Bachmann begins

Même pas un début de fusillade à signaler sur le terrain à Auckland lors de la première mi-temps du match d’ouverture entre la Nouvelle-Zélande et la Norvège, un match qui sentait pourtant littéralement la poudre. Absolument rien à se mettre sous la pupille en dehors de la bonne performance de la latérale locale CJ Bott (en touche). Bref, Hannah Wilkinson et ses coéquipières étaient vraiment rasoir. Autant commencer notre compte-rendu du premier match de la Nati puisqu’on n’est vraiment pas sûr d’y comprendre quoi que ce soit avec une demi-paupière fonctionnelle à 7h du matin. En espérant qu’il y aura quand même quelques lignes (de coke, histoire de rester alerte) à écrire sur la rencontre qui nous occupe.

Le match en deux mots

One Love.

Même si ces brassards presque aussi choquants que les baskets blanches de Voldemort Infantino sous son costard ont été interdits par la FIFA, notre Helvétie natale a su rester inclusive pour ce match:

Marrant, on avait un souvenir différent de la Bahnhofstrasse…

La femme du match

Ramona Bachmann. Tout d’abord pour son contrôle du talon suivi d’un passement de jambes et d’un centre à la 30ème minute qui valait le lever à 6h45 à lui tout seul. Puis pour son penalty transformé 15 minutes plus tard. Bachmann forever 🫶

La méduse du match (y’a pas de buses en Océanie)

Jessika Cowart. La pauvre défenseuse philippine a réussi à provoquer un penalty extraordinairement généreux sur une action improbable qui s’est terminée par une ablation de la cheville de Coumba Sow, qui s’était elle-même livrée à un tacle désespéré dans les 16 mètres adverses après avoir perdu le ballon. 4 matches, 4 penalties, 50% de réussite pour 2 des 4 goals inscrits au total pour l’instant dans ce Mondial. Des matches un peu fermés, vous dites ?

Le tournant du match

La non-titularisation d’Alisha Lehmann, qui faisait les frais du retour de la capitaine Lia Wälti dans le 11 de base. Tous les mecs qui s’étaient levés pour pisser et avaient allumé la télé à tout hasard sont donc retournés se coucher jusqu’à la 69ème minute et l’entrée en jeu de la numéro 23 à la place de Bachmann.

Quand tu marques et qu’on fait entrer ton ex à ta place en guise de récompense. Ouch !

L’aVARie qui aurait pu couler le match

Le décalage entre les commentaires de Fred Scola et Noémie Beney et l’image. On savait donc 5 secondes avant chaque occasion manquée par Géraldine Reuteler (par ailleurs fort généreuse dans l’effort) qu’il n’y aurait pas de quoi réveiller les voisins encore paisiblement endormis. Les feignasses.

Le décalage avait également lieu sur Twitter en avant-match…

La Perth de balle catastrophique du match

Ou plutôt les multiples ratés dans la zone de vérité. Ceux d’Ana-Maria Crnogorčević, notamment seule pour classer l’affaire devant Olivia Davies-McDaniel à la 65ème minute. Heureusement pour elle, Seraina Piubel venait tirer les marrons du feu (façon de parler, il faisait 7 degrés à Dunedin) pour inscrire le 2-0 (son troisième but en huit sélections). Comme quoi il vaut mieux être titulaire au FC Zurich que chauffer le banc au Barça.

Info du Matin confirmée: Piubel la vie est de retour !

Les chiffres Hamilton (parce que c’est quand même mieux qu’une stat’ à deux balles)

1. Comme le nombre de joueuse née aux Philippines dans la sélection d’Alen Stajcic. Il s’agit d’Anicka Castañeda. Les 22 autres élues ont vu le jour sur sol américain (20), norvégien (2) ou canadien (1). Le dénominateur commun, au grand dam de l’UDC locale, semble être un parent philippin (et on imagine un niveau trop faible pour intégrer l’USWNT double championne du monde en titre) pour chaque joueuse.

1 également, comme le nombre de victoire (en 7 matches) fêtée par Inka Grings depuis son arrivée à la tête de notre équipe nationale le 1er janvier 2023. Il était temps.

17. Comme le matricule dans l’alphabet de la lettre qui forme les initiales de la milieu de terrain philippine Quinley Quezada, « surnommée QQ, je le dis parce que si on a des enfants de 5 à 8 ans qui regardent, ça va leur faire leurs 5 prochaines minutes », nous dit Fred Scola. Oh, les plus grands aussi, vous savez.

L’anecdote qu’on aurait pu entendre à Bondi Beach…

… si seulement on y était.

Parfois, quand on s’ennuie, on traîne sur Wikipédia. Et en ce qui concerne la sélectionneuse de l’équipe de Suisse, on peut dire que ça vaut le coup.

Le vestiaire vit bien.

Si le match avait été une citation de Zlatan Ibrahimovic

« Certains disaient que cela pourrait m’envoyer à la retraite. J’ai envoyé leur pays entier à la retraite. » Zlatan s’était fendu de cette sortie après la qualification de la Suède pour l’Euro 2016 face au Danemark. Bachmann pourra probablement répondre la même chose à Blick la prochaine fois qu’il lui posera la question.

Ce que vous allez regretter d’avoir manqué si vous dormiez encore (comme chacun sait, « qui dort Dunedin ») 

Comme on joue justement à Dunedin, c’est l’occasion de vous apprendre que la rue la plus pentue au monde s’y trouve. Elle s’appelle Baldwin Street et a été reconnue comme telle entre 1987 et 2019, puis à nouveau depuis 2020. On ne sait pas ce qui est arrivé à Ffordd Pen Llech, cousine escarpée de Harlech, au Pays de Galles, qui lui avait soufflé le titre pendant un an. On se dit en tout cas qu’un jumelage entre les deux rues, ce qui donnerait quelque chose comme Harlech-Baldwin, aurait de la gueule.

via GIPHY

Image rare de touristes découvrant l’existence de Harlech-Baldwin.

La minute Johan Djourou 

Elle concerne le match d’hier, mais on avoue que l’absence d’un (une ?) spécialiste sur le plateau ou en cabine à Geneva, New Zealand nous a immédiatement fait tiquer. Et malheureusement ce manque s’est rapidement confirmé dans le contenu. En fin de première mi-temps, Cédric Moret nous annonce, très en colère, que Guro Reiten, dont le club a réussi le doublé championnat-Ligue des Champions cette saison, pourrait quand même jouer un peu mieux. Oui, sauf que son club – Chelsea – n’a pas réalisé ce doublé. Soyons donc un peu indulgents. Comme nous le serons avec le commentateur qui n’a visiblement pas revu de foot féminin international depuis exactement douze mois. Constat confirmé au moment de l’entendre exprimer sa surprise en découvrant l’extrême fébrilité de la défense norvégienne, faille dont tout le monde parle depuis des mois.

On passera sur la docte analyse du duo Lorenzi-Thurre, certain avant la partie que la première place du groupe  était promise à une Norvège certes en possession d’un des meilleurs quatuors offensifs du tournoi avec Hegerberg-Graham Hansen-Reiten-Maanum, mais au collectif aussi bien huilé qu’un poste avancé de la Protection civile vaudoise à Paléo et à la charnière défensive aussi en confiance que Marc-Andrea Hüsler sur un premier tour d’ATP 250. On s’arrête là histoire de ne pas jeter de l’huile sur le feu, comme on dit en Valais.

« Fred Scola, qui n’est pas à Wengen… »

La rétrospective du prochain match se jouant dans le même fuseau horaire  

Notre collègue Paul Carruzzo devrait sortir sa plus belle encre d’Indochine et suivre pour vous le fameux Match des Dominos entre les Etats-Unis et le Vietnam cette nuit à 3h du matin, dans l’enchaînement d’un apéro de la rédac’ aussi peu arrosé que d’habitude. On s’est laissé dire que ses enfants croient à ce prodige presque autant qu’à une victoire finale de la Nati dans ce tournoi…

P.S. Un grand merci à Florent Gonnet qui s’est perdu sur Wikipédia à notre place pour les besoins de cet article bien plus souvent qu’à son tour.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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