Jusqu’où ira Hoffenheim ?

Le TSG Hoffenheim 1899 n’en finit plus de surprendre. Dimanche, le néo-promu n’a eu besoin que de 36 minutes pour assommer le match au sommet contre Hambourg (3-0) et reprendre la tête du classement. L’autre grand vainqueur du week-end est le Bayer Leverkusen qui se hisse à la 2e place après son succès dans le Rheinderby contre Cologne (2-0).

Dans mes pronostics d’avant saison, j’avais prédit une 17e place pour Hoffenheim et une 8e pour Hambourg. Sur ce coup, je n’ai pas fait très fort car dimanche, Hoffenheim – Hambourg c’était ni plus ni moins que le 2e qui recevait le 1er ! Ce Spitzenspiel a tourné court car le surprenant Hoffenheim, toujours en exil à Mannheim, a classé l’affaire en moins d’une mi-temps. Le grand bonhomme du match a été le Nigérian Chinedu Obasi, auteur du 1-0 à la 7e en profitant d’un marquage défectueux de Benjamin et du 3-0 en contre à la 36e et à l’origine du 2-0 à la 13e avec un tacle rageur à mi-terrain. Lequel a ensuite permis à Ba d’alerter le gardien Rost dont le renvoi a permis à Ibisevic d’inscrire son 10e but de la saison.

Vedad Ibisevic c’est aussi une drôle d’histoire : après une carrière chaotique en Suisse (en juniors), aux Etats-Unis, au PSG (très brièvement), à Dijon et Aachen, ce Bosniaque de 24 ans débarque à Hoffenheim à l’été 2007. Il fête la promotion en Bundesliga mais est le plus souvent remplaçant, barré par le duo Obasi-Ba. Mais, au début de cette saison, Obasi est au J.O. avec le Nigeria et Ibisevic reçoit sa chance qu’il saisit parfaitement en enquillant les buts. Du coup, lorsqu’Obasi est revenu de Pékin, l’entraîneur Ralf Rangnick s’est retrouvé confronté à un sacré dilemme entre ses trois attaquants Demba Ba, Chinedu Obasi et Vedad Ibisevic. Il a choisi… de ne pas choisir et de les aligner tous les trois. Et ça marche : Hoffenheim surfe sur la vague du succès et mène le championnat, avec en prime la meilleure attaque.

Rheinderby

Deux hommes focalisaient l’attention lors du Rheinderby entre Leverkusen et Cologne disputé vendredi dans une BayArena en fusion : l’actuel entraîneur du 1. FC Köln Christoph Daum, qui retrouvait Leverkusen, où il avait officié entre 1996 et 2000, le jour de son 55e anniversaire, et surtout Patrick Helmes, le buteur du Bayer, héros de la promotion de Cologne en Bundesliga en mai dernier. Son départ pour Leverkusen, club riche de la banlieue de Cologne, a été très mal perçu. A sa décharge, lorsqu’il a signé au Bayer, Cologne se traînait dans le ventre mou de la 2. Liga et la promotion était reléguée au rang de vague hypothèse. Il n’empêche, son départ vers le club rival a été ressenti comme une trahison par les supporters des Geissböcke, contrairement à celui de Podolski au Bayern en 2006.

Du coup, si tu vas au RheinEnergieStadion, ce que je te conseille d’ailleurs, tu verras des milliers de maillots floqués Podolski, même un Streller si j’y suis, mais je te défie de trouver un seul Helmes. L’actuel 2e buteur de la Bundesliga a été plutôt discret dans un Rheinderby dominé par Cologne. Les Domstädter ont été bien mal payés en encaissant deux buts sur un corner prolongé par Rolfes pour Manuel Friedrich et un penalty de Gekas (2-0). A l’origine de ce coup de pied de réparation, Pirmin Schwegler, arrêté irrégulièrement par Geromel après un slalom impressionnant au milieu de trois défenseurs adverses. L’ancien Bernois remplace avec un bonheur certain Tranquillo Barnetta dans le couloir gauche du Bayer.

Le couac de Schalke 04

A Gelsenkirchen, Schalke a connu un immense couac en étant tenu en échec par le modeste Bielefeld, qui est plus est réduit à dix depuis l’heure de jeu (0-0). Les Knappen ont bien entendu dominé les débats mais se sont heurtés à un héroïque Dennis Eilhoff dans la cage des Blauen. Le portier de l’Arminia a annihilé, parfois avec l’aide de son poteau, une bonne dizaine d’occasions nettes des Könisblauen. Revenu cet été comme 2e gardien à Bielefeld, ce jeune homme de 26 ans a profité de la blessure en début de saison du titulaire présumé Rowen Fernandez pour s’installer dans la cage de l’Arminia ; une place qu’il n’est a priori pas prêt de quitter.

Ceci dit, gardien héroïque en face ou pas, 0-0 à domicile contre Bielefeld, c’est indigne d’un prétendant au titre pour Schalke. Un autre favori qui fait du surplace, c’est le Werder Brême. Les hommes de Thomas Schaaf ont été tenu en échec dans le Nordderby à Hanovre dans une AWD Arena archicomble : l’ancien Brêmois Christian Schulz avait ouvert le score en reprenant un corner d’Huszti, le Portugais Hugo Almeida a égalisé d’une frappe superbe pour un nul (1-1) qui n’arrange personne : Hanovre reste scotché dans la zone dangereuse, Brême en milieu de tableau. Enfin, ne pas parler de la victoire du Bayern Munich sur Wolfsburg après avoir été mené 0-2 serait faire preuve d’un manque flagrant d’objectivité journalistique ; ça tombe bien, je ne suis pas journaliste…

Dortmund piétine

Pour son cinquième match à domicile de la saison, le Borussia Dortmund a concédé son quatrième score nul (1-1), contre Hertha Berlin. L’Alte Dame a ouvert le score sur un penalty consécutif à une faute du gardien Weidenfeller sur Raffael ; comme le veut la tradition au Hertha cette saison, il y a une engueulade avant le penalty pour savoir qui va tirer et c’est le Brésilien Cicero qui obtient gain de cause en criant plus fort que les autres. Sauf que cette fois il a marqué. Le BVB a égalisé sur un corner d’Alex Frei repris par le capitaine Sebastian Kehl. Mais perd tout de même deux points, si l’on songe que le Borussia a tiré 24 fois au but et possédé le ballon pendant 70% du match. La possession du ballon, ce n’était pas un credo de Lucien Favre à l’époque ? A Stuttgart, le VfB a longtemps séché sur le problème Bochum, avant qu’un doublé de Mario Gomez dans les dix dernières minutes ne débloque la situation (2-0). Voilà qui fera du bien à l’international allemand, peu à son avantage depuis le début de la saison.

Francfort a des ressources

Sevré de victoire depuis le début de la saison, lanterne rouge du classement, l’Eintracht Francfort était au plus mal mercredi en match en retard contre Karlsruhe lorsque le KSC a ouvert le score par Maik Franz à la 82e. L’entraîneur Friedhelm Funkel pouvait s’apprêter à faire ses valises. Mais dix minutes plus tard, Köhler et Amanatidis avaient offert la victoire à l’Eintracht (2-1) et sauvé la tête de leur entraîneur. Rebelote samedi dans le match de la peur, le Kellerderby, à Cottbus : après quinze minutes de jeu, c’était déjà 2-0 pour l’Energie grâce à un doublé du Bulgare Dimitar Rangelov. L’Eintracht n’en menait pas large et les Lausitzer sont passés tout près du 3-0 lorsque Rangelov a manqué le hat-trick parfait en ratant le goal vide et lorsque l’Albanais Skela a tiré sur le poteau. Mais une frappe de bourrin de Michael Fink et un tir plein d’astuce de Martin Fenin ont permis de ramener l’Eintracht à hauteur, avant que le Grec Liberopoulos ne lui offre la victoire à la 74e en reprenant un coup franc de Steinhöfer (2-3). En l’espace de quatre jours et de deux renversements de situation improbables, l’horizon de Francfort et de Friedhelm Funkel s’est bien éclairci. Celui de Cottbus et de son mentor Bojan Prasnikar, désormais relégué à la dernière place, s’assombrit.

Willkommen im Abstiegkampf !

Le SC Karlsruhe a vécu une bien mauvaise semaine. Il y a d’abord eu une défaite injuste contre le Bayern (0-1), puis ce revers de dernière minute à Francfort (1-2). Du coup, l’Eintracht laissait la lanterne rouge à Mönchengladbach qui recevait précisément … Karlsruhe samedi. Deux lanternes rouges en l’espace de quatre jours pour le KSC et zéro point, après la défaite subie contre le Borussia (1-0). Pourtant, les Badener avaient les moyens de l’emporter mais ils ont été coulés par les trois montagnes ratées par leur attaquant Sebastian Freis, c’était au moins l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Et Gladbach a marqué l’unique but du match sur une action 100% kick’n rush, une grande balle, une déviation et une reprise victorieuse du capitane Patrick Paauwe. Qui offrait une victoire au nouvel entraîneur des Fohlen Hans Oldie Meyer pour son retour au Borussia-Park. Auteur d’un bon début de saison, Karlsruhe se retrouve propulsé, en une semaine et trois défaites rageantes, dans la lutte contre la relégation. Willkommen im Abstiegkampf !

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Comme dhab, excellent résumé.
    A propos dEintracht Frankfurt et de ses retournements de situation improbables, ils auraient fait le beurre de notre ami PAD. Je le vois blablatant ….. « tout va très vite en football, le football nest pas une science exacte, il faut sans cesse remettre louvrage sur le métier….. »

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