Le calice jusqu’à l’hallali

Bon ben cette fois on y est, dans cette fumeuse finale de play-out, et jusqu’au cou d’ailleurs. Amis du hockey festif, du hockey flamboyant, du hockey spectacle, du hockey Calanda, passez votre chemin ! Bienvenue au grand festival annuel de la trouille au bide, voire même un rien plus bas le long du transit.

L’ouverture des hostilités de mardi soir en terres biennoises aura tenu toutes ses tristes promesses. On a tout eu. Dégommer son propre gardien ? Check ! Partir en contre et placer son tir en plein milieu du plastron d’Aebischer ? Check ! Présenter un jeu d’impuissance aussi inefficace qu’effrayant ? Check ! Et je vous fais grâce du reste, tant la liste serait longue.Toujours fidèles à leur sempiternel dump’n’nothing, les Biennois ont passé leur temps à patiner après la rondelle, tels des Jean-Michel Maire en boite de nuit. Si cette stratégie, puisqu’il convient parait-il de la nommer ainsi, est épuisante pour les organismes des joueurs, elle l’est tout autant pour qui s’échine à suivre les matches du EHCB.
Et les Lakers dans tout ça ? Et bien ils ont quasiment fait tout juste. Deux avantages numériques et deux buts plus tard, Eldebrink pouvait tranquillement faire reculer ses troupes en tactique de Zama et voir venir, tant les petits alchimistes amateurs de son homologue Schläpfer continuaient à transformer tout ce qu’ils entreprenaient en grosse bouses infâmes et puantes.
Sauf que le nordique entraineur avait oublié que l’être humain a une forte propension à apprendre par mimétisme. Du coup ses ouailles, sagement organisées et structurées 55 minutes durant, se mirent elles aussi à bredouiller leurs fondamentaux.

Suffisamment pour qu’Umicevic se rapproche un peu plus d’un contrat pour la saison prochaine, puis pour que Bour(ri)que fasse honteusement mais heureusement usage d’un effort salutaire de Gaétan Haas le long de la bande (j’ignore encore comment ce dernier a fait pour adresser sa passe !), juste histoire de bien faire chier tout le monde en imposant des prolongations. Du coup re-longue pause, re-nettoyage de la glace, re-petits tours du plus pathétique support publicitaire téléguidé jamais vu sur une patinoire, et re-tandem indissociable bière(s)-clope(s).
Tout ça pour que, et croyez bien que cela semblait totalement improbable au vu des proutesses biennoises contemplées pendant le temps réglementaire, ce soit Rappi qui commette la pire connerie de la soirée. Et vas-y que j’envoie Walser faire une passe directe sur Beaudoin tout seul dans le slot, le Biennois ne laissant pas passer l’occasion de la mettre au fond. Après 46 misérables petites secondes. Et en shorthander. Ça doit faire mal quand même…
Encore tout incrédules d’avoir fini par l’emporter, les Seelandais auraient tort de considérer avoir atteint quoi que ce soit mardi soir. Gageons que pour la deuxième manche Schläpfer en remplace un pour faire de la place à son buteur fétiche Spylo. Et il y fort à parier que McMurchy soit celui-là. Tout au plus peut-on constater qu’une équipe qui finit par gagner tout en jouant aussi mal a toutes ses chances dans cette série opposant ces cancres-là.
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

Bienne – Rapperswil-Jona Lakers 3-2 ap (0-1 0-1 2-0 1-0)

Stade de Glace, 4’197 spectateurs.
Arbitres : Mandioni/Massy, Mauron/Tscherrig. Buts: 5e Neukom (Weisskopf/à 5 contre 4) 0-1. 26e Persson (Danielsson/à 5 contre 4) 0-2. 56e Umicevic (à 5 contre 4) 1-2. 59e Bourque (Oliver Kamber) 2-2. 61e (60’46 ») Beaudoin (à 4 contre 5!) 3-2.
Pénalités : 4 x 2′ contre Bienne; 9 x 2′ contre Rapperswil-Jona. Topscorers PostFinance: Oliver Kamber; Persson.
Bienne : Meili; Fey, Joggi; Gossweiler, Rouiller; Untersander, Jecker; Cadonau, Dario Trutmann; MacMurchy, Kellenberger, Beaudoin; Marc Wieser, Oliver Kamber, Bourque; Ehrensperger, Peter, Umicevic; Mosimann, Gaëtan Haas, Wetzel.
Rapperswil-Jona : Aebischer; Weisskopf, Derrick Walser; Geyer, Profico; Nodari, Sven Berger; Sataric, Valentin Lüthi; Danielsson, Persson, Rossi; Samuel Friedli, Adrian Wichser, Sejna; Reto Schmutz, Hürlimann, Rizzello; Jörg, Heitzmann, Neukom.
Notes : Bienne sans Gloor, Hänni, Tschantré, Spylo (blessés) ni Brendan Bell, Burkhalter, Christian Moser, Martin Ulmer, Stämpfli et Herburger (surnuméraires), Rapperswil-Jona sans Damon, Stewart, Frei, Nils Berger, Thibaudeau, Brady Murray, Geiger, Camenzind, Gmür et Büsser (blessés). Temps mort: Bienne(55e); Rapperswil-Jona (50e).

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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3 Commentaires

  1. Ouais bon, on peut pas avoir du hockey champagne « à la Lausannoise » à se mettre sous les pupilles, mais bon y a quand même plus de suspense qu’un quart de finale au dénouement déjà établi.

    Et le hockey des cancres est souvent plus déconcertant et indécis.

    Bon on se console comme on peut.

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