Catastrophe !

Messieurs, je ne vous félicite pas ! Votre naïveté n’ayant d’égal que votre suffisance, une piqûre de rappel serait-elle donc nécessaire ? En vous bornant à ignorer tout ce que la plus élémentaire des logiques vous aurait dicté de faire, vous venez de vous montrer coupable de la réalisation d’un scénario des plus cataclysmiques.

Un club lausannois qui mène 2-0 avant ce soir, une dernière victoire acquise de manière bien trop aisée pour se remettre en question, un article de nos confrères du 24 Heures qui arrive à point nommé, autant dire que la situation du LHC s’était déjà passablement gâtée avant cette troisième rencontre des demi-finales. Sans compter qu’après le mutisme du premier acte, Tremblay a à nouveau fait trembler les filets lors du dernier match alors que Charpentier reprend une confiance qu’il aurait dû perdre à jamais. Le fil des événements est le même : une victoire après prolongations, suivie de deux dégelées. Faisant fi de toute tactique sensée à ce moment précis de cette série de play-off, le LHC creuse le trou dans lequel il va prochainement s’enterrer.

Pomme avec le Roy

Pourtant, les choses avaient bien démarré : les Lausannois multiplièrent les gâchis devant la cage de Pfister et laissèrent de grandes libertés aux mercenaires ajoulots en alignant indistinctement toutes les lignes vaudoises face à eux. Réal Paiement s’était également rendu compte de sa grande méprise en remplaçant Barras par Brunner dans la première triplette jurassienne. Heureusement, deux shifts pour autant de fiascos plus tard, les choses étaient rentrées dans l’ordre. Bien en jambes, le LHC profita pour commettre une pénalité parfaitement inutile dans le but de se compliquer la tâche. Puis survint le premier coup du sort : Sigrist hérita de la rondelle, puis manqua lamentablement la mitaine du dernier rempart ajoulot. 1-0 en infériorité numérique ! Stupeur dans les gradins de Malley.
Les joueurs vaudois ont bien essayé de rétablir la situation, mais c’était sans compter sur un Tobler qui s’emmêla les pinceaux sur un contre mené par le duo Bartlomé/Le Moine. Le gardien lausannois arrêta un puck qui n’aurait jamais dû terminer sa course dans ses jambières. Cela dit, ce n’est non plus pas de sa faute si Studer se met en mode Lüssy en expédiant la rondelle dans le plexiglas alors que le but était laissé grand ouvert par le portier du LHC ! Mais il y eut pire. Sur un contre lausannois, Pfister laissa le plus parfait des rebonds sur la crosse de Rüfenacht suite à un tir initial de Charpentier. Le numéro 9 du LHC n’a rien pu faire : 2-0 pour les locaux. Si en plus l’adversaire ne se montre pas coopératif, où va-t-on ? Tout cela aurait pu être évité si Desmarais n’avait pas bêtement perdu du temps en ramassant ses 3 mètres 50 de langue sur la glace – consécutivement à son shift de trois minutes – au lieu de revenir défendre la moindre.

Pfister sauve les meubles

Bon, il y a bien eu un sursaut d’orgueil lorsque les Lausannois ont enfin daigné laisser un rebond à Roy – bien servi par la jambière gauche à Tobler – mais malgré cela, le sentiment que les visiteurs n’allaient rien pouvoir faire était toujours aussi présent. Peu après, un Lardi toujours aussi dans la lune alluma la lucarne de Pfister au lieu de dégommer le filet de protection. 3-1 ! C’est du joli, Federico ! Pourtant, le gardien jurassien fit tout ce qui était en son pouvoir pour stopper cette ridicule démonstration de force en multipliant les parades, mais il n’y avait visiblement rien à faire. Le LHC était décidé à spolier l’avenir proche du club en s’auto-sabordant de la plus risible des manières. Peu Satisfait de la tournure des événements, D’Urso en profitait pour mettre une brossée mémorable à un Le Moine tout penaud.
C’est quand même incroyable. Dès le début de la rencontre, j’étais persuadé avoir le HC Peu-Claude II ou le HC Vendlincourt IIIB » en face. En lisant à plusieurs reprises la feuille de match, ce n’était pas une méprise. Il s’agissait bel et bien du HC Ajoie. Incapables de réaliser quoi que ce soit, les Ajoulots ont été coulés par un duo d’étrangers inexistants. Le plus tragique, c’est que c’est la quatrième ligne du club jurassien (oui, ils ont une quatrième ligne !) qui s’est montrée la plus dangereuse. De plus, il n’y eut aucun geste d’antisportivité de la part du top-scorer de Pruntrut, mis à part trois ou quatre simulations dans la première période. Si jamais je chope le saligaud qui l’a bridé…! Le reste ne fut que du vent. Difficile à croire que cette équipe est parvenue à se glisser dans le quatuor de tête à la fin de la saison régulière. Quelle imposture. Ignoble tromperie sur la marchandise !
Durant le troisième tiers, le calice fut bu jusqu’à la lie. Charpentier eut une nouvelle crise de lucidité au plus mauvais moment en servant un caviar à Tremblay en début de période pour définitivement prendre le large. Rüfenacht – toujours dans l’esbroufe – jugea utile de son côté de tenter un quadruple passement de crosse doublé d’une triple feinte de corps couplé à une feinte de tir pour dribbler Pfister. Pourtant, le futur Zougois subissait une sextuple faute de la part des trois Ajoulots qui tentèrent de le déguiller. Lui, quand il a une idée derrière la tête, il va jusqu’au bout. Maintenant, messieurs les Lausannois, il va falloir assumer, vous qui venez de mettre le LHC dans la plus inconfortable des positions. Peut-être allez vous comprendre lorsque vous subirez votre première défaite logique de la série vendredi prochain.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Ajoie 5-1 (2-0 1-1 2-0)

Malley : 6317 spectateurs.
Arbitres : MM. Rochette; Blatter et Grossniklaus.
Buts : 11e Sigrist (4c5!) 1-0. 20e T. Rüfenacht (Charpentier, Tremblay) 2-0. 27e S. Roy (Hauert, Desmarais) 2-1. 36e Lardi (Charpentier, T. Rüfenacht/5c4) 3-1. 45e Tremblay (Charpentier, T. Rüfenacht) 4-1. 48e T. Rüfenacht (Tremblay, Chavaillaz) 5-1.
Pénalités : 4 x 2′ contre Lausanne; 6 x 2′ contre Ajoie.
Tirs cadrés : 37-25 «officiellement», 54-8 selon CartonRouge.
Lausanne : Tobler; Villa, Lardi; O. Schäublin, Chavaillaz; Leeger, Grieder; Zalapski, Weisskopf; Tremblay, T. Rüfenacht, Charpentier; Sigrist, Miéville, Gailland; Lüssy, Staudenmann, Baumann; Frunz, Bonnet, Schnyder.
Ajoie : Pfister; Rauch, Hauert; D’Urso, Kamerzin; Studer, Schoop; Frutig; S. Roy, Desmarais, Brunner; Barras, Schümperli, Posse; Cé. Aeschlimann, Bartlomé, Orlando; Pedretti, Chétélat, Le Moine; Stocker.
Notes : Lausanne sans Trunz (blessé), Zeller (surnuméraire) ni Bekar (étranger surnuméraire); Ajoie sans J. Mano, Schluchter (surnuméraires) ni Spolidoro (raisons indéterminées).

Écrit par Mathieu Nicolet

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9 Commentaires

  1. cet article m a bien fait rire! en plus c est tellement ca…. Merci aux supporters aAjoulots pour leur grand fair-play…… ca change de certains!

  2. On peut pas en dire autant du fair-play d’Ajoie… Ils auraient au moins pu serrer la main des lausannois!! Je comprendrais jamais ça. C’est surement ma culture rugby qui fait ça!!!

  3. La poignée de main ne se fait que lors du dernier match de la série. Par contre rien de les empêche d’attendre la nomination du meilleur joueur de l’autre équipe. Mais c’était u match vraiment fair-play, un peu trop même.

  4. @Madmartigan
    Pour info, lors des des Play-off/out, les équipes se serrent la pogne à la fin de la série et pas à la fin de chaque match ( pourquoi j’en sais rien, mais c’est comme ça) cela dit, ils auraient quand même pu saluer leurs supporters 😉

  5. Sauf monumentale erreur de ma part, si ils ne se serrent pas la pogne sur la glace, ils se serrent autre chose sous la douche. Toutefois, ce rite initiatique serait tellement politiquement incorrect qu’il serait tu par tous les protagonistes sous peine de se voir tartiner les rubignoles à la Cementit.

    Maintenant, une fois encore, ce ne sont que des bruits de couloir.

  6. Pourquoi pas avec du cenovis tant qu’à faire? C’est bien plus vil qu’avec de la colle tant l’atrocité de cette pâte n’a d’égal que son nom bizarre…

  7. @Romain

    Non mais t’as vraiment un problème toi ou quoi? Tu ose insulter le Cenovis? Je sais pas ce qui me retiens de venir te faire un tête au carré

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