Qualifs à la place des qualifs (journée 6)

54 équipes vont disputer 274 matches pour désigner les 13 qualifiées pour le prochain Mondial qui se déroulera dans la riante Russie, qualifiée d’office à l’heure actuelle, si elle se sort des accusations de dopage (l’intégralité de la sélection russe au Mondial 2014 est soupçonnée de dopage… Tout ça pour finir 3e de son groupe derrière la Belgique et l’Algérie, c’est ballot !)

Bilan après une sixième journée peu avare de rebondissements.

Rebondissement, à commencer par cette invraisemblable bourde de Lloris à l’ultime minute du match en Suède. Si vous voulez écouter une analyse abyssale de Barthez à ce sujet (tout en revoyant pour la millième fois ce grand moment de solitude), je vous l’offre :

A votre avis, que restera-t-il de ce match pour Lloris ? Le fait qu’il soit à cette occasion devenu le gardien de but le plus capé de l’histoire de l’équipe de France, ou cette relance au pied, ras terre et plein axe, qui permet à la Suède de virer en tête à l’ultime seconde ? En tout cas, le buteur Toivonen s’en souviendra : ça faisait bien longtemps qu’un joueur de Toulouse n’avait pas été aussi en vue lors d’un match de l’équipe de France.

A Borisov, mine de rien, la Bulgarie pouvait se retrouver à un tout petit point du duo de tête si elle parvenait à l’emporter. Seulement voilà, une merveille de but de Savitski à dix minutes de la fin les condamne quasiment à passer l’été prochain devant la TV (Non, je n’ai pas vu en intégralité les 27 matches de ce round de qualifications, mais je rappelle que chaque rencontre est résumée en 3 minutes sur le site de l’UEFA. Vous pouvez en profiter en vous inscrivant – gratuitement et en une minute – sur leur site).

Enfin, dans le dernier match, les Pays-Bas ont prouvé qu’ils pouvaient encore battre le Luxembourg. C’est très méritoire de leur part, et je n’en attends pas plus d’eux, sauf éventuellement au prochain match.

Tendance : Prochain match des Pays-Bas qui les verra affronter la France à Paris, pendant qu’une Suède complètement relancée ira jouer en Bulgarie. Je veux bien exceptionnellement mettre de côté mon aversion pour les Oranje le temps que Robben et Sneijder profitent des largesses de Lloris (à moins que Deschamps ne se résigne à rappeler Charbonnier ?)

La Nati continue à empiler les pions comme un métronome, avec le souffle portugais dans la nuque. Aux Féroés, l’équipe nationale a pour une fois rendu une copie assez solide, restant concentrée de bout en bout, ce qui nous a évité de revivre des moments de tension comme à Andorre, pour nommer un exemple parmi cent. Alors certes nous n’avons pas la force de frappe des champions d’Europe qui en ont enfilé 6 à Thorshavn en octobre dernier. Déjà parce qu’eux ont CR7, ça leur ajoute mathématiquement deux goals par match (6 matches, 11 buts…) Ensuite parce que nous avons l’inimitable Seferovic, qui lui nous en coûte autant par match. Seferovic… L’attaquant aux 4 buts en 29 matches la saison écoulée avec l’Eintracht, et transféré pour 5 ans à Benfica pour lesquels il était la « priorité absolue »… Mes potes fans du Sporting et de Porto sont morts de rire. C’est un peu comme si je montais une équipe pour un Escape Game et que je voulais absolument Natascha Kampusch. OK elle s’est échappée, mais ça a pris huit ans quand même.

Pour l’anecdote, notons tout de même la victoire de Andorre contre la Hongrie, sa deuxième en 101 matches officiels et 23 ans d’existence. Connaissant la mentalité des joueurs du crû, ils ont dû tellement perdre de temps et se rouler par terre après l’ouverture de la marque que le temps de jeu effectif en deuxième mi-temps s’est probablement compté en dizaines de secondes. Je ne retrouve plus le film, mais la RTS a au passage montré une des trente simulations grotesques de ces Sergio Ramos au rabais. Mauvais perdants, mauvais gagnants, 30% de possession de balle… typiquement l’équipe qui n’amène rien à ce sport.

Tendance : Je veux bien croire que les Hongrois sont vexés comme des poux d’avoir chuté à Andorre. S’ils voulaient bien passer leurs nerfs sur le Portugal qu’ils recevront en septembre… Sinon, on se rapprochera encore un peu plus de ce 10 octobre et du fameux Portugal-Suisse qui devrait être décisif. Ce sera l’occasion pour Seferovic de fouler la pelouse de Lisbonne, et ça le changera du banc.

 

Comment ça se passe un déplacement des joueurs de St-Marin en Allemagne, quand on en a pris 8 au match aller à domicile et qu’on a bien pris soin d’énerver le colosse avant la revanche ?

Les gars se chantent des chants d’encouragement dans le bus ? Ils font un haka au vestiaire avant le coup d’envoi ? Ils se donnent des gifles pour s’encourager ? Et le gardien ? A mon  avis il se balade en cilice à genoux dans le car en pleurant. Sept à zéro, quinze goals sur l’ensemble des deux matches. A l’année prochaine, pour la belle ?

A noter tout de même qu’un représentant de Saint-Marin est en tête d’un classement : celui des gardiens ayant effectué le plus d’arrêt

Avec 64% de possession de balle et neuf occasions, l’Azerbaïdjan continue son apprentissage en prenant l’unique goal du match à la dernière minutes, contre l’Irlande du Nord. Le salaire est royal pour les Britanniques, et comme leur prochain match sera à Saint-Marin tandis que les Tchèques accueilleront la Grosse Bertha, ont peut quasi considérer qu’ils sont qualifiés pour la Russie. Il est vrai aussi que dans le dernier match, Norvégiens et Tchèques se sont neutralisés, leur laissant la voie libre.

Tendance : Je me tue à vous le dire depuis le début : L’Allemagne fera trente points (comme la Nati, tiens !) et Saint-Marin zéro. Pour la seconde place, Will Grigg pourrait bien être on fire, c’est moi qui vous le dis.

 

Presque une ronde pour rien, avec trois matches nuls à la clef. Il y avait pourtant un double choc entre les quatre prétendants, qui ne seront plus que trois lors de la prochaine journée de qualifications, comme nous allons le voir.

La première rencontre au sommet voyait le leader serbe accueillir les Gallois, qui n’en finissent pas de courir après le nul qu’ils ont concédés à domicile contre la Géorgie en octobre dernier. En effet, c’est la seule des quatre « grosses » équipes qui a égaré des points contre une des deux « petites ». De plus, ils sont arrivés à Belgrade avec une question majeure en tête : comment marquer sans Gareth Bale, suspendu ? Eh bien grâce à une panenka sur péno, bien sûr, autant faire simple. L’égalisation de Mitrovic permet néanmoins à la Serbie de conserver ses 4 points d’avance.

Dans le deuxième choc, l’Eire pensait faire définitivement le trou, mais a également consenti l’ouverture du score par l’Autriche, avant d’égaliser à cinq minutes du terme.

Tendance : L’Autriche et le Pays de Galles restent  dans la course jusqu’au prochain match, lors duquel ils s’affronteront. Le perdant sera définitivement hors course, alors que le vainqueur aura une dernière chance de refaire une partie de son retard, puisqu’il y a encore un Autriche-Serbie et un Pays de Galles – Eire au programme.

La Pologne, qui avait pourtant débuté ces qualifications avec un hilarant 2-2 au Kazakhstan, domine dorénavant son groupe de la tête, du cul et des épaules, au grand dam de tous ceux qui se souviennent du comportement de ses joueurs lors du match contre la Suisse l’année dernière, dont moi, qui fais pourtant partie des modérés (je passe mes dimanches à snipper des plombiers depuis les toits en espérant tomber sur un Polonais). Lewandowski s’est fait l’auteur d’un triplé contre la Roumanie, et il carbure aux mêmes stats que CR7.

Pour la deuxième place, le Monténégro et le Danemark se tirent la bourre à distance, avant de se rencontrer le 5 octobre dans un match décisif. A noter que contre l’Arménie, le Monténégro a soigné les détails, ouvrant la marque après 90 secondes et parachevant le score via une sublime bicyclette de Jovetic.

Tendance : J’ai beau retourner la situation dans tous les sens, je ne vois pas comment les Polacs pourraient ne pas se qualifier. Il faudrait à minima que lors de la prochaine journée, les Danois s’imposent contre eux et que dans le même temps Lewandowski soit retrouvé pendu et noyé dans un accident de voiture. Prions.

 

Depuis le temps que je dis que ce groupe est dramatiquement faible (et qu’il faut bien ça pour que ces brèles d’Anglais se qualifient), je vais vous livrer un petit calcul complètement inutile : si on prend les rangs au classement FIFA des adversaires des Three Lions (j’aurais aussi pu utiliser le fameux indice FIST, faudra qu’on pense à la réactualiser pour le Mondial 2018), on arrive à Slovaquie 21, Slovénie 56, Ecosse 61, Ltiuanie 104 et Malte 182, ce qui nous donne une moyenne de 84.8, soit la force d’opposition moyenne d’une sélection qui serait classée entre le Cap-Vert et le Congo.

Lors du choc de Glasgow, sur fond de Brexit d’un côté et de reférendum d’indépendance de l’autre, l’Angleterre a pris ses deux premiers buts des qualifications, deux fois sur le même coup-franc aux 87e et 90e minutes, ce qui m’a rappelé le doublé de Barenetta à Wembley en 2011. Malheureusement, l’égalisation au bout du bout des arrêts de jeu par Kane élimine quasi de fait l’Ecosse. Derrière, la Slovaquie et la Slovénie restent en course pour la deuxième place, elles qui s’affronteront à Trnava lors de la prochaine ronde.

Tendance : Le vainqueur du duel entre les deux Slov’ pourra rêver de la deuxième place et plus si affinités, l’Angleterre recevant les deux équipes coup sur coup en septembre et octobre. On imagine mal l’Angleterre se faire surprendre à domicile, mais franchement ils sont capable du meilleur comme du pire, et – pour paraphraser Coluche – c’est dans le pire qu’ils sont les meilleurs.

C’est à la faculté de planter des goals au minuscule Liechtenstein que se sera jouée la première place du groupe entre les deux monstres italien et espagnol. C’est quand même ballot. Un peu comme si deux finalistes du Goncourt étaient départagés par leur faculté à réciter l’alphabet.

A Udine, comme à Leon il y a dix mois, le Liechtenstein ne perdait que 1-0 à la pause, avant de lâcher prise. Mais l’Italie n’a planté que 5 goals, contre 8 aux Ibères. Au moins, les joueurs de la principauté participent activement à la statistique qui veut qu’un goal est marqué toutes les 31 secondes dans ces qualifs…

Les Espagnols ont un goal-average de +4 par rapport à leurs principaux rivaux, avec un match à suivre à Vaduz dans deux mois… Comme on le pressentait depuis le début, c’est lors du prochain match que tout se jouera, au Santiago Bernabéu, où la squadra azzura devra s’imposer si elle veut éviter un barrage. Ce sera LE choc de la septième ronde.

Derrière, Israéliens et Albanais espéraient un faux pas des deux favoris, et les Bleus et Blancs avaient pris une longueur d’avance en allant s’imposer 0-3 à Elbasan en novembre, au terme d’un match houleux (Faute-Penalty-Expulsion à la 17ème,,, Puis Faute-Penalty-Expulsion à la 55ème…). Eh bien les Albanais ont remis les pendules à l’heure à Haïfa en s’imposant eux aussi 0-3, sous les huées du public. Résultat : les deux ogres ont désormais 7 points d’avance et peuvent même se permettre une plantée. Merci pour les jokers !

Tendance : Une affiche de finale de Coupe du Monde pour choisir le leader de ce groupe G. L’Italie ne va pas pouvoir se contenter de défendre, ni l’Espagne de faire tourner la balle. Je mise une pièce sur un match un peu fou. Les autres rencontres du groupe sentent bon le remplissage, en attendant le tout bonnard Macédoine-Albanie.

Les indices à la con c’est comme les cacahuètes : une fois commencé, tu ne peux plus t’arrêter. Etant donné que je prétends que ce groupe est une bénédiction pour les Diables Rouges, j’ai calculé la force moyenne de l’opposition : en prenant donc le rang des adversaires au classement FIFA, cela donne Bosnie 29, Grèce 40, Chypre 91, Estonie 98 et Gibraltar 206, soit une moyenne de 92.2, pile entre la Libye et Antigua-et-Barbuda.

La Bosnie et la Grèce s’étant neutralisées à Zenica, les protégés de Martinez bénéficient en plus d’un joker, qui ne sera finalement pas forcément un luxe, puisqu’ils devront se rendre encore en Grèce et en Bosnie.

A noter que le Chypriote adore se faire peur : en deux matches contre Gibraltar, ils ont concédé deux fois l’égalisation, avant cette fois-ci de s’imposer à la 87ème minute… L’équipe qui deviendra la risée de la planète football pour avoir lâché un point en match officiel contre cette sélection bout de bois et ses 600 licenciés n’est pas encore connue.

Tendance : La Belgique décide qu’elle n’a le droit de marquer qu’avec la tête contre Gibraltar et l’emporte tout de même 8-0. La Grèce et la Bosnie font le plein et seront gonflés à bloc au moment de recevoir les leaders.

Ce groupe qui comprend quatre équipes qualifiées à l’Euro en 2016 est complètement fou. Avec un ou deux chocs par journée, il suffit qu’une équipe prenne un peu d’avance lors d’un match pour qu’elle perde le suivant. C’est ce qui est arrivé à la Croatie, qui perd la rencontre en Islande sur un but à la dernière minute de Magnusson (comme quoi on peut s’appeler Magnusson et savoir jouer au foot, ce qui devrait intéresser les plus anciens fans de Servette). Bien entendu les deux autres favoris que sont l’Ukraine et la Turquie ont fait le job contre les petits et le classement s’en trouve plus resserré que jamais.

On peut imaginer que le moindre faux pas contre le Kosovo ou la Finlande serait immédiatement fatal pour l’un des quatre prétendants. Mais on peut aussi imaginer qu’il n’ait jamais lieu et que ce groupe se joue lors des confrontations directes à venir, à commencer par Ukraine-Turquie lors de la prochaine ronde, qui pourrait voir son éventuel perdant éliminé de la course à la deuxième place. Mais sachant qu’il reste encore Turquie-Croatie, Islande-Ukraine, Turquie-Islande et Ukraine-Croatie, bien malin celui qui pourra deviner la tendance.

Tendance : Justement, je suis bien malin. Donc la Turquie va perdre en Ukraine, ce qui va enfin entraîner la démission de Terim, qui gangrène le football depuis bien trop longtemps. L’Islande va sa qualifier et le dernier match à Kiev contre la Croatie sera décisif. Ou pas.

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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2 Commentaires

  1. Oui ben évidemment, si on ne peut même plus être de mauvaise foi !

    Mais quand même : Portugal champion d’Europe en titre et Hongrie comme adversaire, cela me semble plus touchy que Slovaquie – Slovénie pour les Anglais ou Grèce – Bosnie pour les Belges.

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