Notre festival à nous, c’est le Pigeon d’Or!

Après Ralph Zloczower en janvier, Roger Federer en février, Yves Allegro en mars, Julian Cerviño en avril, Didier Drogba en mai et Alain Geiger en juin, qui sera le septième Pigeon d’Or qualifié pour la grande finale ? Ce mois, tu as le choix entre un mythomane suicidaire, un directeur sportif sans scrupule, l’«enfant prodige» de la Praille, un serial-killer de clubs de foot, la numéro 1 mondiale des pleureuses et le Michael Owen du prolétaire. Qui mérite de gagner ? Tu as jusqu’au mardi 4 août à minuit pour faire ton choix !

Mathieu Bastareaud

Mathieu Bastareaud est une de ces étoiles filantes qui hantent le rugby français. A 20 ans à peine, le jeune athlète aux parents guadeloupéens a été propulsé en équipe nationale alors qu’il ne compte que quelques apparitions probantes en Top 14. Une tournée en Nouvelle-Zélande plus tard et le rasta est à la une de tous les médias. Une sorte de Chabal quoi (grâce à deux plaquages mémorables, le Néanderthalien était entré dans la «légende» alors qu’on ne se souvient toujours pas de l’avoir vu faire un jour une passe correcte).
Comment créer une bonne polémique et être nominé aux Pigeons d’Or à votre avis ? Voici la recette : prenez une once d’impact médiatique, une gueule de Yannick Noah du pauvre et obèse, une nation bafouée dans son honneur, une troisième mi-temps qui finit mal, quelques centilitres de problèmes psychologiques, le tout mélangé par une tempête dans un verre d’eau et vous obtiendrez un joli volatile en puissance.
Un dimanche soir d’après-match, sorte de 5ème mi-temps en fait, le match ayant eu lieu la veille, le jeune coq revient aux alentours de 5 heures du matin à son hôtel. Il quitte alors deux coéquipiers et deux poulettes dans le hall de l’hôtel. Ensuite ? Tout reste ouvert. Après avoir dit s’être fait bastonner par des autochtones, puis s’être viandé, ivre, sur sa table de nuit, le mystère reste total… Logiquement, la pression médiatique se fait intense et le pauvre bougre aurait tenté de mettre fin à ses jours, rien que ça !

Johan Bruyneel

Cela devient une habitude : le cyclisme figure à nouveau parmi les papables de l’édition de juillet. Il faut dire que le milieu fait tout pour signer un contrat de longue durée pour y être représenté. Johan Bruyneel, ancien gourou de la funeste équipe US Postal, puis Discovery Channel, s’est mis dans la tête de fabriquer une grosse machine artificielle composée d’égos surdimensionnés. Après avoir été dirigé un temps par le sinistre Biver, Astana – équipe controversée financée à gros coups de pétrotengues (la monnaie du Kazakhstan, pour les incultes) par quelques oligarches kazakhs – a donc débauché le directeur sportif le moins net du peloton. Rappelons qu’Astana avait été l’une des seules formations à ne pas vouloir signer la charte antidopage.
Fatalement, la venue d’Armstrong ne pouvait se faire que dans ce cadre et cette équipe. Aux dernières nouvelles, le Belge a décidé d’accueillir à bras ouverts le «repenti» Vinokourov. À cela s’ajoute une pétition officielle provenant de l’équipe kazakhe dont le but est de militer contre l’utilisation de l’oreillette. Comme cela, Astana pourra continuer à mener sa politique despotique et son hideuse tactique tout au long des épreuves du Pro Tour. Véritable imposture dans le monde du vélo, le gang de Bruyneel contribue à faire mourir à petit feu un magnifique sport déjà bien malade. De toute manière c’est bien connu, dans le milieu de la petite reine, les cons sont rois.

Julian Esteban

Ah ces espoirs qui foutent le camp trop tôt à l’étranger… Esteban pensait faire une «Frei» en signant au Stade Rennais, il aura finalement fait une «Bellon» (les deux frères d’Aston Villa portés disparus ensuite), soit ces jeunes qui se tirent faire des euros ou des livres sterling avant d’avoir fini leur formation et qui reviennent ensuite la queue entre les jambes avec le sentiment d’avoir perdu trois-quatre ans de leur carrière.
L’Hispano-Suisse est donc de retour au bercail par la toute petite porte, après trois ans et sept petits matches de Ligue 1 (1 but) avec Rennes. A Servette, il rejoint une formation ambitieuse (humpf…) de La Halle aux Chaussures gauche Challenge League, où il avait scoré 14 fois en 17 rencontres en son temps. Prêté une année sans option d’achat, il devrait logiquement rejoindre ensuite le FC St-Jean, pour continuer une descente en enfer que ses blessures récurrentes n’ont fait qu’accélérer. L’«enfant prodige» du football genevois (si si, c’est la Tribune de Genève qui le dit) a voulu se voir beaucoup plus beau qu’il ne l’est et repart aujourd’hui presque de zéro. Un terrible gâchis pour un jeune footballeur probablement très mal conseillé.

Waldemar Kita

Parfait avatar du football déshumanisé mafio-moderne, Waldemar Kita est à la fois le surfer d’argent et celui qui dévore le monde du football. Il a cette façon unique de vider un club de sa substance au vu et au su de tout le monde, avec une ligne de défense bien particulière : à Lausanne, celui qui le critiquait se voyait immédiatement taxé de racisme anti-franco-polonais. A Nantes, ceux qui osent le contredire sont des racistes anti-polonais. Et quand il aura abandonné le cadavre exsangue du FCNA au bord du talus et sera parti siphonner les caisses de Lodz, il traitera ses détracteurs sur place de racistes anti-français, c’est quand même bien pratique cette double nationalité. Hautain, cassant, sûr de lui, Kita utilise dans le football les méthodes qu’il appliquait dans ses entreprises (entre autres passages aux prud’hommes, condamnation en 2008 à un mois de prison avec sursis et 10’000 € d’amende pour entrave à l’exercice du droit syndical et harcèlement moral).
 
Les Pieds Nickelés allant par trois, Voldemort s’est entouré d’une caution footballistique – Claude Robin, ex-footballeur de talent et double champion de France qui endosse le rôle du faux naïf de la bande – et d’une caricature de porte-flingue, le ô combien nuisible Christian Lariepe, l’homme lige à la plus-value zéro. Il n’aura fallu que quelques mois à ce trio de malfaisants pour détruire le centenaire Lausanne-Sports (dont on ne sait pas encore s’il se relèvera un jour), et le rythme semble être tenu du côté de Nantes. La récente descente en D2 de la légendaire Maison Jaune n’est que la première étape du processus de sape. Les supporters, qui se débattent avec la véhémence et le désespoir de la mouche prise dans la toile, n’ont pas fini de pleurer.
 
Cependant, on ne vous appelle pas, amis lecteurs, à voter pour ce chancre. Kita n’a pas les épaules pour enfiler le costard de Pigeon d’Or. Il va falloir attendre l’élection d’un Vautour de platine.

Dinara Safina

On l’a dit et on le répète, c’est la discipline du tennis féminin dans son intégralité qui aurait pu aisément prétendre à cette nomination. Ceci dit, il apparaît logique de sélectionner sa «meilleure» représentante comme porte-drapeau dans la course au Pigeon d’Or de juillet. Il faut dire que la Moscovite a mis tous les atouts de son côté après ses fantastiques performances lors des deux derniers Grands Chelem. À Roland Garros, Dinara Mikhaïlovna Safina (vous aurez au moins appris quelque chose dans ce paragraphe) a d’abord gratifié le public du court Philippe Chatrier de l’une des prestations les plus indigestes dans une finale à la Porte d’Auteuil, sombrant lamentablement contre sa compatriote Kuznetsova. Même le Graf-Zvereva de 1988 était plus intéressant, c’est dire !
Croyant avoir touché le fond, le vraquier russe a fait pire encore quelques semaines plus tard sur le gazon londonien, coulé en moins d’une heure par le croiseur ainé des Williams mais en réussissant tout de même à éviter le vélo. Pour une numéro 1 mondiale, ça fait tout de même un peu tache, d’autant plus qu’elle n’a encore accroché aucun Majeur à son palmarès. Démontrant une faiblesse mentale révulsante et une capacité à changer de tactique aussi maigre qu’un Somalien anorexique, la position actuelle de Safina dans la hiérarchie mondiale relève du grand banditisme et contribuera à terme à assassiner ce sport qui n’en est plus vraiment un.

Johan Vonlanthen

Un égo surdimensionné, une bonne tête de vainqueur, une incapacité à s’imposer dans ses clubs respectifs, des apparitions avec le maillot suisse très moyennes : Johan Vonlanthen est pigeonable à plus d’un titre. Et dire que certains voyaient en lui le «nouveau Michael Owen»… A 16 ans à peine, Johan était parti tête baissée au PSV Eindhoven dans le but avoué d’exploser comme Ronaldo ou Romario. Son expérience aux Pays-Bas sera marquée par des performances en dents de scie où il alternera le bon, le mauvais et le catastrophique, avant d’être prêté à Brescia et Breda, deux clubs où il ne parviendra pas non plus à briller.
Indésirable au PSV Eindhoven, le Suisso-Colombien va continuer sa laborieuse carrière au Red Bull Salzbourg dans le si prestigieux championnat autrichien. Là aussi, son caractère de diva couplé à des prestations décevantes va le couler, son salaire de ministre (1,5 million de francs par saison !) n’arrangeant rien à son cas. La suite on la connaît : le Fribourgeois a été viré du club autrichien il y a dix jours, s’est entraîné pendant une semaine avec l’équipe junior et a rejoint le FC Zurich aujourd’hui, sur la pointe des pieds. Pour un joueur qui espérait conquérir l’Europe, la chute est pour le moins brutale.
Tout compte fait, l’éternel espoir du football suisse aurait peut-être dû dévisser son tir à l’Euro 2004 au Portugal. En devenant le plus jeune buteur d’un championnat d’Europe, la tête de l’ex-joueur d’YB a pris la dimension d’une montgolfière. Mais, à l’opposé du Breitling Orbiter de Bertrand Piccard, cela ne lui a pas permis de s’envoler. Au contraire même, le natif de Santa Marta fait du surplace et s’embourbe dans la médiocrité.  

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28 Commentaires

  1. kita (avec petit k) bien-sûr même si c’est lui faire trop d’honneur.

    Sinon il y a une tache sur le a de tache dans le paragraphe sur Safina.

    Et pour continuer dans la pédanterie, le Breitling Orbiter n’est pas une mongolfière mais une rozière qui combine hélium et air chaud. Pour Vonlanthen, c’est de l’air chaud.

  2. Pour Esteban et Vonlanthen, c’est même discours que pour chaque jeune qui tente sa chance à l’étranger. S’ils avaient réussi, ils ne seraient pas dans cette sélection.
    Le pigeon du mois est ailleurs…

  3. Volanthen (qui au contraire d’Esteban à plus souvent été épargné par les blessures et aurait pu et du s imposer dans ses clubs respectifs).. en espérant que ce titre lui donne l’élan nécessaire pour un nouveau départ dans notre belle super league….

  4. pour moi Vonlanthen mérite pas ce titre car il a quand même fait preuve de bon sens en venant à Zurich, je pense que Challandes peut en faire qqch de bien !

  5. Bastareau ne mérite aucun intérêt, Bruyenel non plus, kita surtout pas, reste les deux jeunes footeux. Esteban, rien que pour son côté grenat, sera épargné. Restera donc, par déduction, Vonlanthen le melon.

  6. Magnifique cette sélection. Y a du lourd.

    Je vote Vonlanthen, car ça fait un moment qu’il me les c… Il a le potentiel pour faire quelque chose de bien, mais il n’y arrive pas alors qu’il jouait avec les RB…

  7. Kita ça me parait claire….

    Même si Vonlanthen démontre à merveille la meilleur manière de plomber une carrière que semblais déjà difficile à faire décoller…tout comme Esteban cela dit…

  8. Y’a du lourd, du très lourd !

    Ça devrait logiquement se jouer entre l’infâme Kita (qui a l’avantage d’être aussi détesté à Nantes qu’à Lausanne) et la tête à claques Vonlanthen.

    Je vote Kita, sachant que Vonlanthen a encore une longue carrière devant lui pour nous agacer et se refaire pigeonner !

  9. Kita… kita… kita… allleeeeez Kita

    Quel beau mélange d’incompétence, je pense qu’il est composé d’une pincée de Safina, d’un cube de Patty, d’une grosse louche de Marc (Rosset ou Roger, à choix), d’un zeste de ribéry, d’une larme de RLD le tout mitonné à la sauce berlusconienne. Bref, cet arrière-goût se ressent encore dans les miches du boulanger vaudois et certainement dans celles des jolies (PME) Nantaises…

  10. Entre Kita et Esteban mon coeur balance vraiment très fort… Vous ne nous simplifiez pas la tâche là, les gars! Mais merci quand même, c’est un régal de lire le casting à chaque fois.

  11. Oulah! C’est dur, ce mois, ils sont tous très bons dans leur genre… Je suis très client. Allez, disons… Vonlanthen! Avec une pensée pour Kita.

  12. En tout cas pas Kita, le seul qui a réussi à nous débrasser du Louuuuuuuuuuuuzâââââââne fc amateur! 😉

    Safina, la plus grande imposture!

  13. Y a un relan de nantais sur cartonrouge qui Kita s’envole? C’est pas lui le pigeon, vautour de platine lui correspondrait en effet beaucoup mieux.

    J’ai longuement hésité entre nos deux ratés du foot suisse mais pour son côté grenat, je vote Esteban.

  14. C’est salaud de voter pour Monsieur Kita, il avait que des chèvres comme joueur au LS et aucun espoir vaudois à faire jouer(leur plus grand talent faisait à merveille du thé citron pour la mi-temps, mais c’est tout!)!Les résultats ont suivi une logique…

  15. Mouais quand on voit les résultats (Cerviñho, Keita…), on peut directement se faire une bonne idée du lectorat de cartonrouge… Du moins des votants…

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