Champomy pour tout le monde !

Juan Martin Del Potro est entré dans l’Histoire du tennis ! A moins de 21 ans, le géant argentin s’est payé le luxe de mettre un terme à la fantastique série de Roger Federer à New York : malgré 40 victoires de suite, le Maître a dû s’avouer vaincu. Après un quart en Australie et une demi à Paris, il était logique que la troisième confrontation entre les deux joueurs se déroule en finale, et quelle finale !

Le public américain, amateur de films à sensations à gros budget, aurait difficilement pu rêver d’un meilleur scénario. Cinq sets intenses au niveau des nerfs, des retournements de situation en veux-tu en-voilà : le tennis était en fête au centre du gigantesque Arthur Ashe Stadium. Mention négative tout de même au niveau dudit public qui manifestait parfois trop bruyamment ce qu’il croyait voir sur le terrain. Décidemment, les New Yorkais sont bien loin du public de Wimbledon. Et l’on ne parlera pas non plus de l’arbitre qui a failli pourrir la finale à lui tout seul, permettant à Roger de faire l’étalage d’un langage ma foi fort châtié. Au moins cette fois il n’y aura pas eu de menace de mort…

Destins croisés

On attendait presque tous un Federer plutôt facile. C’est au final la tour de contrôle argentine qui s’est imposée pour sa première finale en Grand Chelem, une année après avoir explosé au début de l’été 2008. Entre Federer en 2003 et Delpo en 2009, quelques ressemblances apparaissent : les deux auront remporté leur tournoi favori après leur première finale majeure en ayant presque le même classement (5e pour le Suisse, 6e pour le Gaucho). Le destin du géant de Tandil semble tout tracé…

Le Big Four n’existe plus, il convient dès lors de parler de Big Five. Ils sont désormais cinq au sommet des cieux du tennis et les quatre premiers ont du souci à se faire, notamment un Murray complètement à côté de ses pompes et qui a déjà perdu sa place de numéro deux mondial. Sans oublier un Nadal très émoussé qu’on ne reverra pas avant un bon mois de repos, voire plus, et qui a tout de même subi sa pire défaite en Grand Chelem, excusez du peu.
Et pourtant, on donnait peu de chances au «newbie» lorsqu’il perdait la première manche et, surtout, le troisième set sur deux doubles fautes successives, signe probable d’une tension énorme. Il l’a dit lui-même, il n’a pas dormi et n’a rien mangé avant la finale. Pas en place au début du match, Del Potro laissait filer la première manche sans pouvoir opposer de résistance avant de se recentrer puis de sortir un tie-break incroyablement solide. Avec le même schéma dans les troisième et quatrième manches, on a le sentiment que les deux joueurs n’ont jamais évolué au même niveau en même temps. Et quand le coup droit dévastateur de l’Argentin passait, il n’y avait pas grand-chose à faire… Hormis renvoyer sur le revers, mais on ne pourra pas rejouer la finale.

Déçu en bien

Car Federer avait tout pour bien faire et semblait même se diriger vers une victoire facile. Servant pour le deuxième set, il s’est alors complètement effondré… Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Une finale australienne qui n’aurait jamais dû aller en cinq sets ? Soyons honnêtes : sans service, avec un coup droit limite et un mental bizarrement trop tendu, le Bâlois peut remercier en partie l’anxiété de son adversaire sans laquelle la partie n’aurait pas été aussi accrochée.
L’année n’est pas encore finie mais on balance entre regret et joie au sujet du Suisse. De sa carrière, il n’a jamais été aussi proche du Grand Chelem puisqu’il aurait vraiment pu gagner ses deux finales perdues, contrairement aux Roland Garros perdus face à Nadal. Mais avec deux Grand Chelems, deux finales, deux filles et un mariage, il y a de quoi réjouir même les esprits les plus défaitistes.
Delpo entre donc dans le club fermé des vainqueurs de Grand Chelem (dont il est d’ailleurs le plus grand représentant) et devient, avec Nadal, le seul joueur ayant battu Federer en finale d’un Grand Chelem. De plus, le Sud-Américain porte à cinq le nombre de vainqueurs de Majeurs dans le Top 10 (dont quatre dans le Top 5, Murray doit décidemment se sentir un peu seul). Et pour fêter tout cela ? Jus de pomme, Gatorade, Coca et Champomy puisqu’aux States, le bonhomme qui vient d’empocher un chèque d’un million et demi de dollars n’aura le droit de boire de l’alcool que dès la semaine prochaine… Franchement, tout ça pour ça…

Écrit par Nicolas Jayet

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5 Commentaires

  1. Bravo au jeune vainqueur! Il a mérité sa victoire.

    Dommage pour Rodg. Il est quand même incroyable: il est l’un des meilleurs de tous les temps (si pas le meilleur), il est le seul à avoir gagné 15 titres du GC, mais parfois, comme lundi soir, il est très nerveux et ne joue pas bien du tout… je ne comprends pas ces baisses de régime.

    Enfin, il est humain comme tous les autres, et malgré les nombreuses défaites mortifiantes, il repart toujours la raquette entre les dents, et nous gagne des GC quand on ne s’y attend pas 😀

  2. il ne manquerait pas de motivation, le rodg ?
    le petit plus qui lui permet de se sortir les pouces afin d’éviter un 5ème set, ce plus qui lui permet de balancer un coup gagnant au pire moment de la partie ?

    Il a tout gagné, continue à jouer pour écrire l’histoire (meilleur n°1 devant Sampras?), et participer à des GC. Mais je persiste, sans un chouillat plus de motivation, face à des morts de faims qui veulent gagner des GC, il va avoir de la peine à en gagner 25…

  3. superbe article!! si les 2 joueurs étaient au top, quoique jamais en même temps, tel n’était pas le cas de l’arbitre Gardner!!! Les Amerloques frustrés de ne pas avoir un de leur représentant en 1/4 messieurs pour la première fois de l’histoire du tournoi, se sont sentit obligé de « remplir » les demi et la finale de compatriotes!! Soyons honnêtes, l’histoire du service à rejouer a vraiment été mal géré par l’arbitre!! Un Molina ou un Bernardez aurait renvoyé au fond du court Del Potro sans parler de Norm Christ à l’égo surdimensionné dont la bourde a quand même été monumentale lors de la 1/2 Federer-Djokovic.
    Pour avoir été sur place je peux témoigner du faible niveau arbitral (juges de ligne surtout) lors de ce tournoi

  4. Rentre par la grande porte et sortie par la petite
    un arbitrage injuste et scandaleux Roger a ete victime de gens frutres et jaloux
    la preuve le del potro na pas fait long feu sa victoire est volee,..
    juste retour des choses il n y a qu un seul FEDERER et point d autre !..

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