Clap de fin

1er mars 1848, les montagnards neuchâtelois descendent à Neuchâtel pour mettre fin à la prédominance du roi de Prusse sur la République et Canton de Neuchâtel. 165 ans plus tard, les descendants de ce même roi de Prusse, déguisés en souris, prennent une revanche cinglante en éliminant le HC La Chaux-de-Fonds, devant les yeux médusés des 600 montagnards présents sur le champ de bataille du Kleinholz.

Les Soleurois avaient soigneusement préparé le terrain en enfumant de façon sournoise la zone de cette bataille décisive, en grillant moult saucisses et autres hamburgers. Habitués à respirer l’air pur des montagnes situées à 1000 mètres, les vaillants combattants neuchâtelois voyaient leurs yeux agressés et leurs poumons asphyxiés, mais ne se démontaient pas pour autant et poussaient finalement leurs adversaires dans leurs derniers retranchements. Las pour eux, un trou dans leur défense voyait un ancien mercenaire (Hirt) leur porter un coup fatal et les précipiter vers une capitulation sans condition et un retour au foyer sous les lazzis d’une population qui rêve encore de son passé glorieux.  Clap de fin sur un mauvais scénario. Les producteurs de ce navet doivent à présent tirer les conclusions qui s’imposent.

Le réalisateur – Gary Sheehan

A force de tourner le même genre de film et le même genre de scène, les spectateurs se sont lassés des sempiternelles erreurs défensives, des power-play à la «mords-moi-le-nœud», mais surtout des excuses bidon. S’il avait eu en tête autant de schémas tactiques que d’excuses à la noix, les adversaires n’auraient jamais su comment contrer les Chaux-de-Fonniers cette saison. Mais en ayant compris que le HCC n’avait aucun schéma de sortie de zone hormis de grandes passes latérales, ou de schéma devant le but à l’exception de pucks balancés devant le gardien en espérant un rebond ou une déviation hasardeuse, les adversaires n’avaient aucune peine à prendre le dessus tactiquement.

Les acteurs

On nous avait promis du lourd avec l’engagement de Plavsic, Zigerli, Ruhnke, Bonnet puis de Staudenman, pour aider Baertschi et Erb. On a surtout vu des bibelots fragiles. Le premier nommé s’est cassé avant d’être livré, et les autres ont tous été endommagés parce que le réalisateur n’avait pas su lire le mode d’emploi et les avait trimbalés d’une ligne à l’autre.
Avec El-Assaoui, on avait aussi un jeune premier en devenir, mais l’appel des grosses productions a été le plus fort. Avec Jürg Daellenbach, on a par contre eu droit au sosie d’un bon défenseur, le talent en moins.
Parmi les nouvelles têtes d’affiche, seul Lee Jinman aura été régulier dans son jeu d’acteur-vedette. Il aura été accompagné en cela par un Arnaud Jaquet infatigable et un Tim Kast qui aurait connu un meilleur sort si le gabarit avait suivi, tout comme Jason Fuchs, dont le talent a déjà attiré les regards d’autres productions plus riches. L’autre tête d’affiche étrangère, Benoit Mondou, aura été trop inconstant dans son jeu. Pour y remédier, il devrait peut-être apprendre qu’un film se prépare sérieusement et prendre des cours sur l’hygiène de vie d’un sportif. 
Le réalisateur aura donc dû principalement composer avec ses acteurs-fétiches, mais vieillissant à l’image des Pochon, Türler, Vacheron, Fuchs et Neininger et confier des responsabilités importantes à d’honnêtes acteurs de série B, tels des Dubois, Daucourt et Gemperli.

Les producteurs

Ceux-ci avaient décidé de mettre des moyens supplémentaires et de mettre aussi des sous pour redorer l’emballage des Mélèzes. En augmentant le prix du billet d’entrée, il était aussi normal que les objectifs soient revus à la hausse.
Outre une place dans le quatuor de tête, la finale était un objectif à atteindre avec un budget qui place l’organisation au 2ème rang de sa catégorie.
Autant dire que rien n’a fonctionné. Malgré un démarrage tonitruant, le suspense du film s’est rapidement étiolé pour se terminer de façon aussi abrupte que la mort de Marion Cotillard dans le dernier Batman.

La suite

Le producteur-délégué avait annoncé de grands chamboulements dans l’organisation. Force est de constater qu’il ne s’agit que d’effets d’annonces ou d’une révolution à la chaux-de-fonnière.
Le réalisateur Gary Sheehan est assuré de conserver son rôle, la faute à un producteur trop zélé qui lui a fait signer un contrat béton. C’est son assistant, présumé responsable du casting, qui pourrait faire les frais d’une meilleure répartition des tâches. Mais va savoir, Laurel et Hardy ont aussi alterné les navets et les bons films.
Parmi les acteurs, certains vont prendre leur retraite de façon volontaire ou forcée. Quand je dis forcée, c’est encore une spécialité locale que de ne rien dire à un joueur dont on ne veut plus. Rien à foutre des années de bons et loyaux service. Bobo Leimgruber avait déjà dû gouter de cette spécialité il y a quelques saisons.
Si Türler a pris soin de lui-même annoncer son départ pour des raisons professionnelles et familiales, Pochon est traité comme une merde, la faute sans doute à un excès de franchise. A ce stade, on n’est plus dans le monde du hockey-business où même le plus fidèle des fidèles est traité comme de la bidoche même pas bonne à agrémenter des lasagnes roumaines. 
Fuchs senior est encore prêt à épauler son fils… ou pas, il n’en sait pas plus que Pitch non plus. Gemperli ira à Langenthal, Ruhnke à Olten pour 3 saisons. Baertschi devrait aussi partir, de même que Daellenbach et Staudenmann dont la blessure devrait l’empêcher de préparer la saison estivale. Il n’est pas exclu que d’autres surprises de taille viennent à être annoncées.
Au niveau des arrivées, seule celle de Victor Barbero est une certitude. Pour le reste et outre l’intégration obligatoire de quelques juniors, c’est le grand désert. Bref, on n’a pas fini de se faire renfiler des navets à l’image de cette saison.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jean Dreier

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2 Commentaires

  1. Lol, la mort de Marion Cottillard dans le dernier batman, myhique.

    Sinon le Staudenman il aurait du aller chez le même toubib que Setzi, y répare des genoux 6 fois plus vite que les autres y parrait….

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