…? Tout ça pour ça? Mouais… Par contre personne parle des cris de singe contre Balotelli! Ou alors de la chasse aux tricheurs qui se passent en Italie pendant que les autres pays font comme si leur championnat est d’une propreté absolue lavé avec Ariel ! Mais parler du biscotto « CA » c’est important !

  2. Donc si je récapitule l’ordre pour passer devant l’adversaire c’est :
    – Points
    – Confrontation directe
    – Buts marqués contre adversaire direct si y’en a 3 au même nombre de points
    – Différence de but totale
    – Ranking UEFA

    J’ai bon ?

  3. @ Telex:

    Départage en cas d’égalité:

    1) dans les seuls matchs entre les équipes concernées par l’égalité, nombre de points marqués
    2) dans les seuls matchs entre les équipes concernées par l’égalité, différence de buts (si plus de deux équipes sont à égalité de points)
    3) dans les seuls matchs entre les équipes concernées par l’égalité, nombre de buts marqués (si plus de deux équipes sont à égalité de points)
    4) dans tous les matchs du groupe, différence de buts
    5) dans tous les matchs du groupe, nombre de buts marqués
    6) séance de tirs au buts, si deux équipes sont toujours à égalité, si elles n’ont pas de troisième ou quatrième adversaire avec le même nombre de points qu’eux, et si ces deux équipes se rencontrent lors du dernier match
    7) position dans le classement par coefficient des équipes nationales de l’UEFA
    8) lors du tour final, comportement fair-play
    9) tirage au sort

  4. imagine de devoir arriver au point 9 du tirage au sort, j’aimerais voir ça une fois dans ma vie, une combinaison énorme d’égalités, au point que tous les points s’annulent!
    Ce jour là je veux bien jouer à la lotterie

  5. Je croyais que le biscotto, c’était une invention du 4ème Reich, ce n’est pas l’Autriche et l’Allemagne qui ont fait le match le plus pourri de l’histoire du football en 1982 pour éliminer l’Algérie. ACH, sur ce site, on ne touche pas trop aux germains même s’ils n’ont jamais été foutus de battre l’Italie

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