Quand le Grincheux remplace le Schälli…

Ca y est, c’est fait ! Je ne veux pas vous jouer la scène du «je vous l’avais bien dit», mais force est de constater que… je vous l’avais bien dit. La semaine passée, j’annonçais que le FC Sion perdrait samedi à Bâle, qu’il ferait silence radio le dimanche et qu’il virerait le Schälli lundi. Petit retour sur une semaine finalement normale au cœur de la fourmilière de Tourbillon.

Naufrage à Bâle

Le FC Sion voyage très mal. Ses expéditions hors de ses futurs-ex-peut-être-mais-on-est-pas-sûr-il-faut-voir murs tombent actuellement de Charybde et Scylla. Un peu plus de dix minutes contre St-Gall avant de plier, cinq à Berne contre les Young Boys et une dizaine de secondes à St-Jacques contre Bâle. Faut-il y voir une intentionnelle envie de se saborder et de se débarrasser de l’entraîneur provenant des joueurs, comme le laissent entendre certains médias ? L’hypothèse me semble tirée par les cheveux, même s’il est plus que certain que le dandy zurichois n’avait plus le soutien de la majorité de son groupe.


Photo © Pascal Müller

Au Parc St-Jacques, le match aurait certes pu tourner différemment. Menés 2-0, les Sédunois auraient dû bénéficier d’un penalty, qui avait le poids de changer la physionomie d’une rencontre durant laquelle, malgré tout, le onze valaisan n’a pas su retrouver la qualité de son jeu. Seul point réellement positif de la mésaventure rhénane, Kuljic a trouvé le chemin des filets et reste au contact de Petric – auteur d’un doublé – au classement des buteurs que le Croate domine avec une unité d’avance sur l’Autrichien.

Et le septième jour, tu te reposeras !

Ne voulant pas gâcher le dimanche de ses ouailles, Christian Constantin calmait le jeu au lendemain de la défaite de son équipe. Sans se lancer – comme il en a pourtant l’habitude – dans des déclarations polémiques et acérées, le dictateur d’Octodure laissait tout de même filtrer, ça et là, quelques phrases qui ne faisaient aucune équivoque quant aux décisions qui allaient être prises lundi.
Sa collaboration avec le Schälli allait rapidement prendre fin. En tant qu’entraîneur assistant, l’homme faible du FC Sion n’affiche en effet pas un bilan des plus satisfaisants. Mais, en moins de cinquante jours passés au service de Tintin, on peut se demander s’il a vraiment eu le temps nécessairement long pour imposer son message. Vous remarquerez sans doute que la réponse est dans la question.
Une fois de plus, le dictateur octodurien a été pris d’une crise de «marionnettiste» aiguë, c’est-à-dire une inflammation à sa marionnette. Et, dans ces cas-là, CC doit à tout prix licencier sous peine de démangeaisons insupportables.


Photo © Pascal Müller

Un Vaudeville pour commencer

La pièce qui s’est jouée à la Porte d’Octodure le lundi est digne d’un Vaudeville du meilleur cru. 16h35, le Schälli traîne ses joues rouges dans le bureau de son sympathique et compréhensif patron. Tension sur le visage et dans le complexe hôtelier de Tintin. L’entretien commence. Le premier acte ne dure que trois quarts d’heure. Le dictateur déchire le silence de l’endroit en actionnant la porte, le téléphone collé à l’oreille. Il ne fera pas de déclaration.
Le Schälli reste donc dans le sanctuaire de sa Sainteté en compagnie de Freddy Chassot, un des rares individus qui portent la confiance de CC. Cela dure plusieurs longues minutes. Tintin revient, l’entretien reprend. Au téléphone, on me dit que les pourparlers se poursuivent. J’en déduis que se négocient actuellement les modalités – notamment financières – du licenciement du dandy zurichois. On me répond que c’est peut-être la prolongation de la collaboration qui est en discussion… A d’autres ! Le Schälli est d’ores et déjà de l’histoire ancienne.
Mon portable sonne à nouveau. «Ils se sont tirés par une porte dérobée», m’annonce-t-on. Un SMS vient achever cette journée d’attente : «Pas de déclaration aujourd’hui. Décision demain.» A vrai dire, il y avait autant de suspense à attendre la réponse finale que lorsque l’on est pendu aux lèvres de Rodgeur afin de savoir s’il va disputer la Coupe Davis.

Réveil brutal

Mardi, 9h du matin. Mon téléphone sonne à nouveau. Je ne vous cache pas que je me prélassais encore dans les bras de Morphée au sortir d’une courte nuit. «Alors, tu as vu ?» Pas encore. On me dit que Gabet a été nommé. Je ris. Je ris. Et je ris. A côté du tandem formé par Grincheux et le Dictateur, Bourvil et de Funes peuvent aller se coucher. Comment croire un seul instant en l’avenir de ce couple improbable ?

Le Schälli avait prévenu son président en expliquant que lui aussi avait un fort caractère. Mais, lobotomisé après une psychanalyse en Allemagne l’été dernier, le dandy zurichois avait finalement tout du gentil chien bien tenu en laisse par Tintin. Quand on pense que même Milou se promenait en liberté…
En revanche, Gabet, c’est de la dynamite ! Je vois mal le bougon père de Stéphane fermer sa gueule en face de l’omnipotent du coude du Rhône. Tout comme je vois mal le dictateur accepter les frasques verbales de son nouvel homme faible.
On peut se demander aussi si le choix de Grincheux était le plus judicieux. A l’heure où l’équipe a besoin d’un sursaut d’orgueil, les talents de motivateur d’un des derniers représentants du «kurz vorne, hinter lang» – en référence à une coupe de cheveux qui avait fait les beaux jours de l’Allemagne en 1990 et du FC Sion (Rey et Orlando) – peuvent s’avérés salvateurs.

Mais le groupe a également besoin de calme. Une promotion difficile, un succès mythique en Coupe de Suisse, un début de saison étincelant, un affrontement avec le grand Bayer Leverkusen, la démission surprise du lâcheur argentin, l’intérim de Moulin – que j’appellerai dorénavant Moumou, en hommage à Boubou Richard – et le renvoi du Schälli… Pas facile de se concentrer sur le jeu et de lutter contre des adversaires qui misent avant tout sur la continuité et la stabilité. Or, quand on se souvient des coups de gueule de Gabet, sur et en dehors du terrain, quand on se rappelle son attitude survoltée sur le banc de touche envers les joueurs et l’arbitre, la vie à Tourbillon paraît être aux antipodes du long fleuve tranquille.
Amis lecteurs, à vos pronostics ! Combien de temps Grincheux tiendra-t-il ? Passera-t-il la rampe des trois derniers matches avant la pause hivernale ? Bien qu’absurde, la question mérite d’être posée.

Écrit par Psyko Franco

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