Playoffs Episode IV: un nouvel espoir

Vous y avez cru ?

Un coup d’oeil à gauche… Un coup d’œil à droite… OK, pas de Will Smith en vue, c’est donc parti pour quelques vannes sur l’Acte IV de la série entre deux équipes dont les coaches présentent le plus gros contraste capillaire de ces quarts de finale. Et comme on est d’humeur fort badine à l’occasion de ces playoffs tant attendus (enfin on l’était encore aux environs de la douzième période de l’Acte III mercredi matin, le fameux match des Miele et une nuits), on a décidé de remettre des statuettes aux intermittents du spectacle de la soirée d’hier. En espérant éviter un remake en version longue de Groundhog Day cette fois.

Précédemment dans la série

Si vous avez manqué les épisodes précédents, n’hésitez pas à vous offrir une séance de rattrapage avec les Actes I et III dont la portée a forcément été largement exagérée par la phalange fribourgeoise de la rédac’, ainsi que l’Acte II décrit en toute neutralité par un supporter objectif du plus grand club que la Voie lactée ait connu depuis le début de l’ère Cénozoïque.

Meilleure réalisation

On hésite entre celle de Sandro Schmid d’une déviation en forme d’aile de pigeon (26ème, 0-2) ou celle qui a finalement été attribuée à Christoph Bertschy après avoir vu son envoi ricocher sur pas loin de l’intégralité du contingent des Dragons (29ème, 1-2). On fouille dans les archives pour retrouver la trace d’une autre équipe ayant réussi à marquer un but sans s’être créé une seule réelle opportunité en 60 minutes.

Meilleur acteur dans un second rôle

Le troisième tiers dans son ensemble. Il ne s’est strictement rien passé, pas une occasion franche, pas une charge appuyée, pas un message en vue du match suivant, même pas le moindre soupçon de joute pugilistique entre Ronalds Kenins et Chris DiDomenico. La série semblait d’ores et déjà terminée sous les casques vaudois. 

Il y avait pourtant un potentiel dramatique certain entre nos deux protagonistes.

Meilleur scénario original

La lionne d’Épalinges. Franchement, si après ça le peuple suisse ne vote pas pour un financement des productions locales par les plateformes de streaming internationales le 15 mai, on n’y comprend plus rien.

C’est par ailleurs un grand soulagement car on sait déjà qu’aucun des canulars débiles que tous les vecteurs médiatiques du monde connu se feront un point d’honneur de publier aujourd’hui n’arrivera à la cheville de la réalité du terrain en cette veille de célébration ichtyenne.

Cela restera finalement le seul Lion aperçu dans la région lausannoise hier soir (même s’il n’était de loin pas le seul à s’être égaré).

Meilleur scénario adapté

La version vaudoise d’une superproduction américaine renommée  « Power Play, fais-moi peur ! » pour l’occasion. Sacrée réussite. Deux supériorités numériques obtenues, un but encaissé (Andrei Bykov, 34ème, 1-3, sa deuxième réussite en infériorité numérique de la série). Sur l’ensemble de la série, le LHC a joué à 13 reprises à 5 contre 4 pour autant de buts marqués que l’Italie lors des Coupes du monde 2018 et 2022. 

Une phase de jeu pas évidente à déchiffrer pour l’œil non initié: un jeu de puissance lausannois.

Meilleur costume

Celui de la Vaudoise aréna, qui a dû passer de son habit de lumière pour accueillir le comédien local Gad El Malley (le plagiat n’est pas vraiment notre truc, mais cette blague doit être passée dans le domaine public à force) mercredi soir à son rouge et blanc de travail 24 heures plus tard pour cet Acte IV. Rebelote vendredi pour le jubilé du groupe de rock écossais Texas (ce qui n’est a priori de loin pas le lien le plus bizarre entre le nom d’un collectif musical et son port d’attaches).

Oscarisés pour la meilleure chanson originale en 1987, les Californiens de Berlin avaient probablement pris JFK au pied de la lettre. 

Bref, autant vous dire qu’il n’y avait pas plus grands supporters d’une victoire fribourgeoise en 5 matches que les descendants de Sisyphe préposés à la logistique du Hallenstadion du pauvre, parce que figurez-vous qu’on redémonte tout lundi soir dans le cas contraire. Spoiler alert: il y a peu de risques.

Meilleurs maquillage et coiffure

Le sommet du cringe sans cesse renouvelé.

Meilleur montage

Le live ticker du 20 Minutes nous rappelle que certains appareils électroménagers ne sont pas forcément dignes de confiance.

Meilleure musique de film

Le son était moins agressif que les couleurs, on vous rassure.

Prix spéciaux et nominations multiples

Les arbitres pour l’ensemble de leur œuvre dans cette série. Entre une double pénalité sanctionnant Kenins pour une charge sur DiDomenico et le second nommé pour une simulation sur cette même charge (tout à fait correcte soit dit en passant) et une punition infligée à Bertschy pour un coup de crosse sur Reto Berra administré par… le défenseur fribourgeois Benoit Jecker qui allait amener l’ouverture du score de Julien Sprunger (22ème), on avait là un condensé parfait de la pathétique excuse d’ersatz de performance offerte par les hommes en noir depuis vendredi dernier.

On apprend en exclusivité que les casquettes Vacherin Mont-d’Or seront remplacées par des coquilles d’œuf la saison prochaine en zone mixte.

A la décharge des officiels (non, ce mot n’existe pas vraiment en français, mais on est à court de synonymes), comme les deux clubs sont romands, le quatuor arbitral est dans la panade: il ne sait pas qui désavantager le plus. Bons princes, les hommes de John Fust ont décidé de trancher. En effet, un power play et un box play encore plus insignifiants que le score de Nathalie Arthaud dans un sondage pour le deuxième tour de la présidentielle voisine permettent autant de profiter d’éventuelles bourdes arbitrales que Daniil Medvedev de tirer avantage semaine après semaine de l’absence prolongée de Novak Djokovic pour asseoir une domination sans partage sur le circuit ATP.

Les grands perdants

Il vous faut un dessin ?

A Carton-Rouge, on est toujours à la pointe de l’innovation. Après avoir commencé les podcasts en 2019, on se met aux mèmes en 2022. Les trucs déjà servis à toutes les sauces, très peu pour nous.

Au prochain épisode

On ne sait pas si l’Empire du Léman contre-attaquera. Mais puisque l’assemblée annuelle de l’Académie suisse de cor des Alpes a été clôturée le week-end dernier, on sait que tous les yeux fribourgeois seront désormais tournés vers l’Acte V potentiellement décisif de demain à la BCF Arena.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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