Nole entre au panthéon !

Au terme d’une quinzaine qu’il a dominé de haut vol, le Djoker a remporté son premier tournoi du Grand Chelem en ne laissant échapper qu’un seul set face à la surprise du tournoi : Jo-Wilfried Tsonga. Au classement, Nadal se rapproche de Federer, Djokovic se rapproche de Nadal, la saison 2008 sera bel et bien la plus disputée de ces dernières années. Avec le Majorquin qui le talonne à 650 points, le Suisse devra rapidement oublier son mauvais Open d’Australie s’il veut garder sa couronne.

Peut-on véritablement parler de surprise lorsque l’on voit arriver Tsonga (ATP 38) et Djokovic (ATP 3) en finale après avoir sorti les deux leaders du classement en demi-finale ? Oui bien sûr, cela faisait trois ans qu’à chaque finale on retrouvait soit Federer, soit Nadal et souvent les deux. La dernière finale de Grand Chelem sans les deux ténors du tennis mondial datait de janvier 2005 avec un certain Safin – Hewitt ! C’est donc une énorme surprise d’y retrouver le Français qui a dû sortir Murray (ATP 9, pourtant en forme après sa victoire à Doha), Gasquet (ATP 8), Youzhny (ATP 14) ainsi que Nadal (ATP 2, qui n’avait perdu aucun set jusque-là) alors qu’il n’avait battu que deux Top 20 avant Melbourne. Mais voilà, sur deux semaines, Tsonga a tout simplement été magique. N’ayant rien à perdre, il a sorti des points ahurissants (sauvant une balle de troisième set face Youzhny en contrant un smash !), a eu la réussite de son côté (le nombre de volées réussies face à Nadal qui retombent 20 cm derrière le filet…) mais a surtout pris sa chance. Dorénavant 17e mondial, il reste à espérer pour lui que cet Open d’Australie ne restera pas un simple feu de paille et qu’il confirmera son niveau lors de cette saison 2008, car rappelons le bien, jusque-là il n’avait disputé que 34 matches sur le circuit ATP, dont 15 défaites.

Djokovic, lui, sait ce qu’il veut et sait comment y parvenir. Lors de sa demi-finale face à Rodg, il est clair que l’on n’a pas assisté à beaucoup de points où les deux joueurs étaient au même moment à leur top niveau (surtout du côté suisse…), voilà peut-être la raison pour laquelle il ne faut pas encore se prononcer quant à savoir si l’heure du changement a véritablement sonné. Toujours est-il qu’en Australie, il n’y avait pas photo et l’on peut imaginer que si Nole a perdu un set face à Cassius Tsonga, c’est probablement parce qu’il ne l’avait jamais rencontré et que l’homme était en pleine bourre. Avant lui, il n’y a guère que Rodg durant deux sets ainsi que Hewitt lors de leur première manche qui l’aient véritablement dérangé. Que dire, donc, sur son tournoi, si ce n’est qu’il l’a maîtrisé de bout en bout ? Alors qu’à New York tout le monde affirmait qu’il n’avait pas l’expérience nécessaire pour remporter un Grand Chelem, le Laurent Gerra du circuit a démontré que ce n’était plus le cas aujourd’hui. Au final, il se profile de plus en plus comme le digne successeur du Maître. Malgré tout, le chemin est encore long pour y arriver.
Du côté des déçus on trouvera bien évidemment Federer. Auteur d’une parfaite entrée dans le tournoi, il a senti le vent du boulet face à l’excellent Tipsarevic, avant de légèrement trembler face à Berdych et Blake. Malgré tout, il est parvenu à sa hisser en demi-finale sans afficher son meilleur niveau et c’est une de ses grandes forces. Mais en demi-finale, un Rodg moyen ne suffisait pas face à un Djokovic très solide. La sanction était cruelle : élimination en 3 sets pour le tenant du titre. Après un US Open qu’il a remporté sans briller, Federer débute mal cette saison 2008, mais on connaît la force de caractère du Bâlois qui saura s’en remettre.

Pari tenu !

Alors que l’on parle de plus en plus du déclin de Federer, c’est plutôt le gaucher des Baléares qui devrait avoir le plus peur de perdre sa place. Je m’explique : d’ici à Roland Garros, ce dernier a 2350 points à défendre sur 3100 possibles, tandis que Nole devra en défendre 1560 sur 3700 possibles. La différence de points entre les deux joueurs étant légèrement plus élevée que 800 points, pas besoin d’être un génie en math pour comprendre que le Serbe a de grandes chances de se retrouver numéro deux mondial avant le tournoi parisien.
Rodg quant à lui s’en va au-devant de trois Masters Series où il s’était fait sortir au premier, second et troisième tours, trois tournois où on l’imagine mal ne pas parvenir à grappiller de précieux points nécessaires à la défense de son trône. En effet, autant 2006 fut la plus belle saison de sa carrière jusque-là, autant 2008 pourrait le devenir s’il parvenait à garder sa place de numéro un mondial.
Pour le reste de la saison, il est bien sûr compliqué de jouer à Elisabeth Tessier. Force est toutefois de reconnaître que Rodg gère ses saisons comme personne et qu’il faudra toujours être au top de sa forme pour parvenir à lui prendre ne serait-ce qu’un seul set. Nole, lui, avait montré une impressionnante fatigue en novembre dernier lors des Masters, voilà un point qu’il devra améliorer s’il entend parvenir un jour sur la plus haute marche de la hiérarchie mondiale, peut-être en 2009 mais pas avant. Je prends donc le pari avec Monsieur Baudry !

Écrit par Nicolas Jayet