Xamax : un hiver au chaud

Il faut croire que les Xamaxiens commençaient à faire pitié, car cette fois c’est le scénario inverse des habituelles désillusions qui s’est produit. A la clé, un match haletant, où pour une fois, Xamax n’a pas craqué dans les dernières minutes.

Dernier match de championnat en ce dimanche frisquet. Après un petit quart d’heure de route, entassés dans la voiture de service, on s’interroge. Autant Xamax avait la poisse jusqu’à il n’y a pas longtemps, autant les matches contre Schaffhouse et GC ont permis de reprendre une confiance qui était finalement bien le seul ingrédient manquant aux Neuchâtelois. On s’interroge donc sur la possibilité de créer l’exploit : et pourquoi pas nous ? Après un apéritif et un saucisson, nous tranchons : c’est possible ! Je me mords les doigts quand on m’annonce qu’Interwetten proposait une cote de 9 en cas de victoire romande, mon chauffeur lui en salive d’avance.L’échauffement nous permet de constater que Nuzzolo ne sera pas titulaire, remplacé par Lang déjà en tenue. Pour l’anecdote on constate aussi que Bâle nous fait un show à l’américaine pour présenter le nouveau bolide de course entièrement sponsorisé aux  couleurs du FCB et qui trône fièrement au milieu de la pelouse, mais réussit l’exploit de présenter une telle mécanique sans danseuses et autres hôtesses. Les années folles sont loin derrière. Encore plus ringard, la bande d’enfants qui sautillent autour, sous le sourire toujours éblouissant d’une Gigi Oeri qui cache bien sa fierté.


Rossi, le héros du jour

Sur le terrain la première mi-temps part fort, à défaut de grosses occasions il y a en tout cas de l’engagement. Rossi donne le tournis à ses anciennes couleurs durant les premières minutes, mais M. Grossen interrompt son action plutôt que de lui laisser l’avantage. Soit. Julio revient fort, très fort, et s’il n’a plus la vitesse d’exécution de ses années «rot blau», il garde quand même une belle marge. Sur l’autre flanc c’est Lang qui épate la galerie. Pour son premier match en tant que titulaire, l’ex-Nantais se permet de snober tous ses vis-à-vis, dans des petits numéros de claquettes sur la ligne de touche à un contre deux, ou aussi par de plus longues courses. On le répète, Lang est un talent, un vrai talent, passionné par l’animation du jeu, le rythme et la prise d’initiative. Tout l’inverse en somme de la prestation bâloise du jour.
Opportunistes à la Maladière, les Rhénans ont cette fois souffert d’un manque d’entrain, à la fois dû à la fatigue, mais probablement aussi et surtout aux absences conjuguées d’Ergic et Chipperfield. Au final pas d’occasion énorme, à part la tête de Streller sur le haut de la latte en début de 2ème mi-temps. Pas de quoi empêcher Zubi de réaliser son premier blanchissage de la saison, et ce, dans son ancien stade. Tout un symbole.
Un symbole donc, comme ce pénalty (généreux, ça y est c’est dit) obtenu par le brillant Matar Coly au détriment de Zanni. Rossi ne se fait pas prier et trompe Costanzo les yeux dans la Muttenzkurve. Le parcage xamaxien du Parc St-Jacques explose et n’en croit pas ses yeux. Voilà depuis août 2006 que Bâle ne s’est pas incliné à domicile, la fin de match s’annonce terrible pour Xamax, mais rien n’y fait. Ni les multiples coups-francs accordés à Bâle, ni l’expulsion d’Everson en toute fin de match n’inverseront la tendance. Un Everson qui nous gratifie de sa 2ème expulsion en deux matchs face à Bâle. On se rappelle avec un sourire complice qu’il nous disait en début de saison «avoir beaucoup appris sur la maîtrise de soi durant son passage en Allemagne». On ne lui tiendra pas rigueur. La pause hivernale lui fera du bien en tous les cas.


2ème carton rouge de la saison pour Everson

Quant au dernier quart d’heure, je ne vous le raconterai pas, j’étais bien trop occupé à faire les cent pas dans les coursives du stade en osant à peine jeter un oeil parfois à l’écran, ou en analysant la signification des réactions du public. C’est finalement agrippé à un grillage de sécurité que j’entendrai la délivrance tomber. Formidables de courage, les Xamaxiens auront eu, à défaut de génie, un courage exceptionnel.
Un week-end mémorable s’achève. En sortant du tunnel à Bienne il pleut alors qu’il avait fait beau avant. Ça y est on est lundi. Encore 6 jours à tenir avant d’aller chercher une demi-finale de Coupe qui me ferait hiberner confortablement jusqu’à la reprise, en février de l’année prochaine.
Photos www.mediasports.ch – Pascal Muller

Bâle – NE Xamax 0-1 (0-0)

Parc Saint-Jacques : 22 022 spectateurs.
Arbitre : M. Grossen.
But : 65e Rossi (penalty) 0-1.
Bâle : Costanzo; Zanni, Majstorovic, Marque, Nakata; Ba (66e Carlitos); Degen, Huggel, Eduardo, Caicedo; Streller (66e Derdiyok). Entraîneur: Gross.
NE Xamax : Zuberbühler; Jenny, Chihab, Quennoz, Bah; Lang (72e Nuzzolo), Rak, Everson, Szlykowicz (87e El Haimour); Coly (66e Merenda), Rossi. Entraîneur: Castella.
Notes : Bâle sans Carignano, Chipperfield ni Ergic (blessés). NE Xamax sans Jaquet, Joksimovic, Malenovic (blessés) ni Besle (suspendu).
Cartons jaunes : 28e Ba, 32e Everson, 36e Huggel, 40e Jenny, 58e Nakata, 72e Carlitos.
Carton rouge : 92e Everson (faute deuxième avertissement).
Corners : 9-8 (4-4).

Écrit par Roby Steedman

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