Le groupe de la mort

Après l’écrasante victoire de Sepp Blatter dans le groupe 100% helvétique, place au groupe de la mort ! Seul non-footeux de cette seconde demi-finale du Pigeon d’Or 2009, Flavio Briatore aura fort à faire face à Didier Drogba, Gilbert Gress, Thierry Henry, Waldemar Kita et Fatih Terim, de bien vilains ambassadeurs du sport le plus populaire de la planète. Qui seront les trois autres finalistes aux côtés de Yves Allegro, Sepp Blatter et Ralph Zloczower ? Ami lecteur, tu as jusqu’au dimanche 20 décembre à minuit pour faire ton choix !

Flavio Briatore

S’il ne fallait qu’une seule et unique individualité pour personnifier les magouilles et l’entourage pourri de la Formule 1, cela ne pouvait être que lui. Le bellâtre transalpin a réussi à se faire choper la main dans le panier de crabes du plus populaire des sports motorisés et à se faire dégager manu militari, là où Ferrari ou McLaren-Mercedes ont réussi à passer entre les gouttes. Mais c’est vrai que là, le Flavio, il a vraiment fait très fort… Retour sur les faits.
Nous sommes le 28 septembre 2008. Renault est à la rue et l’écurie française a un impératif besoin de résultats. C’est la crise pour tout le monde et on parle toujours plus d’un retrait de l’écurie française de la F1. Briatore va-t-il perdre son joujou, lui qui a de nombreux pilotes sous contrat en tant qu’agent et qui vient de lancer les séries GP2 et bientôt GP3 ? Z’êtes fous ? Plutôt que de voir son empire s’effondrer, l’homme aux conquêtes les plus abertisch de la planète a sa petite idée. Après s’être entraîné pendant le tour de chauffe (!), Nelson Piquet Junior, qui craint alors pour sa place chez Renault la saison suivante, se lance dans le mur au moment idoine, ce qui permet à son coéquipier Fernando Alonso de s’imposer. Pour quelques points et dollars de plus, Briatore a mis en danger la vie de son pilote, des autres concurrents ainsi que des commissaires de piste et des spectateurs. Chapeau l’artiste.

Didier Drogba

S’il plane actuellement sur la Premier League, Didier Drogba – éliminé en demi-finale du Pigeon d’Or l’année dernière – nous a fait vivre un moment d’anthologie au printemps dernier. Privés par l’arbitre d’au moins douze penalties (à les entendre…), les Blues de Chelsea ont complètement craqué en fin de demi-finale de Ligue des Champions face à Barcelone.
L’Ivoirien, lui, pète un plomb et, non content d’avoir coursé l’arbitre pour lui dire ses quatre vérités, v’là t’y pas qu’il se retourne face à la caméra et gueule à tue-tête «It’s a fucking disgrace» à de nombreuses reprises, les yeux exorbités et une tête étrangement similaire à celle du méchant dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Sa réaction débile a mis en lumière des années de comportements grotesques et a fatalement été sanctionné d’un Pigeon d’Or mensuel par les lecteurs de CartonRouge.ch. Son jeu de coude, ses mimiques de cartoon et, surtout, sa capacité à simuler et à se rouler par terre avant de courir comme un cabri quelques secondes plus tard lui ont valu la sanction suprême.

Gilbert Gress

C’est l’histoire d’un mec qui refuse de vieillir. Gilbert Gress a (bien) vécu grâce à ses idées, mais il est surtout mort avec. Son dernier passage raté à la tête du RC Strasbourg est résumé dans une phrase d’un de ses anciens joueurs. Dans L’Equipe, Pierre Ducrocq a en effet pissé sur le cadavre encore chaud de son coach en déclarant : «Les méthodes de Gress étaient d’un autre âge. Avant le premier match amical, il nous a demandé de jouer avec un libero décroché et un stoppeur qui devait suivre le numéro neuf. En quinze ans de carrière, je n’avais jamais entendu ça.»
Tous ceux qui pensaient que celui qui s’était autoproclamé «meilleur entraîneur du monde, à égalité avec beaucoup d’autres» était retiré des pelouses et n’était plus bon qu’à nous faire marrer sur les plateaux télé se sont lourdement trompés. Gilbert en voulait toujours et s’est fait foutre dehors de son club de cœur (avec Neuchâtel Xamax) après deux matches seulement, le temps de se faire ridiculiser par Istres (néo-promu en L2) en Coupe de la Ligue 6-1 et marcher dessus à la maison par le terrible Châteauroux (2-1).
Depuis, le bon Gilbert radote dans tous les sens. Il a même menacé d’écrire un livre sur son dernier passage en Alsace. Nul doute que celui est très attendu par les libraires et la critique. En tout cas, à CartonRouge.ch, on se réjouit de lire les bons feuillets.

Thierry Henry

Antithèse absolue de la notion de sportivité, on ne présente plus le fameux numéro 12 tricolore, symbole de l’illégitimité brandie par certains de la présence de l’équipe de France à la prochaine Coupe du Monde. Tricheur viscéral et maniant la fourberie avec une dextérité remarquablement rodée, Thierry Henry feint de jouer le gentil footeux fair-play que quand ça l’arrange, en général lorsque les autorités footballistiques supérieures sont complaisantes, donc toujours. Sa main de la honte lors du match retour des barrages fut celle de trop et met en exergue l’obscurantisme des dirigeants du football envers ce mal qui gangrène ce sport. Décrié jusque dans ses propres rangs, Thierry Henry illustre une fois de plus parfaitement cette triche éhontée qu’il utilise aussi souvent que possible.
Cherchant systématiquement à influencer le corps arbitral de n’importe quelle manière, mais si possible en choisissant la plus infecte, le Français contribue à donner une image désastreuse de ce sport qui possède déjà une image passablement écornée. En tout cas, la qualité de son jeu de mains lui permet un rasage apparemment impeccable, mais s’il faut mesurer le degré de respectabilité d’un personnage au travers de ce paramètre, on peut se demander pourquoi Roger Federer n’est pas affublé d’une barbe chabalienne. Mais ça c’est une autre question… Pour revenir au sujet, le dernier nominé – ex-æquo avec l’Alzheimer du Haut-Valais – de cette année 2009 peut aisément prétendre à la consécration finale. Mais si le vote des urnes venait à donner un résultat en sa défaveur, nul doute que ce dernier trouverait encore un moyen détourné pour se faire élire.

Waldemar Kita

Ce n’est désormais un secret pour personne, Waldemar Kita bousille tout ce qu’il touche. Il y a eu le feu Lausanne-Sports où l’omnipotent dirigeant a purement et simplement détruit l’un des clubs les plus mythiques de Suisse en l’acculant à la faillite. Malgré les multiples mises en garde provenant de ce côté-ci du Jura, le Franco-Polonais s’en est allé du côté de la Loire-Atlantique afin de réduire à néant l’un des plus brillants clubs formateurs de l’Hexagone. Le col blanc technocrate collectionne les désastres avec une implacable régularité. Toujours prêt à relever le défi, Kita serait même capable de bouter le feu à un réservoir d’eau tout en faisant couler du sagex à l’intérieur de ce dernier.
En plus d’être l’un des dirigeants les plus mégalomanes de la planète foot, le Franco-Polonais se complaît avec aisance dans un sadomasochisme qu’il ne cesse d’alimenter afin de pouvoir se poser en victime expiatoire dès que les choses finissent par se foutre en l’air. Comme si cela ne suffisant pas, ce paranoïaque maladif est passé maître dans l’art de voir le mal partout. Taxant continuellement ses détracteurs (donc toute personne normalement constituée) de racistes anti-Polonais ou anti-Français selon l’endroit où il a décidé d’étaler toute son incompétence crasse.
Bien que repoussant sans cesse les limites de l’humainement concevable, même la chimiothérapie la plus avancée ne semble hélas pas pouvoir venir à bout de ce cancer du football. À défaut de pouvoir le mettre hors d’état de nuire, on pourra toujours lui administrer le Pigeon d’Or 2009. Maigre consolation, mais c’est mieux que rien.

Fatih Terim

S’il a échoué à trois reprises en autant de tentatives de qualifier la Turquie pour la Coupe du Monde, Fatih Terim a en revanche obtenu son billet pour la finale du Pigeon d’Or à son premier essai. Il est vrai que, pour briller dans notre désormais mythique élection, les diatribes haineuses, le tabassage de l’adversaire ou l’intimidation de l’arbitre (en l’occurrence toi, cher lecteur), spécialités du Gandhi du Bosphore, sont des atouts autrement plus utiles qu’un système de jeu, une organisation défensive ou des schémas offensifs, éléments dont le seul représentant asiatique à cette finale du Pigeon d’Or 2009 n’a jamais eu la moindre idée.
Finalement, Sepp Blatter est encore plus roublard qu’on ne le croit : s’il n’a pas pris les lourdes sanctions qui s’imposaient contre Fatih Terim après les événements que l’on sait, c’était uniquement pour lui permettre de mieux couler son équipe de Turquie quatre ans plus tard et ainsi de lui voler la vedette pour l’élection du Pigeon d’Or 2009. Cette brillante stratégie n’est pas sans risque car on sait que, pour gagner, ne serait-ce qu’un Pigeon, l’empereur déchu est prêt à toutes les extrémités, y compris les plus répréhensibles (mais jamais repréhendées par la FIFA ou l’UEFA). Même si en fin de compte, il finit généralement par échouer.