Filet de perf’ – Mars 2022

A nouveau rédacteur, nouvelle rubrique. Selon mon humeur et mes coups de cœur, je vais partir à la pêche aux réussites sportives banales, attendues ou insolites et vous en faire partager une chaque mois dans mon filet de perf’. En mars, j’ai craqué pour une magnifique … Squadra Azzurra.

Wales ou Galles vs Italia 21:22

Je ne connais pas le Roger Couderc transalpin, mais je peux m’imaginer qu’en ce samedi après-midi 19 mars, les truculents « Allez les petits ! » ont dû laisser place à des « Forza Ragazzi » d’une folle intensité ! Le monde de l’ovalie a vécu un véritable tsunami qui a relégué le sacre du coq gaulois, hors de l’Hexagone évidemment, au rang d’une vulgaire péripétie pour cette dernière journée du tournoi des Six Nations. Un de ces exploit sportif qui laisse pantois et abasourdit le puriste de ce sport de brutes pratiqué par des gentlemen, comme il l’a fait avec les plus de 60’000 pèlerins médusés du Millenium Stadium de Cardiff. Une telle issue n’a lieu généralement que lorsque l’ascenseur de l’archi favori tombe en panne (c’est ma tournée Raymond).

Et dire que deux ans plus tôt, la même rencontre, au même endroit, dans le même contexte s’était soldée par une gifle sèche et sonnante 42 : 0 pour les joueurs du XV du Poireau. Ceux-ci en ont sacrément manqué pour se ratatiner de la sorte et offrir à leurs congénères de la Botte un succès dans le tournoi, attendu depuis le 28 février … 2015 soit 36 matches. Tifosi des disciples de Jules César (référence à la couronne de lauriers, emblème de la Squadra rugbystica) ou fans du HC Ajoie, même combat !

Un ange (pas) gardien

L’intensité et la dramaturgie de la partie allait friser l’irréel lorsque les Gallois, à quelques minutes du terme, ont aplati un ballon qu’ils ont cru décisif, essai qui aurait clos les débats avec une issue aussi logique qu’attendue. Là, ils étaient loin de se douter que la VAR (celle de la régie du stade, pas la Kinder Surprise de Volketswil) allait doucher leur certitude de victoire. Face aux doutes laissés par les images, comme lors d’examens de hors-jeux à la bleue en National League, l’arbitre a invalidé ce que les Gallois croyaient être l’essai victorieux et a offert une occasion inespérée aux « Azzurri » d’utiliser le dernier ballon caldo della partita.

Quelques virolets bien taillés sans être loin des portes galloises et sans drift, le Vinatzer du rugby italien, le bien nommé Ange (si,si) Capuozzo, allait s’offrir un 60 mètres d’anthologie (ça aide de voir un compatriote devenir champion olympique de sprint) avant de décaler son ailier Padovani qui allait déposer le cuir entre les poteaux. Tiens, un ballon italien entre les poteaux en fin de match pour une victoire… Mancini aurait certainement apprécié même si ce fut le cas tard.

Alessandro Garbisi, le Jorginho de la sphère ovale (c’est con comme forme, non ?) ne trembla pas au moment de valider la transformation. En bon demi de mêlée, il ne faisait pas les choses à moitié et bottait pour la 4ème fois du match au bon endroit. Du coup, il lui suffisait de simplement cadrer son envoi sans forcément viser le Sommer.

Comme ce sport, même pratiqué par des Italiens, ne débouche pas sur des gestes d’anti-jeu, aussi grotesques que déplacés, le temps additionnel n’existe qu’au travers de la 3ème mi-temps. Aussi, le coup de sifflet, immédiat et libérateur, du referee allait envoyer les Azzurri dans une dimension irrationnelle. Des cris, des larmes, des embrassades, des émotions qui sortent (trop chou ces monstres de muscle qui se tombent dans les bras). Quelle liesse, quelle joie, quel triomphe !  Même leurs frères qui (mal)traitent la balle aux pieds n’ont pas fait de telles caisses à Wembley en été dernier. Mais cette euphorie spontanée et sans limite a donné une dimension insoupçonnée et presque touchante à cette victoire d’une importance « comptable » bien relative.

Le palmarès était pourtant cuit … hier

Alors que tout puriste saura vous exposer que manger des spaghettis avec une cuillère relève autant du sacrilège que mettre de l’ananas sur une pizza, ce succès inespéré met fin à une collection ininterrompue de 6 cuillères de bois, trophée qui récompense chaque année l’équipe qui ne gagne pas le moindre match. Lorsqu’on se rappelle que l’Italie a intégré le Club des 5 (La Rose, Le Coq, Le Chardon, Le Poireau et Le Trèfle) en 2000 et qu’en 23 apparitions, elle a décroché à dix-sept reprises la dernière place et raflé… 11 cuillères en bois, ces débordements de bonheur communicatif étaient loin d’être déplacés.

Après les curleurs, qui ont réussi à voler des pierres (précieuses en la circonstance) à des Helvètes lors d’Olympiades et Mondiaux récents, après une skieuse qui a dérobé du cristal convoité par une Schwytzoise qui ne s’appelle pas Roland (placement de produit), voilà donc que l’année sportive 2022 de nos chauds voisins débute sur des bases aussi élevées que celles vécues en 2021.

De quoi faire oublier que calcio rime avec fiasco ?

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