Tremble, Genevois !*

Cinq victoires de suite, une incapacité à conserver un résultat habilement refilée à la Deutsche Fußballnationalmannschaft et le retour tonitruant de «notre renfort de NHL», j’ai nommé Julien : plus rien ne s’oppose à la prise de pouvoir définitive de Gottéron le week-end prochain.

Après cinq prolongations de suite et une épéclée de points inutilement égarés, Gottéron, en pleine montée en puissance, retrouve son efficacité d’octobre 2011. Souviens-toi : à la même époque l’an passé, dix victoires de suite nous avaient permis de prendre la tête du classement pour la première fois depuis une semi-éternité. Cette somptueuse série avait pris fin le 28 octobre à Genève, après un match épique où les Dragons, menés 3-1 à quatre minutes de la fin, étaient parvenus à égaliser par Gamache à 59:59 (selon la police) ou 60:00 (aux yeux de McSorley). Ça n’avait pas plu du tout au gourou de l’autre bout du lac du Bouveret, qui avait tardé (le mot est faible) à renvoyer son équipe sur la glace pour la prolongation. Au final, ce fut une victoire genevoise aux tirs au but au lieu de la défaite par forfait que le bon sens imposait.Un an plus tard, les Aigles ne sont plus avant-derniers mais leaders provisoires, et leur dauphin Gottéron surfe sur une dynamique prometteuse, renforcée par le retour triomphal de Juju (comme dirait Crosby). Cinq succès d’affilée (le «e» est pour l’ami Mouquin), dont – enfin – les deux derniers dans le temps réglementaire. Résultat, la bande à nos Chris adorés sent gentiment le souffle chaud du Dragon sur sa nuque. Certes, les buveurs de Calvinus, intraitables à domicile (un seul point égaré en huit matches, contre le HC Mantegazza), devraient objectivement être érigés en favoris de ce nouveau duel francophone au sommet.

Sauf que non : nous avons, comme on dit sur la rive droite de la Sarine, plusieurs «factures ouvertes» avec nos amis d’outre-Vaud, et il va s’agir de les régler. Premièrement, le souvenir encore cuisant du 28 octobre 2011 cité plus haut. Deuxièmement, une revanche à prendre sur notre premier duel de la saison et ces trois points stupidement perdus alors que nous menions 3-1 à la mi-match. Et troisièmement, parce que même si techniquement nous sommes déjà «die Nummer eins der Schweiz», la place de leader «overall» nous revient de droit et qu’un succès dans le hangar de curling des Vernets nous placerait à portée de victoire de ce fauteuil. Dans leur forme actuelle, nos garçons ont les moyens d’aller les chercher, ces trois points.
D’autant que je pourrai enfin voir un match jusqu’au bout dans le pire secteur visiteurs de la ligue (à égalité avec celui de St-Léonard, sauf que chez nous, les visiteurs voient la glace) puisque la RTS est revenue à la raison en cessant de retransmettre ces pseudo-derbies, m’évitant par là de devoir choisir entre rater mon train ou la fin de la partie. Autre effet collatéral de l’abandon des directs par la RTS, il semblerait qu’il puisse désormais également y avoir du hockey dans un Genève – Fribourg. A croire qu’il n’y a pas que moi que ça emmerdait de commencer à 20h15… Le 3-4 d’il y a un mois à Fribourg avait offert un magnifique spectacle et reste un souvenir aussi superbe sur le plan du jeu qu’affreux quant au résultat. Pas de raison qu’il en aille différemment ce mardi au pied de la tour TSR. Mais à la fin, c’est le Ranz des vaches qui retentira, pas le Cé qu’è lainô.
*Papier certifié sans «volailles», «Frouzes» ni «banlieusards lyonnais»
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Hilde Blatter