Pigeon de juin 3 : Ricardo Dionisio

Dionysos, Dieu grec de la vigne, du vin et de ses excès, de la folie et de la démesure. Alors imagine bien la joie de Bartou lorsqu’il nous a déniché Ricardo Dionisio au Stade Nyonnais (!) pour reprendre les moribonds de Tourbillon. « Euh, la vigne c’est le symbole du Valais, le vin c’est de biberon du Valaisan, les excès je connais ça par cœur, la folie c’est le Gradin Nord et la démesure, c’est le paternel… donc ce Portosse fera plus que l’affaire pour nous amener à bon port ».

Oui mais. Quand on sait que tout ce que Barth’ touche part en couilles, on donnait autant cher de la peau de Dionisio au FC Sion que celle d’un bébé phoque poursuivi par une horde de harponneurs danois. Viré comme un nobody début juin, tout de même un peu victime du passage d’une méchante pandémie, le technicien portugais a réussi l’exploit de ne gagner aucun match au FC Sion. Faut-il vraiment continuer à écrire cet article… Même Gabri aura fait mieux au pays du bon vin, c’est donc pas peu dire que le casting du natif d’Arruda dos Vinhos tenait autant la route qu’un bus indien dans les tourniquets de l’Himalaya. Et dire que CC nous promettait monts et merveilles au sujet de sa nouvelle pépite dénichée triomphalement en bas à Nyon : « Je demande à Ricardo de nous proposer du jeu et d’insuffler à l’équipe toute l’intensité qu’elle se doit de témoigner. Je veux que l’on se rebouge sur le terrain. » La seule chose que notre « bacalhau boy » ait réussi à faire bouger au FC Sion, c’est sa position au classement de Super League, et ce, dru en bas vers la cave.

En plus, quand on voit cette espèce de désastre qu’a été le pensum de Dionisio en Valais, on s’en vient à bien rigoler du crêpage de chignons initial entre le mégalo d’Octodure et le DG du Stade Nyonnais Varujan Symonov. Ce dernier voulant obtenir des réparations pour la rupture de contrat du nullissime technicien portugais s’égosilla bien stupidement dans les médias romands : « D’après notre avocat, nous avons une bonne possibilité d’arriver à nos fins. » On espère que quand il parlait de réparations, c’était bien celles des chiottes de Colovray, sinon il aurait l’air bien benêt aujourd’hui.

Arrivé en Valais durant la cuite de Nouvel-An, tout le monde prédisait au Lusitanien un brillant avenir sous le tricot 13 étoiles : « Ce qui est intéressant au Portugal, c’est qu’entraîneur est devenu un véritable métier. On en voit de plus en plus se tourner vers cette filière alors qu’ils sont encore très jeunes, qu’ils ont à peine 25 ans. Là où, en Suisse, on fait systématiquement confiance à d’anciens joueurs. » De ce blabla initial à la vérité du Totomat, il n’y avait, comme trop souvent à Tourbillon, qu’un tout petit pas à faire. Car la vérité avec Dionisio aux commandes du FC Sion, ce sont deux misérables points récoltés mais surtout : aucun impact sur le jeu des Sédunois, des passes à dix stériles, des entames de match grotesques, une défense juste bonne à laisser Djourou sur le banc, un Toma perdu en numéro 10 et une attaque faite d’un Kasami en crise avec lui-même… bref, un piètre copier-coller des tactiques et compositions d’équipes utilisées par les Yakin, Henchoz et Zermatten.

Ce qui est agaçant avec ce rigolo de Dionisio, c’est que, malgré ses premiers matches peu convaincants, il continua de balancer de la poudre de perlimpinpin dans les yeux de CC et de son « oui papa » de fils : « Pour créer, il faut avoir le ballon. Donc faire en sorte de le récupérer dès qu’on le perd. Cela nécessite d’aller au pressing. Pour maîtriser le temps, il importe de contrôler l’espace. Les données, les chiffres sont bien sûr importants mais il faut aussi donner de la vie au ballon. Sans émotions, il n’y a pas de foot. » Eh non, des émotions en Valais, il n’y en eut strictement aucune avec ce futur Mourinho du pauvre. On aurait peut-être pu lui octroyer des circonstances atténuantes s’il était resté fidèle à sa philosophie de jeu proche de Peter Zeidler (on ricane). Mais au lieu de tout cela, le coach portugais eut lamentablement recours aux traditionnelles excuses que les supporters valaisans ont endurées depuis de trop longues années : « L’équipe ne parvient toujours pas à concrétiser les occasions qu’elle se crée. Ce soir, il y avait la place pour marquer plusieurs buts… La solution, c’est le travail. Il faut travailler deux fois plus, se montrer plus agressifs dans les zones de vérité. » Ah bon, marquer des buts et travailler à l’entraînement seraient donc les clés du succès d’une équipe de foot. Merci Monsieur Lapalissadão.

En arrivant en Valais, Ricardo Dionisio affirmait religieusement : « Une équipe, c’est comme un couple qui se marie. » Oui, mais quand on sait qu’au FC Sion c’est CC le préposé aux divorces, pas étonnant qu’avec son bulletin de notes abyssales, le Portugais se soit fait expédier comme beaucoup de ses prédécesseurs par le goulet de St-Maurice, la queue entre les jambes et un pigeon de la Rédac dans le coffre. Et pour une fois, c’est plus que justifié, non ?

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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