Le retour gagnant de Kim Clijsters

Comme s’il était écrit que cette dernière levée du Grand Chelem allait (presque) nous réconcilier avec le tennis féminin, Kim Clijsters a remporté dimanche son deuxième US Open avec une facilité presque déconcertante. Alors que la fin de saison se fait sentir pour beaucoup, la fraîcheur et le tennis talentueux de la Belge ont fait des ravages, pour notre plus grand plaisir !

À l’image de l’excellent come-back qu’avait effectué Martina Hingis jadis, Kim Clijsters est revenue sur le circuit en remportant tout simplement la dernière levée du Grand Chelem. Avec brio, talent et un moral tout neuf, elle n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires, notamment la malheureuse et pourtant talentueuse Wozniacki. Seule Venus lui aura, au final, posé quelques problèmes.Cette victoire surprend à plus d’un titre ; à court de compétition, on aurait pu parier sur un quart, voire une demi-finale, mais guère plus. On savait aussi qu’entre Kim et les finales en Grand Chelem, c’était un peu «je t’aime moi non plus». La pression lui avait fait manquer certains grands rendez-vous, alors qu’aujourd’hui, elle semble avoir fait table rase de ses malaises passés. Les joies de la maternité, qui sait !

Enfin, et c’est là que réside peut-être le secret de sa victoire, elle a ajouté un jeu de jambes équilibré et un moral retrouvé au service d’un tennis talentueux et varié. Cette deuxième couronne à New York n’a donc rien d’étonnant, en fin de compte ! Là où toutes échouent (ou presque), Kim donne un réel renouveau au tennis. Bon sang, ça fait plaisir ! Car depuis la retraite des deux Belges, de Martina et les déboires d’Amélie, il manque au tennis féminin ce dont le tennis masculin regorge, des vraies personnalités tennistiques. Pas de coups hors du commun, pas d’oppositions de styles et donc aucune efficacité. Que c’est terne !
Au-delà de ce retour somptueux, autant le dire, c’est donc toujours le néant, voire l’apocalypse pour certaines. Et là pas de quoi pavoiser mesdemoiselles, il va falloir remettre l’ouvrage sur le métier ! Les éliminations précoces de Safina, Sharapova, Kuznetsova, Jankovic et autre Ivanovic ne sauraient s’expliquer que par la fatigue de fin de saison. Il y a dans leur jeu un manque de créativité et d’audace, un manque de volonté de faire mal à l’adversaire autrement que par des coups en puissance. Nous n’en dirons pas davantage, tant le discours est récurrent ces derniers temps ! Et j’avoue avoir épuisé toutes les tournures stylistiques à ma disposition…
On notera tout de même les excellents résultats de quelques inconnues, qui ne le sont plus désormais, et qui ont déchaîné les passions des Américains, notamment la locale Mélanie Oudin, quart de finaliste, et la Belge Yanina Wickmayer, au tennis un peu éculé mais diablement efficace. Sans compter la jeune et ambitieuse finaliste, une Danoise répondant au doux nom de Caroline Wozniacki. Comme quoi, le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.

Côté suisse, il faut noter les belles performances de Stéphanie Voegele et de Timea Bacsinszky. La première a brillamment passé le premier tour pour la première fois en Grand Chelem, avant de se faire sortir avec les honneurs par Schiavone. Quant à la seconde, bien qu’elle menât un set à zéro face à Daniela Hantuchova, elle finit par s’effondrer pour lui laisser la victoire. À l’instar d’un Stanislas Wawrinka, il lui manque encore un ou deux caps à franchir pour espérer se hisser en deuxième semaine. Il s’agit notamment de travailler physiquement afin que son jeu s’épanouisse, car celui-ci est tout sauf inintéressant ; en de bonnes conditions, elle est capable autant de trouver des angles courts croisés que d’accélérer, particulièrement en revers. Ceci est évidemment d’excellent augure !
En ce qui concerne Patty Schnyder, rien à redire, battue au deuxième tour en deux manches par Sara Errani, autant dire pas un foudre de guerre. Cette saison 2009 en demi-teinte laisse présager, à bientôt 31 ans, une retraite somme toute bien méritée. À moins qu’elle ne se la joue à la «Marc Rosset» et termine dans les profondeurs du classement, une bien vilaine fin de carrière pour une joueuse certes apathique mais pourtant si talentueuse.

Écrit par Jérôme Nicole

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2 Commentaires

  1. C’est très joli comme conte de fée la victoire de Clijsters…mais ça me fait doucement rigoler sur le niveau actuel du tennis féminin…

  2. Je ne crois pas que ça prouve quoi que ce soit sur le tennis féminin. Je vous garantis que même Henin au meilleur de sa forme n’a pas éliminé souvent les 2 soeurs Williams dans le même US Open.
    Ce que je remarque surtout, c’est que Kim est revenue plus affutée que jamais, et avec bcp moins de pression que précédemment. Son déplacement et sa puissance sont encore meilleurs qu’avant j’ai l’impression.
    On est d’accord que le niveau du tennis féminin est au plus bas, mais je ne pense pas qu’en soi, le titre de Clijsters en soit une preuve.

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