Vivement les quarts, qu’on en finisse

La semaine qui vient de s’écouler a connu son lot de désillusions, de débâcles et de défaites mortifiantes pour les pensionnaires romands de LNB. Alors que les Chaux-de-Fonniers se battent surtout contre eux-mêmes, Red Ice tente tant bien que mal de mettre la barre sous ses fesses. Quant à Sierre…

Le «vrai» derby

Zéro point dimanche dernier, on a pris l’habitude, sauf que cette fois l’équipe était au repos ce qui a permis aux Haut-valaisans viégeois de nous piquer la 5e place et le quatuor de tête de nous distancer suffisamment pour dire adieu à un rang dans les 4 premiers, objectif fixé en début de saison par le plus gros salarié du club, Gary Sheehan himself. Pas grave puisque les dirigeants ont décidé de modifier les objectifs à la baisse, pour ne pas devoir prendre une décision plus coûteuse que 500 spectateurs de moins par match. Une qualification pour les play-off suffit désormais à leur bonheur, youpie !
Vendredi, afin de préparer au mieux ses troupes, Gary Sheehan se prenait Jean-Claude Van Damme en déclarant dans la presse que «les meilleurs transferts sont ceux qu’on ne réalise pas». Les paysans chaux-de-fonnier ne sont pas habitués à faire des phrases, il aurait fallu le mode d’emploi pour interpréter ces propos. Le plumitif de l’Impar n’avait pas jugé utile de le faire, tout contrit de s’être fait taper sur les doigts pour un édito jugé irrévérencieux par les dirigeants plus prompts à défendre un bilan financier que sportif et prêts rendre leur tablier si on n’arrête pas de les critiquer. Un problème avec Gary dans le vestiaire? Mais non, les joueurs ont tous rempli un questionnaire. Il fallait y répondre par oui ou par non, car il ne faut pas trop en demander non plus.

Le vrai, le seul, l’unique derby pour les Chaux-de-Fonniers tombait à point le vendredi pour lancer le 5e tour. Si Desmarais s’est assagi depuis qu’il caracole en tête des compteurs de LNB, il se trouve toujours un Ajoulot pour prendre la place de sale tête de boque d’un soir, et les volontaires sont toujours nombreux avec des candidats aussi sympathiques que Barras, D’Urso ou Hostettler. C’est pourtant l’inattendu Mathias Mischler qui s’y est collé en crachant ses 4 vérités à l’arbitre, le bien-nommé Mollard. Ayant enfin décidé de jouer durant 60 minutes par match, les joueurs locaux auront finalement été cueillir 2 points bienvenus, après être allés au bout du suspense et les tirs au but durant lesquels seul Papy Fuchs parvenait à mettre son puck au fond.
Cela dit, quand on en vient à festoyer une victoire aux penaltys contre le HCDesmarais comme une promotion, c’est que vraiment plus rien ne tourne rond. Après un splendide début de match qui a vu Neininger enfin sortir de la léthargie dans laquelle il est plongé depuis le début de la saison, le HCC a perdu son hockey sur une action d’école de Vacheron: son fameux tir de la ligne bleue dans les patins de l’adversaire à 5 contre 4. Je me demande quand même pourquoi M. Gary s’obstine encore à envoyer son numéro 5 sur la glace en power-play, lui qui ne peut s’empêcher d’offrir une vacheronnade aux adversaires pratiquement à chaque fois qu’il patine. Au lieu d’un potentiel 3-0, le score venait de passer à 2-1 et tout a semblé s’écrouler. La suite ne fut pas si médiocre mais le HCC est autant faiblard mentalement que le HCA est fort dans ce domaine. Nous ne pensions pas qu’un jour nous écririons cela des Ajoulots, mais ils ne sont plus aussi mesquins que par le passé et sans un arbitrage un peu complaisant pour les locaux, ils rentraient au bercail vainqueur. Empêtré dans ses (non)-choix tactiques et son incompétence en coaching, peu aidé par des fantômes sur la glace (Mondou…), M. Sheehan devrait peut-être se demander si l’avenir n’est pas dans la jeunesse et la fougue des juniors.
Inutile de revenir ici sur la roue de vélo infligée aux démobilisés thurgoviens, dont les joueurs cherchent encore juste à se placer pour continuer les play-off sous un autre chandail. Ça tombe mal. Si le HCC déclare encore chercher un défenseur, il ne sera ni thurgovien, ni sierrois, les autres équipes ayant été plus proactives sur le marché que nos professionnels à nous.
Crosses d’Or chaux-de-fonnières : Michael Neininger, nonchalant tout au long de la saison, mais 3 buts contre Ajoie. Je pourrais aussi citer Timothy Kast, libéré depuis qu’il a appris qu’il n’était pas taillé pour la LNA. Citons aussi Danik Daucourt et Raphaël Erb. Jamais avares de leurs coups de patin, toujours à fond et se bonifiant avec les années, au contraire du vin du canton, les deux «juniors» font vraiment plaisir à voir et compensent quelques petites lacunes techniques une abnégation qui devrait les voir détrôner Vacheron pour TOUTES les séquences spéciales. Et à 5 contre 5 aussi…
Crosses de Plomb chaux-de-fonnières : Alexis Vacheron et le lent et paniqueur Jurg Daellenbach. Le premier nous a refait sa vacheronnade préférée contre le HCA et pour le plus grand malheur de son équipe, a refilé sa maladie à son compère de ligne. La vacheronnite aiguë semble être contagieuse et cela n’augure rien de bon pour la suite… Quant à Daellenbach, voilà donc un transfert qu’on n’aurait sûrement pas regretté s’il n’avait pas été réalisé.

Crosse d’or ajoulote : Jan Tlacil. L’entraineur jurassien a donné une âme à une équipe plus souvent envoyée au charbon pour démolir l’adversaire par le passé. Une 2e place surprenante est le résultat de cette nouvelle philosophie, ce qui change un peu du détestable Paul Adey.
Crosse de plomb ajoulote : Emil Lahti. Même s’il a obtenu le prix du meilleur joueur vendredi, ce blond suédois est loin de faire oublier le pourtant vieillissant Stéphane Roy. Les Jurassiens se demandent encore ce qui a passé par la tête de leur staff technique. Un budget à la ramasse peut-être ?

Semaine vite pliée pour le HC Sierre

Après une très métaphorique Sainte Cène qui a rassemblé plus de gourmands que de spectateurs à Graben et ce, afin de venir payer l’AVS des ex-stars de la cité du Soleil, le HC Sierre a poursuivi son émouvant chemin de croix du coté de Bâle. Les naïves prières de leur président Caldelari pour éviter une dixième toquée de suite furent malencontreusement un peu vaines. En effet ses joueurs ne marchèrent pas sur l’eau au bord du Rhin, malmenés qu’ils furent par un Jonathan Roy qui plia le match en huit minutes dans une bien passive Saint Jakob arena. On notera que le HC Sierre peut à présent compter sur un nouveau disciple gratuit, le Letton  Maksims Sirokovs, renfort catapulté dans les rangs rouges et jaunes grâce à l’excellente entente entre le directoire russe des Red Ice et Sylivio Caldelari. Il ne fait aucun doute au sein de la rédaction de Carton Rouge que ces prémices d’entente valaisco-valaisannes représentent la preuve irréfutable qu’un prochain conclave devraient sceller à tout jamais le mariage entre feu le HC Martigny et le Titanic sierrois. Apres ça, si CartonRouge ne vous vend pas du rêve…
Le match de dimanche contre les charitables du Haut ne dura que 47 secondes, le temps laissé à Triulzi et consorts de remonter les bretelles mal attachées du néophyte gardien Marc Schmid. A noter également l’énorme succès populaire de l’opération patinoire vide qui accueillit 1’110 personnes pour la traditionnelle claque dominicale. Qui parlait de l’importance des derbys pour la pérennité du hockey valaisan ?

Crosse d’Or : A Madame la Juge Florence Troillet. Principalement pour avoir favorisé la solution d’un ajournement de faillite à une bérézina judico-financio-sportive des Sierrois, ce en quoi la Ligue Suisse de hockey l’en remercie ardemment.
Crosse de Plomb : Ueli Schwarz, directeur de Sport Elite à la Fédé Suisse de Hockey. Faudra qu’il aille avouer à Oprah dans quelles conditions une licence de jeu provisoire a pu être octroyée et maintenue au HC Sierre pour cette saison. Et dire que cette mascarade prendra fin juste à temps pour le début de Carnaval… Vraiment paradoxal !

La succulente semaine du HC Viège

Apres son succès inattendu à Malley, les Thénardier du Haut ont fait leur BA de la semaine en offrant les revenus des lancers de pucks et autres programmes de match aux Cosette du Bas.  Ce qui fait sourire, c’est que ça fait bientôt deux mois que Sierre est au bord du gouffre, donc cette «généreuse» main tendue des Viégeois c’est un peu comme si ta maison venait de finir de brûler et que ton voisin venait t’annoncer qu’il était représentant en extincteurs Sicli. On va pas faire la fine bouche ici car pour une fois que ce sont les Haut-Valaisans qui régalent au lieu de ratisser les écus du Bas-Valais, crois-moi, faut vite ramasser le pactole et ligner droit derrière.
Au plan sportif et malgré la concurrence effarante de TeleClub, ce sont plus de 3’000 gulus qui se sont raboulés à la patinoire pour un superbe Viège-Thurgovie un jeudi soir du creux de janvier. Quand on sait que les Viégeois ont failli se viander (succès minimal 4-2) face à des nullissimes Thurgoviens qui ont dû aller dépoussiérer leur ancien gardien Matthias Mueller des archives du club, cela en dit long sur la performance des hommes de Zeiter. Pour ceux qui s’endormaient devant leur écran, les protagonistes ont eu la gentillesse d’organiser une bataille rangée résultant en 40 minutes de pénalités sur une seule action qui incluait en prime de belles salades de phalanges et autres checks par derrière. Charmant !
Ce dimanche écoulé, les Vispois n’ont pas poussé la générosité cantonale jusqu’à offrir un semblant de chance aux Sierrois, éclaffés 2-8 dans un derby qui n’en fut pas un. En marquant trois buts en moins d’autant de minutes, la deuxième ligne retrouvée de Triulzi-Dolana-Brunold a fait imploser l’arrière-garde sierroise avant que l’efficace Dominique Forget ne vienne soigner ses remarquables statistiques de la saison. La récente renaissance de l’homme de Pico le CEO les met toutefois dans de sales draps: en effet, au vu du classement actuel, ils pourraient devoir affronter l’énigmatique LHC en play-off. On dit ça, on dit rien car loin de nous l’idée de suggérer que quelques ajustements tactiques viendront chambouler ce positionnement inopportun au classement d’ici au 10 février 2013.

Crosse d’Or : à toutes ces dames du HC Visp qui ont concocté la version canadienne des gâteries qu’elles ont offertes avec plaisir aux spectateurs durant les intervalles. Les Sierrois n’en reviennent pas mais reviendront quand même.
Crosse de Plomb : Silvan Anthamatten et Niki Altorfer se battront pour la choper. Pas vraiment futés de venir amocher l’image des vôtres en prenant des 10 minutes par-ci et par-là alors que la réputation fair-play du HC Visp venait juste d’être établie en Ligue B.

Semaine de mouise aux Red Ice

46’54". Au hockey il faut être précis, alors soyons le, sinon…. On sait pas si c’est Reto Lory qui s’est coincé ses encombrantes jambières dans le portique entre-ouvert de la bande ou si c’est Albert Malgin qui nous a balancé un bon «изменение !» depuis derrière son banc, mais Martigny s’est subitement retrouvé à 7 joueurs sur la glace à cet instant fatidique du match. L’arbitre Ken Mollard octroya directement deux minutes de pénalité aux Red Ice et indirectement un goal importantissime à Jonathan Roy. Un épisode qui pourrait égayer certains, mais qui couronne plutôt un week-end de merde pour les hommes du dépassé (?) Malgin, dont le coaching «Decastelien» est plus que fortement remis en question par les mortifiés supporters du Forum. Les Octoduriens ont donc passé ce week-end de février à nous jouer un remake nullissime du Lièvre et la Tortue en courant après le score qu’ils n’ont réussi à rattraper ni face aux GCK (5-3) ni face aux Requins du Rhin (3-4). Deux défaites concédées sur des petits détails par une équipe qui certes s’est battue jusqu’au bout (Rémy Rimann et Florian Daehler) mais deux revers désastreux qui cachent des problèmes gros comme ça, notamment en jeu de puissance (6 pénalités, aucun but contre Bale) et à la finition avec des transformations d’occases rachitiques (50 tirs contre Leimbacher, 3 petits buts). Après ce week-end à 6 points totalement foireux, on s’aperçoit vraiment que la fluidité de l’équipe qui faisait sa force dans le premier tiers du championnat s’est liquéfiée dramatiquement avec les départs inacceptables de MacMurchy et d’Ulmer pour le Lac plein de brume ainsi que l’arrivage de joueurs plus ou moins motivés (Barbero et Montandon).
Un de mes amis vignerons me l’a rappelé récemment : «Y’a deux choses que tu peux pas aller contre dans la vie: la nature et les maths». Certes, Il reste bien 21 points en jeu d’ici le 10 février mais, pour aller chercher les play-off, les Reds vont devoir aller récupérer des points chez des forces assez insoupçonnables de la nature hockeystique de ligue B (LHC, Olten et la Tchaux). Jouable ou pas, y’a indubitablement une bonne odeur de sapin qui malheureusement virevolte autour du Forum.

Crosse d’Or : Au supporter inconnu des Red Lions qui se reconnaîtra dans sa citation: «C’est pas en court de saison qu’on tente sa chance en LNA mais au début. Je pense que c’est à la Ligue suisse de revoir les règlements car s’ils étaient pas au courant, les fans s’identifient à leur équipe… La saison prochaine, je prends une carte supporter avec une clause libératoire pour les play-off en Ligue A. Ah j’oubliais, à vendre un pull de MacMurchy quasi neuf !» (A réclamer à info@cartonrouge.ch) Crosse de Plomb : Daniel Villard. Ce dernier n’est pas le 35e joueur martignerain de la saison mais le tout grand Manager et Juriste à ses heures du HC Bienne. Quand on pense qu’il est venu pleurnicher du traitement injuste subi par son club alors résident en Ligue B et que quelques années plus tard, il valide les pratiques de son staff technique qui vient spolier les Red Ice de ses deux top-scorers (MacMurchy et Ulmer), on se dit calmement que c’est pas très reluisant. D’où un traditionnel proverbe valaisan à méditer pour le directoire biennois: «Ce qui vient par la rapine, s’en va par la ruine».
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par J. Dreier, L. Petersen et P. Carruzzo