Midday train to Georgia

David contre Goliath. Melchie Dumornay face aux Lionesses championnes d’Europe en titre. L’Angleterre allait-elle confirmer son statut ? Allait-on tenir la moyenne d’un penalty (en général raté) par match ? L’arbitre allait-elle enfin expliquer au micro POURQUOI elle a pris sa décision après consultation de la VAR ? Shirly Jeudy allait-elle parvenir à jouer un samedi ? Betina Petit-Frère est-elle fille unique ? Le soussigné serait-il capable d’habilement éviter la ribambelle de jeux de mots foireux qui s’offraient à lui dans la composition de l’équipe haïtienne ? Tellement de questions auxquelles cet article répond peut-être, allez savoir.

Le match en deux mots (voire, genre, quatre)

Stanway to heaven ? Georgia on my mind ?

Ces titres sont terriblement éculés depuis l’été dernier, mais on les place quand même ici comme la numéro 8 anglaise a marqué le seul but du match.

« Mon groupe de musique favori ? Pourquoi cette question ? »

La femme du match

On vous parle de Melchie Dumornay plus tard. Bon, alors Georgia Stanway ? Nérilia Mondésir ? Un Stanway nommé Mondésir ?

Allez, on coupe la poire en deux et on octroie une mention à Alessia Russo et son abnégation faite d’au moins quatre occasions franches dans la zone de vérité adverse. Il faudra finir par la mettre au fond pour définitivement gagner le duel qui l’oppose à Rachel Daly (qui a aussi pas mal vendangé dès la 75ème minute) pour le rôle d’avant-centre titulaire.

La méduse du match (y’a pas de buses en Océanie)

La condition physique des Grenadières, visiblement complètement dégoupillées en fin de rencontre, et ce malgré (ou à cause d’) une préparation effectuée en Valais. Le 11 complet était littéralement à l’arrêt dès l’heure de jeu, laissant le contrôle total du ballon et des espaces aux Anglaises. Ennuyeux quand on est mené 1-0, même si l’adversaire manquait de tranchant (contrairement à la Néo-Zélandaise Hannah Wilkinson, qu’on mentionnera peut-être dans tous nos articles, qui sait ?).

Le tournant du match

L’arrêt fantastique de Mary Earps à la 81ème minute – qui n’était pas sans rappeler une intervention argentine en prolongation en novembre dernier – sur une frappe de Roseline Eloissaint qui avait le poids de l’égalisation. Le dernier rempart de Manchester United ne s’est étonnamment pas immédiatement mis la main à l’entrejambe et n’a apparemment pas encore commandé de figurine à l’effigie de son adversaire vaincue. Tout se perd.

Quelques heures plus tard, à la mi-temps du Danemark-Chine retransmis par la BBC, le manager suédois d’Arsenal Jonas Eidevall qualifiera ce sauvetage d’ « arrêt de hockey sur glace ». Quelle magnifique référence ❤️ 

L’aVARie qui aurait pu couler le match

Quel moment fantastique. On joue la 19ème minute, l’arbitre va voir la VAR pour une possible faute de Dayana Pierre-Louis sur Chloe Kelly dans les 16 mètres haïtiens et décide de ne rien donner car Alessia Russo a commis une autre faute sur une défenseuse avant l’action qui fait l’objet du contrôle vidéo. La directrice de jeu est certainement vexée de ne pas avoir pu siffler un neuvième penalty en neuf matches dans cette Coupe du monde puisqu’elle donne quand même un carton jaune à la numéro 19 d’Haïti pour sa faute devenue fantôme. Comprendra qui pourra.

A peine le temps de finir d’écrire ce paragraphe qu’on a atteint la 28ème minute, nouveau check de la VAR pour une main de Batcheba Louis dans la surface fatidique. Il y a beaucoup de Louis dans l’équipe, ce qui ne veut pas dire que la fédération locale roule sur l’or, bien au contraire. Au niveau des mentions dans cet article, on appellerait certainement celle-ci Louis II si on était monégasque, histoire de se souvenir où on en est. Bref, check over et on aura droit à notre coup de pied de réparation ! Georgia Stanway s’élance… tire… et manque ! Ah… attendez… on nous dit dans l’oreillette que la gardienne a quitté sa ligne trop tôt… on demande juste à la VAR… on retire ! ET GOAL ! On ne sait pas vous, mais on a un peu de peine à hurler de joie dans notre canapé après autant de coitus interrupti.

P.S. On ne demandera pas ici pourquoi le tireur ou la tireuse d’un penalty a absolument tous les droits avant la frappe, y compris de ralentir son élan ou (probablement) de tirer la langue au cerbère d’en face alors que si un ou une goalie a le malheur d’avoir mauvaise haleine et que le vent souffle dans la mauvaise direction, on fait immédiatement retirer avec une pénalité de quatre cartes supplémentaires sans passer par le start. 

La Perth de balle catastrophique du match

La prononciation de Seb Hutchinson sur ITV. Il fallait bien écarquiller les yeux (puisque nos oreilles ne pouvaient nous être d’aucun secours) pour se rendre compte que « Demaawwwwwwneeyyyy » n’était autre que Melchie Dumornay et son numéro 6 en possession du cuir.

Le chiffre Hamilton (parce que c’est quand même mieux qu’une stat’ à deux balles)

6. Comme le nombre de chiffres du nouveau salaire annuel d’Alessia Russo à Arsenal dès la saison prochaine, ce qui reste inférieur à ce que certains des meilleurs joueurs de Premier League gagnent par semaine, selon The Athletic. Toujours d’après le média spécialisé nord-américain, c’est donc souvent en sélection qu’on en profite pour arrondir les fins de mois, alors que chez les hommes on considère plutôt les 2000£ encaissés pour un match international comme des peanuts, tellement symboliques qu’elles sont souvent reversées à des oeuvres de bienfaisance.

Dans ce contexte, on ne peut que saluer la décision de la FIFA (mais quel début de phrase bizarre !) d’allouer des bonus allant de 30’000$ par joueuse pour une sortie au premier tour à 270’000$ par tête de pipe pour le vainqueur (une augmentation de 300% par rapport à ce qui avait cours jusqu’ici, mais seulement un tiers de ce que leurs collègues masculins touchent en Coupe du monde). « Encore que… ! Encore que… ! », comme dirait un jeune retraité. Oui, il y a un léger souci: ces sommes sont versées aux fédérations et dans le cas de la FA anglaise (et beaucoup d’autres), on refuse donc d’ajouter le bonus habituel puisque la FIFA nous oblige de toute façon à verser un certain montant.

C’est donc dans ce contexte tendu de négociations inabouties avec leurs dirigeants, tweet vengeur de Millie Bright à l’appui, que les Lionesses entamaient leur campagne face à Haïti. De là à vous dire qu’Ella Thune euh enfin Toone n’était pas concentrée sur le ballon, il n’y a finalement qu’un tacle glissé que nous nous garderons bien d’effectuer.

Amicalement vôtre, comme dirait un autre serviteur de Sa Très Gracieuse Majesté (on dit toujours comme ça pour Charles ?).

L’anecdote qu’on aurait pu entendre à Bondi Beach…

… si seulement on y était.

Vous vous souvenez certainement de cette histoire pour le moins cocasse. Eh bien cela n’arrive pas qu’à Epalinges.

Ne restait plus qu’à savoir de quelle Lioness il s’agissait…

Si le match avait été une citation de Zlatan Ibrahimovic

« Je peux jouer dans les 11 positions parce qu’un bon joueur peut jouer partout. » La prodige haïtienne Dumornay pourrait facilement s’approprier cette sortie tant elle a passé le match entier à apparaître à peu près partout sur le terrain. On est d’ailleurs un peu surpris que personne ne lui ait lancé une paire de gants en lui disant de se démerder au moment du penalty susmentionné.

Ce que vous allez regretter d’avoir manqué si vous dormiez encore (comme chacun sait, « qui dort Dunedin ») 

On l’a raté aussi, pas d’inquiétude. On veut parler de la blessure de Jennyfer Limage aux alentours de la demi-heure de jeu dont on n’a remarqué l’occurrence que lors de sa sortie sur un brancard. Perdre Limage de vue, c’est quand même un comble. Eh oui, on a Louis fine, mais notre vue laisse à Mondésir(er).

La minute Johan Djourou 

C’est un peu pénible. Emma Hayes, la manager de Chelsea et consultante pour ITV, sait de quoi elle parle et maîtrise les arcanes de la langue dans laquelle elle s’exprime. Voilà qui nous les Bris(bane).

La rétrospective du prochain match se jouant dans le même fuseau horaire  

La prochaine rencontre ayant lieu dans la capitale du Queensland sera l’Australie-Nigeria de jeudi prochain. Comme l’icône absolue Sam Kerr est d’ores et déjà annoncée forfait, la rédac’ a décidé d’annuler son envoyé spécial sur place et de commenter ce match en cabine à Renens.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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