Malgré la défaite, on y croit !

Les Servettiens rentrent du déplacement tant redouté de Lugano avec zéro point dans les bagages. Cependant, l’heure est loin d’être grave. Retour sur les points intéressants qui ont émané de ce match.

Pour les Grenat, il s’agissait du premier gros match de la saison : affronter le favori au passage de la ligue des chaussures bas de gamme à celle de l’éléctricité statique et, qui plus est, à l’extérieur. Le colonel Niederhauser envoyait sa troupe au champ de bataille en adoptant le stratagème 4-3-1-2 avec un milieu de terrain en losange. Deugoué remplaçait Ratta, auteur d’une mauvaise prestation au Bergholz de Wil en tant que latéral droit. Schneider, quant à lui, évoluait en milieu gauche à la place du Brésilien De Azevedo, suspendu. En face, la crispation et nervosité des bianconéri était palpable : difficile d’assumer le rôle de grand favori, surtout après avoir succombé lors du premier round à domicile.

Chez les Luganais, dont le kop de supporters est allié à la Section Grenat (chapeau aux deux kops : ça fait plaisir d’entendre des chants en faveur de l’adversaire), le départ du bomber de la saison passée Vincenzo Rennella se fait déjà sentir. En effet, les Tessinois se sont montrés très brouillons lorsqu’il s’agissait de concrétiser : s’ils n’avaient pas été aidés par ce but de Silvio entaché d’un contrôle de la main et d’un pénalty tiré irrégulièrement, les locaux auraient sans doute dû cravacher dur afin d’obtenir le succès.

Côté servettien, il est important de souligner l’amélioration dans les passes, les centres ainsi que les contrôles. Si l’on fait la comparaison dans ce secteur avec la saison précédente, où les déchets techniques étaient un triste spectacle s’étalant sur les 90 minutes de jeu, on a l’impression que Merlin l’enchanteur a laissé trainé sa baguette du côté de Balexert. Autre point positif malgré la défaite, il faut souligner que les Grenat ont ouvert le score sue leur première vraie occasion de but, et à la suite d’un véritable mouvement collectif, s’il vous plaît ! Cela fait plaisir lorsque l’on se rappelle que la saison dernière Servette faisait souffrir ses supporters avec son manque maladif de concrétisation. De ce côté là , Willy Merlin l’enchanteur semble avoir trouvé l’antidote.

Mehdi Challandes, joueur auquel incombe la lourde tâche de remplacer le légendaire Aleksandar Bratic en tant que latéral gauche, laisse entrevoir des rayons de soleil qui annoncent un futur brillant. En effet, le fils de l’entraîneur du FCZ est assez précis et commet rarement des erreurs. C’est vrai, vous allez me dire qu’il ne prend pas trop de risques, qu’il ne monte pas et n’apporte rien en phase offensive. Mais là aussi c’est en progrès car samedi il a tenté d’améliorer son point faible et a même été à l’origine du but.

Deugoué, latéral d’un soir, n’a pas été irréprochable : il a procuré de grosses frayeurs à Gonzalez en offrant une grosse occasion de but à Renfer. Néanmoins, il a fait preuve de solidité en phase défensive surtout. Genserix Kusunga a été l’auteur d’un très bon match en réussissant tacle après tacle, malheureusement entaché par son inutile (et c’est un doux euphémisme) faute de main qui a offert un pénalty aux Tessinois.

De plus, dans les derniers instants de la rencontre, avec Esteban, Vitkieviez, Tozé et Eudis, Servette a affiché une grinta très encourageante pour l’avenir : l’esprit combattif du colonel Niederhauser semble s’être inculqué avec succès dans l’esprit des Servettiens. Cela nous a fait très plaisir de retrouver «Goku» sous le maillot grenat : il a fait preuve d’une envie rageante de retrouver le chemin des filets en se démenant comme un beau diable 20 minutes durant sur toute la surface de jeu.

Le point d’orgue dans ce Servette-là reste la déconcentration en défense, d’où les deux buts des adversaires sont nés. En effet, lors du premier but de Silvio, les Grenat – au lieu de se concentrer sur le jeu – ont préféré se plaindre envers l’arbitre pour le contrôle avec la main de l’attaquant brésilien. Cela a ouvert un vortex en défense dans lequel Silvio a pu se glisser. Le retour de Patrick Müller ferait du bien à l’équipe dans cette optique. Nous pourrions dès lors avoir une solide charnière centrale Müller-Celestini et avancer Kusunga en milieu défensif. Ce dernier, bien que souvent déconcentré, a un énorme potentiel : très solide, il part souvent balle au pied de la défense jusqu’au milieu de terrain, en faisant repartir l’équipe. En le plaçant devant la défense, il pourrait être plus utile et éviterait à son équipe d’encaisser encore des buts d’inattention (bien qu’il ne soit pas le seul inattentif en phase défensive). En tirant profit de ces enseignements, Niederhauser pourra-t-il corriger le tir dans l’optique de remporter les deux prochains matchs à domicile face à Yverdon et Vaduz ?

Oui, on y croit !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lugano – Servette 2-1 (1-1)

Cornaredo, 1’351 spectateurs.
Arbitre : M. Klossner.
Buts : 31e Eudis 0-1, 43e Silvio 1-1, 47e Silvio (pénalty) 2-1.
AC Lugano : Wüthrich, Thrier, Montandon, Sulmoni, Preisig, Ciana, Basic, Maggetti, Renfer (67e Pinau), Silvio, Da Silva (13e Fejzulahi).
Servette FC : Gonzalez, Deugoué, Celestini, Kusunga, Challandes, Pont, Pizzinat, Braizat (73e Esteban), Schneider (81e Marreco), Treand (57e Vitkieviez), Eudis.
Cartons jaunes : 40e Maggetti, 46e Kusunga, 64e Wüthrich, 75e Deugoué, 87e Sulmoni.

Écrit par Grégory Soldati

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2 Commentaires

  1. Je voudrais bien être optimiste, mais après une victoire pénible face au faiblissime Gossau, un nul méritoire après un match globalement correct à Wil (hormis une expulsion idiote et la présence sur la pelouse de certains joueurs insignifiants… on ne monte pas en SL avec un Ratta ou un Pont sur le terrain…) et une défaite logique contre Lugano (avec une séquence tapis rouge à l’attaquant sur le premier but), j’ai un peu de peine à croire que Servette va être ailleurs qu’au milieu du classement. Le verre me semble plus à moitié vide qu’à moitié plein (N.B. pour être franc à 0-1 samedi, je me disais qu’on allait monter cette année…). On fait le boulot, sans plus.

    Et pour Müller, récupérer un joueur de plus de 30 ans qui n’a plus joué régulièrement en compétition officielle depuis deux saisons, et qui indique que sa seule raison de venir c’est le « susucre » de la reconversion, je suis pas persuadé que cela transformera cette équipe moyenne en machine de guerre imbattable.

    Je suspecte que l’on fera une saison pépère en milieu de tableau, ce qui est déjà infiniment mieux que les ulcères à l’estomac de la saison passée (que l’on va laisser au LS…).

    Mais si par hasard l’optimisme de l’article s’avérait exact, et ben, j’en serais C-O-N-T-E-N-T

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