Et l’émotion, bordel ?

Non mais qu’est-ce que c’est que ces matchs ? On avait bien cru entrevoir le frémissement d’un début de quelque chose qui changeait ce mardi. Ben va falloir repasser. En avril. Et ne me parlez pas du match contre Sierre.

Le début de saison sans saveur semblait avoir trouvé son remède avec le traditionnel virage de coach de novembre. Un peu en avance sur les traditions, certes. Et pour tenter d’illustrer ce nouveau départ où rien ne serait plus jamais comme avant, Red Ice était venu se prendre une gigantesque baffe mardi, dans un match rythmé et disputé à défaut d’être indécis (6-1).

Et ben non. Pour ceux qui espéraient retrouver les mémorables émotions de Malley, tout est retombé ce samedi avec la venue d’Ajoie. Pas d’ambiance, quasi pas de suspense, rien, peau de zob. On est donc en droit d’attendre avec une impatience teintée d’excitation l’incontournable derby de LNB où le LHC recevra Thurgovie.
Mardi 4 décembre à Malley sera the place to be. Le «derby des lacs frontaliers» sera logiquement celui de tous les superlatifs tant ils ont dû en garder sous la chaussette ce samedi. Rarement les bâillements communicatifs des secteurs E et F n’ont reçu pareil écho dans un Malley en mode hibernation. Quelques chants baragouinés avec obligation et fatalisme n’ont pas réussi à réveiller le public présent. Le ton était donné.

ZzzzZzzzZzzz

Mais comment un match a-t-il pu devenir aussi soporifique ? Même lorsque Primeau «une 747 à lui tout seul» fait étalage de toute sa classe, rien n’y fait. La patinoire est restée de glace. La meilleure hypothèse est de considérer que les Ajoulots ont amené leurs températures automnales et leur climat tropical dans leur besace, ce qui a eu pour effet d’anesthésier joueurs et public.

Je n’avais dès lors pas le choix. Huit cafés et douze bières au red bull m’ont difficilement tenu éveillé. Le LHC voulait trop en faire, jouant de manière décousue et maladroite, telle la blanche pucelle toute émoustillée avant son premier tringlage en règle. Les Lausannois ont ainsi tenté 48 fois plus de passes en retrait et à l’aveugle au lieu de tenter leur chance. Pourtant, l’envie était là. Reist et Berthon n’ont pas hésité à plonger devant le puck pour préserver la cage de Huet. A l’inverse, difficile de reconnaître Desmarais, qui n’a pas tenté le moindre plongeon ou la moindre simulation pour arracher une pénalité bien méritée. Tout fout le camp.
Malley aurait pu s’enflammer lorsque Mottet, viré manu militari en début de saison, obtenait un pénalty et le transformait. Mais même cela n’a pas suffi à rappeler aux joueurs pour quelle raison ils étaient sur la glace. Résultat, l’Ajoulot Stämpfli n’a rien trouvé de mieux que de jouer au squash sur glace, tout seul contre la bande, histoire de nous prouver qu’il maîtrise au moins un sport à la perfection.

Et dimanche ?

On connaissait déjà les équipes «mono-ligne», Sierre a inventé le concept de l’équipe mono-défenseur. Difficile de tenir le choc dans ces conditions et le résultat a été conforme aux attentes. Mais pas de quoi pavoiser, car ce 8-0 n’efface qu’en partie le revers 3-4 concédé au deuxième tour contre la même équipe.

Avec le retour de Gailland, qui a failli marquer pour son premier shift, les Vaudois sont-ils en train de retrouver cet esprit d’équipe et cette vista qui les rendaient imbattables l’année passée (enfin, jusqu’en finale) ? La victoire contre Red Ice pourrait bien être ce match référence, symbole du renouveau du LHC version «Zeno». A vérifier la semaine prochaine contre GC et Thurgovie.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Ajoie 4-2 (1-0 1-1 2-1)

Malley, 4729 spectateurs.
Buts : 17e Kamerzin (Genoway, Setzinger) 1-0; 28e Augsburger (Antonietti) 2-0; 34e Mottet (penalty) 2-1; 43e Barras (Schmutz, D’Urso) 2-2; 50e Berthon (Kamerzin, Conz) 3-1; 60e Augsburger (Berthon, Helfenstein/cage vide) 4-2.
Pénalités : 6 x 2’ contre Lausanne ; 6 x 2’ contre Ajoie.

Sierre – Lausanne 0-8 (0-1 0-4 0-3)

Graben, 1343 spectateurs.
Buts : 8e Fröhlicher (Le Coutre, Genoway) 0-1. 21e Setzinger (Genoway, Stalder/5c4) 0-2. 26e Augsburger (Dostoinov, Helfenstein) 0-3. 28e Genoway (Le Coultre, Stalder) 0-4. 31e Helfenstein (Conz, Reist) 0-5. 55e Primeau 0-6. 57e Kamerzin (Conz, Fröhlicher/5c4) 0-7. 60e Fröhlicher (Conz, Berthon) 0-8.
Pénalités : 6 x 2’ contre Sierre ; 6 x 2’ + 1 x 10’ (Codey Bürki) contre Lausanne.

Écrit par Yves de St-Aÿ