Guess who’s back ?

A la mi-championnat, lors de mon dernier papier, la Liga en était au point où le Barça était intouchable, et où les cinq autres prétendants au titre se livraient une lutte sans merci pour la deuxième place. Moins de deux mois plus tard, force est de constater que les choses ont quelque peu changé du côté de l’Espagne…

Changement n°3 : les outsiders craquent

Très présentes en début de championnat, les grosses écuries que sont Villarreal, Séville, Valence et l’Atlético Madrid ont fini par céder dès l’entame du deuxième tour, voire même avant pour certaines d’entre elles. On en attendait beaucoup plus de leur part, surtout au vu de leurs effectifs et de leurs budgets respectifs ! Il faut croire que l’hégémonie des deux géants nationaux a pesé trop lourd sur les épaules de ces pauvres outsiders, les transformant ainsi en de pathétiques losers.
La lutte pour l’Europe s’annonce d’ores et déjà délicate pour ces cinq équipes qui auraient pu, avec un peu de bonne volonté, faire de cette Liga la plus passionnante de l’histoire. On ne saurait toutefois se montrer trop rudes envers les Sévillans, dont les évidentes qualités de cœur ne suffisent malheureusement pas à combler une trop grande inconstance. Dommage !

Changement n°2 : le Barça redevient humain

Séisme dans le monde du football : le FC Barcelone, qui avait illuminé l’ensemble de la planète en l’espace de six mois à peine, est redevenu quelque peu humain : trois matches sans victoire en championnat, un jeu un peu moins étincelant qu’à l’accoutumée et déjà les premiers doutes au Camp Nou. Même Lyon a réussi à tenir ce Barça en échec, c’est dire ! Les presses locales, celles-là même qui naguère qualifiaient cette équipe de «meilleure de tous les temps», n’hésitent maintenant pas à parler de «crise», démontrant qu’elles ne sont pas considérées comme les plus connes du pays pour rien.
Il n’empêche : les hommes de Guardiola sont en tête de la Liga, virtuellement en finale de la Coupe et certainement en quart de la Ligue des Champions. Les choses ne vont donc finalement pas si mal du côté catalan, si ce n’est que le spectre des deux dernières saisons semble se rapprocher dangereusement… Et connaissant la capacité d’autodestruction de cette équipe, il pourrait bien finir par ressurgir.

Changement n°1 : le Real est de retour

Depuis le temps qu’on nous le répète, cette fois-ci on en a la preuve : le Real Madrid est bien une équipe à part. Imaginez-vous qu’en décembre, juste après le Clásico, elle culminait à 12 points du leader ; son entraîneur venait d’être viré, son président allait démissionner et la crise était bien entamée. Sans âme ni cohésion, les Merengue ont alors réussi l’inconcevable : avec dix victoires consécutives, toutes (ou presque) plus étriquées les unes que les autres, ils sont revenus dans la course au titre pour ne compter plus que 4 petits points de retard sur le Barça. En mode Capello, le Real de Juande Ramos ne convainc personne sur le terrain mais gagne, gagne et gagne encore, semaine après semaine. Et comme c’est une équipe qui marche à la confiance, on voit mal qui pourrait stopper, à court terme, cette marche triomphale !
Du coup, en bon Madrilène, on refait surface : on bombe le torse, on hurle à qui veut bien l’entendre (c’est-à-dire pas grand monde) qu’on est de retour, qu’on va gagner la Liga et pourquoi pas la «décima» Ligue des Champions (merci Liverpool). Bref, on alimente l’effet boule de neige en espérant que le plus grand hold-up de ces cinquante dernières années se produise. Il se murmure même, du côté de Santiago Bernabeú, que Florentino Perez (vous savez, celui qui excitait les pré-pubères espagnols avec sa philosophie des Galácticos), pourrait bien reprendre la présidence du club cet été… On est du Real ou on ne l’est pas !

Les conséquences : moins d’intensité mais plus d’intérêt !

Je suis de ceux qui pensent qu’un bon championnat se reconnaît avant tout à ce qu’il comporte plusieurs équipes de niveau continental, comme par exemple la Ligue 1 (ok, c’est pas drôle). A cet effet, avec la chute des outsiders et la période creuse du Barça, il semble évident que la Liga a malheureusement perdu de son intensité – pour ne pas dire de son prestige – ces dernières semaines.
Toutefois, une chose que l’on ne peut pas nier, c’est que le retour au premier plan des arrogants Madrilènes a su redonner à ce championnat un intérêt que plus personne n’attendait, pas même eux. La lutte entre les deux ennemis socioculturels, aussi habituelle soit-elle, s’annonce en effet aussi passionnante qu’indécise… Qui l’eût cru !
Le classement à 13 journées de la fin :
1. FC Barcelone – 60 pts
2. Real Madrid – 56 pts
3. Séville FC – 47 pts
4. Villarreal C.F. – 42 pts
5. Atlético Madrid – 39 pts
6. Valence C.F. – 39 pts

Écrit par Raphi Stollé

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13 Commentaires

  1. Pour répondre à ta dernière question: la Crevette!

    Le Real n’est pas le club le plus titré de l’histoire pour rien. Il ne présente peut-être pas toujours le meilleur football mais c’est un club de gagnants.

    Le Barça, c’est tout l’inverse. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les indépendantistes laissent échapper une grosse avance au classement… Rappelez-vous il y a 2 saisons…

    Dans tous les cas, cette fin de saison s’annonce passionante.

    VIVA LA LIGA!

  2. Beau papier Raphi !

    Cette Liga commence à devenir très intéressante, même si c’est toujours les deux mêmes qui gagnent à la fin.

  3. ah putain ça pue de nouveau la Crevette alors que tout le monde pensait qu’elle avait … crevé depuis belle lurette. Oh rage, oh désespoir….

  4. ça fait longtemps qu’on ne lisait plus la Crevette…

    En effet, il était où durant ces 5 derniers mois, lorsque le Barça gagnait tout en jouant magistralement bien…et que le Real faisait peine à voir avec son pauvre football ?

    Alors écoute bien ceci le crustacé madrilène : malgré un gros passage à vide de 3 semaines, le Barça va se reprendre…et va distancer le Realoser !

    Si tu veux comparer la situation des 2 clubs précités, sache que le leader de la LIGA n’est pas le Real, que celui qui est en finale de la coupe du Roi ce n’est pas le Real, et que celui qui risque de passer en 1/4 de Champions League ce n’est pas le Real !

    Alors cesses de nous bassiner avec tes théories ronflantes de Real est un club de gagnants, car vous êtes derrière le Barça depuis le début de la saison…et jusqu’à la fin vous resterez à la place qui vous va le mieux : SEGUNDONES !

  5. Ramon, j’imagine que tu trembles un peu quand même….Ce « Barca historique » n’a que 4 points d’avance avec match retour au Bernabeu

    L’année passée le Real met 18 points au Barca

    et il y a 2 ans Barça était bien meilleur mais le Real a gagné le championnat

    Donc je te laisse déduire qui sont les segundones!

  6. Ca fait longtemps qu’on ne lisait plus la crevette…dommage je recommençais gentillement à remettre de l’ail dans la fondue….

  7. Bel article Raphi…

    Tout est dit, et… tout est juste.

    En tout cas, même si on a le slip qui commence à se rétrécir méchamment (malgré les deux points repris hier soir), on va vivre une super fin de saison.

    Vive la liga, vive le foot !

  8. Heu… C’est Bernabéu, pas Bernabeú.

    A part ça, à peu près d’accord sur tout.

    A remarquer les interview de Casillas, sur le fait que l’on avait manqué de respect au Barça, pas seulement au Madrid, en les annonçant champions dès le mois de janvier.

  9. Salut tout les admirateurs de la Liga!

    Je tenais a poser une question tout de meme sur ce retour du Real Madrid! Peut-on dire que le Real a achete (plus ou moins dans une bonne lignee de leur mentalite) son retour par series d’importation Hollandaise? Je pense bien qu’ils ont eu de la malchance face a des series de blessures sur certains de leur joueur cles. Mais n’en reste-t-il pas une equipe dont la voie de sortie a ete d’acheter a tout bord des joueurs plus ou moins necessaire (Julien Faubert???) pour se sortir d’un trou bien incomfortable?

  10. Et donc peut-on diminuer, et non pas oublier, les qualites de cette equipe en considerant leur capacite financiere quelque peu au detriment d’une ligne directrice consistante dans la construction de leur football ou esprit d’equipe?

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