Le hockey en Nouvelle-Zélande. Une folie devenue réalité

Exilé depuis dix ans en Nouvelle-Zélande – j’ai 32 ans aujourd’hui –, j’avais dû mettre ma passion pour le hockey entre parenthèses depuis mon arrivée ici. Après avoir pratiqué ce sport durant toute ma jeunesse dans un club de la région de Sion, j’avais dû arrêter de jouer en déménageant aux antipodes. La rencontre d’un compatriote (Stéphane) nous a donné une idée : fonder un club dans ce pays si éloigné. Je vais modestement vous raconter mon histoire sur CartonRouge.ch et vous tenir informés de l’évolution de notre «bébé», semaine après semaine.

Plaçons d’abord la Nouvelle-Zélande sur le globe hockeystique. Actuellement, la sélection se trouve au 39e rang du classement mondial (sur 48) derrière le Mexique ou l’Australie notamment. Pour être clair, il n’existe strictement aucune «culture» du puck dans ce pays et pour avoir la chance de voir un match c’est «la croix et la bannière». Dans ce contexte peu favorable, deux p’tits Suisses ont décidé de faire naître un projet hors-norme : créer un club de hockey sur glace de toute place à partir d’une piste de glace temporaire qui se trouve dans le centre de cette petite ville de Wellington, comptant près d’un demi-million d’habitants.

Haka on Ice

Ce pays qui vibre totalement pour le rugby ne soutient que très peu son équipe nationale de hockey qui pourtant existe. Le traditionnel haka est d’ailleurs également réalisé par l’équipe locale avant les rencontres internationales, provoquant un étonnement encore plus grand que lors des matches joués avec un ballon ovale. En effet, la vingtaine de grands gaillards en short se tapant sur les cuisses devient presque banale, tandis qu’une vingtaine de Néo-Zélandais avec des maillots noirs du plus bel effet réalisant cette danse traditionnelle sur des patins vaut presque la vingtaine d’heures d’avion… (Il faut le voir pour le croire : http://www.youtube.com/watch?v=ATiAawd0P4A)
 
Vous le savez aussi bien que moi, le hockey sur glace à deux c’est plutôt compliqué, voire carrément pas intéressant. Il nous fallait donc trouver quelques personnes acceptant de rejoindre notre aventure. Au début de l’année, nous avons mis la machine en route. Affiches dans divers points stratégiques, distribution de tracts, annonces sur internet, tout y est passé pour un résultat plutôt mitigé soyons clair. Deux coups de fil de curieux et un e-mail plus tard, nous avons décidé de remettre à plus tard cette initiative assez (trop ?) ambitieuse.

Equipement rudimentaire

Le championnat (les matches entre deux formations devrais-je plutôt dire) débute ici au mois de juin et se termine en septembre. La première division compte six équipes et la barre des 1000 licenciés n’a toujours pas été franchie. A la fin du mois de janvier, mon compère et moi avons croisé dans un pub une délégation de trois Suisses habitant également Wellington. Cette rencontre avec Sacha, Alexandre et Xavier a donné le vrai coup d’envoi de notre équipe. Grâce à leurs connaissances et les trois contacts préalables, nous sommes parvenus à réunir douze personnes pour la première «séance d’équipe».
 
«Quelles sont les règles ?», «Est-ce un sport dangereux ?», «A combien joue-t-on sur la glace ?» ou encore «si on n’a jamais mis de patin à glace, est-ce grave ?» sont autant de questions face auxquelles les initiés helvétiques ont dû faire face. Une fois les explications rudimentaires données, les gens n’ont pas été effrayés, bien au contraire. Ni une ni deux, nous nous chargeons de trouver un moyen d’équiper tout le monde. Par chance, je connais encore des gens en Valais qui ont accepté de nous aider du mieux qu’ils peuvent.
 
Les mesures ont été prises rapidement afin de ne pas nous envoyer trop de matériel inutile. En attendant nous avons joué sur un parking au «skater-hockey» en piaffant d’impatience. Deux semaines plus tard, des «vieilleries» me sont arrivées par bateau moyennant une somme tout de même bien rondelette pour transporter tout ce barda. Le paquet cadeau contenait des plastrons, jambières de gardien, casques etc. Pour les patins, un magasin existe dans la région et tout le monde était fin prêt à en découdre pour le premier entraînement qui était agendé au 20 mars.
 
To be continued…

Écrit par Paul Fournier