Qu’est-ce que ce sera quand il sera en confiance…

Même s’il fallait s’y attendre, voir Thomas Déruns sur la glace en LNB est tout bonnement hallucinant. L’adversaire du soir n’a rien compris et a dû s’avouer vaincu en quelques shifts. Il faut dire que ce n’était que le champion en titre.

L’international suisse le reconnaît. Il n’est pas encore totalement affûté physiquement ni complètement en confiance. On imagine sans peine le calme et le sang-froid des gardiens des autres équipes de LNB à la lecture de cette déclaration, même s’il paraît difficile d’envisager un Déruns encore plus dominateur qu’il ne l’a été dimanche contre Langenthal.

Pour sa première présence sur la glace, il adresse une passe parfaite en retrait à destination de son pote Conz, avec qui il s’entend déjà à merveille et qui ne se fait pas prier pour ouvrir le score. Zenho voulait-il alors éviter de voir Langenthal sombrer? Devant tant de facilité, il a «benché» l’ancien Bernois durant quelques minutes. Dès sa réapparition sur la glace, Déruns a bien failli en remettre une couche. Et sur son quatrième shift et malgré un sac à dos encombrant qui venait de se prendre une pénalité différée, il parvient à trouver Dostoinov dans un angle impossible. Complètement dépassés par les événements et incapables de réagir, Campbell paume le puck en défense, mis sous pression par qui vous savez, et Eichmann ne peut strictement rien faire. 3-0 après quatorze minutes, la messe était dite.

Une classe d’écart

On a pourtant rarement vu l’excellent portier bernois capituler autant de fois à Malley. Sans compter que la défense de Langenthal avait fière allure avec Guyaz (ex-Rappi), Leuenberger (ex-Berne et Gottéron), Müller (ex-Kloten) et Cadonau (formé au Z). Elle avait de plus l’avantage d’être privée de Grieder (Bienne) qui n’a ainsi pas pu s’octroyer d’assists sur les réussites lausannoises. Les anciens Lions Lüssy et Schnyder, pourtant âpres et pugnaces, n’ont rien pu faire pour contrer la déferlante vaudoise, où tout le monde était à la fête. Primeau a réalisé un somptueux solo – ça en devient une habitude –, Le Coultre n’a pas été avare du moindre effort quitte à se prendre coups et beignes devant le but, Kamerzin a mis son but tel un attaquant et même Borlat a quitté son registre défensif pour apporter sa contribution à la démonstration offensive des Lausannois. Et lorsque les Bernois récupéraient enfin le puck, ils devaient tenter de tromper la vigilance d’un Huet impérial. Y a mieux pour se motiver.

Il porte le 94…

Qu’est-ce qui frappe chez Déruns? Tout. Sa vision du jeu exceptionnelle, ses passes précises et toujours au bon moment, son jeu physique, son allonge, son pressing sur la défense adverse, son sens du placement, son efficacité et, même, ce soupçon de chance qui ne sourit qu’aux joueurs exceptionnels. Car en LNB, c’est un joueur exceptionnel. Dans tous les sens du terme. Aligné en power-play et en box-play (à la différence du premier match à Malley), Déruns compte pour un étranger et demi. C’est bien simple: en infériorité numérique, le LHC est au complet lorsqu’il est sur la glace.

Jusqu’où s’arrêtera-t-il?

Thomas Déruns semble appliquer à la lettre le principe d’Al Imâm Shams Ud Dîn Abul’Abbâs Ahmad Ibn Khallikân (sic), que tout le monde connaît. Pour les lecteurs qui nous liraient avec la tête dans le cul (je n’ose y croire), rappelons que cet érudit est le premier à citer la légende de Sissa ben Dahir qui aurait demandé comme récompense que le roi lui offre un grain de blé sur la première case d’un échiquier, deux sur la deuxième, quatre sur la troisième, huit sur la quatrième etc… Un rapide et bête calcul montre que la 64e case contient, à vue de pied, plus de 9 milliards de milliards de grains. Soit 1000 fois la production mondiale en 2012. En enchaînant, dans cet ordre, 0 point, puis 1, 2 et maintenant 4 points, est-il possible que Deruns atteigne 9’223’372’036’854’775’808 points lors de sa 65e partie avec les lions? Il est permis de le croire.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Langenthal 7-2 (4-1 3-0 0-1)

Malley, 4861 spectateurs.
Arbitre : M. Mollard.
Buts : 2e Conz (Déruns) 1-0; 9e Dostoinov (Déruns/5c4) 2-0; 14e Déruns 3-0; 16e Genoway (Setzinger, Stalder) 4-0; 16e Campbell (Kelly, Tschannen) 4-1; 26e Kamerzin 5-1 (4c5!); 30e Setzinger (Huet) 6-1; 37e Conz (Déruns, Fröhlicher) 7-1; 52e Dommen (Moser, Müller) 7-2.
Pénalités : 4×2’ contre Lausanne ; 6×2’ contre Langenthal.
Lausanne: Huet; Stalder, Reist; Fröhlicher, Chavaillaz; Leeger, J.Fischer; Kamerzin, Borlat; Setzinger, Genoway, Le Coultre; Burki, Conz, Déruns; Berthon, Dostoinov, Augsburger; Antonietti, Mauron, Primeau.
Langenthal: Eichmann; Welti, Mueller; Cadonau, Guyaz; Wolf, Leuenberger; Minder; Kelly, Campbell, Tschannen; Carbis, Bodemann, Kämpf; Moser, Dommen, Hobi; Meyer, Lüssy, Schnyder.
Notes : Lausanne sans S.Fischer, Gailland, Helfenstein, Seydoux (blessés), ni Loeffel (juniors Elite) ; Langenthal sans Holenstein, Lemm, Bucher, Schefer (blessés), ni Grieder, Rouiller (les deux avec Bienne).

Écrit par Yves de St-Aÿ

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7 Commentaires

  1. Article d’une modestie comparable à un celle qu’on pouvait trouver dans article de la Pravda, relatant les exploits des joueurs du CSKA Moscou des années 70.

  2. C’est juste le LHC! Remettez le nous en forme et on le reprend au GSHC l’année prochaine voir pour les playoffs!!

    C’est bon d’avoir un club ferme quand même…

  3. Bon en même temps le roi qui a cédé à cette récompense, capte autant la fonction exponentielle que les banquiers, économistes et gouvernements de nos jours… ça promet d’être le cirque dans le monde du capital… à Malley également 🙂

    ahahaha et le mot anti-bot: cupide…

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