Le Bayern avait Ribéry, le Bayer avait Barnetta

Les quarts de finale de la Coupe d’Allemagne ont été marqués par les éliminations du Bayern Munich contre Leverkusen et de Schalke 04 à Mainz. Le Werder Brême fête lui sa résurrection à Wolfsburg alors qu’Hambourg complète le carré d’as.

C’est pourtant un Leverkusen en crise qui accueillait le Bayern Munich à Düsseldorf dans une LTU-Arena archicomble (50’500 spectateurs, meilleure affluence dans l’histoire du Bayer pour un match à domicile). Une LTU-Arena dans laquelle les Rheinländer n’avaient jusque là pas remporté le moindre succès. C’est désormais chose faite et bien faite avec un splendide succès 4-2 contre le grand Bayern. Pendant 70 minutes, Werkself a complètement étouffé les Rekordmeister. Il aurait déjà pu y avoir 2-0 après cinq minutes…

Barnetta mieux que Ribéry

Mais c’est aussi le duel des deux numéros 7 dans leur couloir gauche respectif qui a décidé de l’issue du match : d’un côté Franck Ribéry, qui joue un peu la tête dans le sac en ce moment, même s’il a délivré l’assist du 3-2 ; de l’autre, Tranquillo Barnetta, qui a été le véritable match-winner en inscrivant le 1-0 à la 54e d’une frappe magnifique dans le petit filet et en déposant le ballon du 2-0 sur la tête de Vidal à la 61e. Les rumeurs autour d’un éventuel départ de Franck Ribéry cet été sont d’ailleurs régulièrement invoquées par les dirigeants bavarois pour excuser les piètres résultats actuels de leur équipe. Les pauvres chéris… Pourtant, eux n’ont pas hésité à débaucher Baumjohann à Mönchengladbach et surtout Olic à Hambourg pour la saison prochaine.
Et puis, ce n’est pas la faute du manager à Ribéry si la charnière centrale du Bayern serait battue au sprint par Tony Adams et Martin Keown, si Massimo Oddo propose la même qualité de relance et la même intransigeance au marquage qu’un Philipp Degen des grands soirs, si le collectif du Bayern confine au néant et si Jürgen Klinsmann, pendant 65 minutes, n’aligne qu’un seul attaquant que l’on se contente de chercher par des ouvertures de 50 mètres… Ce n’est qu’après le 3-0 d’Helmes que le Bayern s’est réveillé, marquant deux fois entre la 72e et la 74e. Ce qui a débouché sur un dernier quart d’heure de folie à l’allemande avec environ huit occasions d’égaliser pour les Rekordmeister, huit occasions de break pour les Rheinländer, avant que Kiessling ne classe l’affaire à la 92e. Et voilà comment le tenant du titre est sorti de la DFB-Pokal.

Schalke 04 sombre

Si le Bayern, plus gros budget d’Allemagne, peut encore espérer sauver sa saison en gagnant la Ligue des Champions (même si je n’y crois pas une seule seconde) ou le championnat (là, le risque demeure), Schalke 04, deuxième budget du pays, n’a plus que les yeux pour pleurer après son élimination face au FSV Mainz (1-0). Les Knappen n’ont quasiment rien montré à Mayence et s’inclinent finalement assez logiquement à la 88e sur une grossière erreur de placement de la défense permettant au Burkinabé Aristide Bance d’inscrire l’unique but du match. On doutait un peu de cette équipe de Mainz après le départ à Dortmund de son entraîneur emblématique Jürgen Klopp, qui l’avait amené pour la première fois de son histoire en Bundesliga entre 2004 et 2007. Mais son successeur norvégien Jørn Andersen (ex-joueur à Zurich et Lugano) assume parfaitement la succession : une demi-finale en Coupe d’Allemagne et une solide deuxième place en Zweite Liga qui laisse augurer un retour en Bundesliga deux ans après l’avoir quittée. Et ceci alors que Mainz disposera dès la saison prochaine d’une flambant neuve Coface Arena (35’000 places) qui viendra remplacer le chaleureux mais vétuste Stadion am Bruchweg (20’200 places).

Les malheurs de Benaglio

Dans le Nordderby entre Wolfsburg et Brême, le momentum était plutôt du côté des Wölfe (13 points en 5 matchs de championnat contre seulement 2 au Werder). En plus, les Brêmois devaient lancer dans le bain leur 3e gardien Nico Pellatz, alors que le VfL récupérait son portier titulaire Diego Benaglio. Le dernier rempart de la Nati a connu une entrée en matière cauchemardesque avec deux buts encaissés dans les sept premières minutes par les artistes Diego et Özil, dont l’un peut lui être reproché pour un angle mal fermé. Wolfsburg est revenu sur un doublé de Dzeko et aurait même pu prendre l’avantage avant la pause lorsque Schäfer a tiré sur le poteau. Mais en 2e mi-temps, les malheurs de Diego Benaglio se sont poursuivis avec trois nouveaux buts encaissés, où il n’est pas vraiment responsable mais pas trop brillant non plus. A ce rythme-là, il ne va pas garder sa place de titulaire longtemps et le Nati va devoir tenter de se qualifier pour l’Afrique du Sud avec Marco Wölfli dans les buts. Champions du monde… Au final, le Werder en crise s’impose 5-2 sur la pelouse du Wolfsburg que j’ai qualifié d’épouvantail il y a trois jours. Finalement, vu la pertinence de mes pronostics, je crois que je vais miser sur une victoire du Bayern en Ligue des Champions.

Hambourg assure

Le SV Hambourg avait tiré le gros lot en accueillant la lanterne rouge de la Zweite Liga Wehen Wiesbaden. Le HSV a rapidement fait la différence sur un autogoal et un but de Petric à la limite du hors-jeu. Faute d’avoir concrétisé leurs innombrables occasions, les Rothosen se sont fait quelques frayeurs en fin de match lorsque les visiteurs sont revenus à 2-1 sur une bourde du gardien Rost (c’est suffisamment rare pour être signalé) mais ont pu préserver le résultat. Ainsi, Hambourg conserve trois chances (championnat, coupe et coupe UEFA) de venir dépoussiérer un palmarès qui ne s’est plus enrichi d’aucune nouvelle ligne depuis une victoire en Coupe en 1987 (en dehors d’une anonyme Coupe de la Ligue en 2003). Le tirage au sort des demi-finales aura lieu samedi, on ne serait pas mécontent s’il ouvrait la porte à une finale Brême – Hambourg qui serait assez énorme.

Écrit par Julien Mouquin

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11 Commentaires

  1. <<...si la charnière centrale du Bayern serait battue au sprint par Tony Adams et Martin Keown....>>

    Rahhhhhh lovely 🙂

  2. Effectivement, le derby HSV-Werder en finale, ça serait une bonne occasion de remplir le stade olympique berlinois… et une tout aussi bonne raison de monter à Berlin, natürlich.

  3. moi je trouve que Wolfli n’est pas aussi mauvais qu’on veut bien le croire.
    Oui, il fesait enormement de bourdes dans le passe, mais sa progression est impressionante.
    Ca fait tjrs plaisir de savoir que barnetta est en forme
    hop suisse.

  4. Hé Chrimani, me suis fait la même réflexion. Mais en fait, son CV c’est les stades de 50’000 et plus. Et y en a 11 :

    1. WestfalenStadion, Dortmund (80’552)
    2. Olympia Stadion, Munich (74’228)
    3. Alianz Arena, Munchen (69’901)
    4. OlympiaStadion, Munchen (69267)
    5. Veltins Arena, Gelsenkirchen (69’267)
    6. HSH Bank Arena, Hamburg (57’000)
    7. Mercedes-Benz Arena, Stuttgart (55’896)
    8. Stadion im Borussia-Park, Mönchengladbach (54’067)
    9. Commerzbank-Arena, Frankfurt/Main (52’300)
    10. LTU Arena, Düsseldorf (51’500)
    11. Rheinenergiestadion, Cölle (50’374)

    Un jour il m’avait dit qu’il les avait tous fait. J’ai tout de même un doute pour le numéro 4, à moins que Julien n’ait participé aux finales des coupes européennes (1988, 1993, 1996 et 1997).

    Tcheu, ça fait un bien fou de jouer à l’Henri Leconte du riche.

    Cordialement
    ES

  5. @EconomieSuisse:
    là, tu l’as vraiment jouée Henri Leconte, débiter une référence trouvée sur google avec des inexactitudes (certaines capacités sont fausses) et pas tout à fait à propos.
    C’est bien les quinze stades de foot allemand actuels de plus de 40’000 places où je suis allé, soit les onze que tu cites, moins l’Olympiastadion à Munich qui n’est plus utilisé pour le foot, plus le Betzenberg à Kaiserslautern, le Weserstadion à Brême, l’easycredit stadion à Nuremberg, l’AWD Arena à Hanovre et le Zentralstadion à Leipzig.
    Mais quand j’aurai un peu plus de temps pour ce genre de déplacement, soit cet automne, c’est sûr qu’on va y aller à la Coface Arena, Mainz est sur le chemin de retour après un match le samedi à Dortmund ou GE (tout comme le Rhein-Neckar-Stadion mais là faudra se dépêcher avant la fin du mirage Hoffenheim).
    A bientôt.

  6. Non non pire ….. même pas google mais l’abominable wikipedia (version de)!!!

    Mais j’assume 🙂

    Ca montrera à cet abruti de Leconte ce que ça donne de venir recopier ici ce qu’il a entendu à téléfoot ou sur francefootball.

    Bon match ce soir
    ES

  7. >d’un côté Franck Ribéry, qui joue un peu la tête dans le sac en ce moment

    Comme le confirme le match contre le Sporting du Portugal (Ribéry marque le 1er but, donne 2 passes décisives et, mais c’est plus facile, marque un penalty).

    Ribéry n’est pas au top cette saison, mais de là à parler de « la tête dans le sac »… c’est quand même pas Ben Arfa!

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