La convalescence se poursuit

Dans un match piège par excellence, Le LHC n’est pour une fois pas tombé tête première dans le panneau. Cela dit, il a fallu attendre très (trop) longtemps avant que les Lausannois ne se mettent définitivement à l’abri. Le chemin de la guérison est encore long…

Dans une patinoire du Littoral comme à l’accoutumée bien dégarnie, la prestation lausannoise fut globalement similaire à celle de vendredi dernier. Le LHC se donne beaucoup de peine et en a. Petit résumé du match par secteur.

La défense

Honnêtement, il est très difficile de tirer toute conclusion tant l’adversaire fut absent. Une fois n’est pas coutume, personne ne s’est montré dramatiquement mauvais, ni sublimement magique. Tout le monde a fait son job, sans plus. Même le tant décrié Grieder n’a pas fait son habituel festival de dégagements interdits ni d’auto-assists. Pire : auteur de 3 tirs en power-play, son dernier envoi s’écrasa sur le poteau de Ciaccio à la 50ème minute. Comme toujours, Lardi s’est montré le plus à son avantage où son apport offensif se révèle être très important. Du côté du gardien, Tobler n’a pas vraiment été victime de surmenage. Quelques parades pas toujours très compliquées, et le sceptre du blanchissage devenait de plus en plus net au fil du match. Espérons que celui-ci aura le mérite de laver les nombreux doutes du portier lausannois, comme par exemple lors de sa sortie vers le banc vaudois lors d’une pénalité différée infligée à… Himelfarb à la 10ème minute !

On attend beaucoup plus de Tobler et Himelfarb

L’attaque

Point positif : même amputée de Staudenmann, la ligne des 747 s’est montrée très efficace en griffant la feuille de match sur les quatre réussites. Point négatif : ce fut la seule ligne d’attaque présente hier soir. Les étrangers sont restés très en deçà de leur potentiel et tout particulièrement Himelfarb, expert en contrôles inorientés et toujours en froid avec le concept de jeu collectif. Pecker s’est ménagé plus de possibilités, mais son relatif manque de volonté et de lucidité ont fait pencher la balance du côté du gardien neuchâtelois. Malgré un Bodemann au four et au moulin, la transition défense-attaque a souvent été laborieuse du fait d’un déchet bien trop grand à la relance. Où quand la passe approximative devient un pléonasme. Autre mal récurrent, l’incapacité chronique des pensionnaires de Malley d’occuper le slot adverse. De ce fait, Ciaccio pouvait sereinement accorder tous les rebonds qu’il voulait sans devoir en subir des conséquences directes. Il s’agira de trouver un nouvel équilibre entre les trois autres lignes d’attaques. Le retour au jeu de l’improvisé assistant-coach Rüfenacht urge…

Les situations spéciales

Du côté du box-play, rien à dire. Les Neuchâtelois se sont montrés particulièrement insignifiants en étant en avantage numérique. Même à cinq contre trois, le LHC a parfaitement tenu la baraque. En revanche, le jeu de puissance lausannois s’est révélé une fois de plus désespérant. Certes, son installation s’est toujours effectuée sans problèmes et la rondelle pouvait encore être en contact de deux crosses lausannoises différentes sans être catapultée en direction de Tobler. L’absence de solutions fut toutefois criante. Des joueurs trop statiques, aucune présence devant le portier des Young-Spinters que ce soit pour le masquer ou tenter d’éventuelles déviations. Les actions se sont pour ainsi dire toutes soldées par des tirs lointains peu dangereux et trop prévisibles.

Baumann, auteur de quatre points hier soir

Un match peu enthousiasmant était à craindre hier soir. De ce côté-là, nous n’avons pas été déçus. Un premier tiers insipide suivi d’une deuxième période franchement infecte, il a fallu patienter jusqu’aux dix dernières minutes de jeu pour voir le LHC passer la 2ème vitesse. Pourquoi une mise en action aussi lente ? Était-ce la présence de Barry Alter au bord de la glace qui leur a donné davantage de pression ? Une certaine appréhension face à une lanterne rouge restant sur deux excellentes sorties ? À nouveau, tout est une question de volonté et de confiance. La valeur de l’effectif lausannois n’est plus à prouver mais un travail de fond doit être réeffectué à tous les niveaux. Les joueurs ne doivent plus craindre le jugement dernier car la diatribe «tout ce que vous ferez sur la glace pourra être retenu contre vous» n’a plus lieu d’être. Le plaisir doit revenir sur le banc lausannois coûte que coûte. Dernière question : après l’engagement de Lee Jinman et Steve Brulé, les Vaudois auront quatre étrangers dans leur effectif. Quid des combinaisons possibles dès le 1er février ?
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

YS Neuchâtel – LHC 0-4 (0-1 0-0 0-3)

Littoral : 836 spectateurs.
Arbitre : M. Schmutz.
Buts : 16e Sigrist (Baumann) 0-1, 51e Baumann (Tognini, Sigrist) 0-2, 54e Sigrist (Baumann, Tognini) 0-3, 58e Tognini (Baumann) 0-4.
Pénalités : 6×2′ contre Neuchâtel et 4×2′ contre LHC.
YS Neuchâtel : Ciaccio; Beer, Kamerzin; Zbinden, Hezel; Kamber, Mano; Personeni, P. Krebs, Pasche; P. Berger, Froidevaux, Hasani; Aebersold, J. Krebs, Scheidegger; Malgin, Gnaedinger.
LHC : Tobler; Lardi, Grieder; Bernasconi, Schäublin; Morandi, Merz; Villa; Lötscher, Lüssy, Bodemann; Gailland, Himelfarb, Pecker; Sigrist, Tognini, Baumann.
Notes : LHC sans Benturqui, Pellet, Rüfenacht, Staudenmann (blessés).

Écrit par Mathieu Nicolet