Hold-up manqué

Évoluant avec 0.5 étrangers, le LHC a su tirer profit de sa profondeur de banc pour s’imposer dans ce premier acte bien plaisant. Au niveau de l’ambiance, du scénario du match et du match en lui-même, ce fut une véritable rencontre de play-off. Nous pourrions juste déplorer l’absence de climat délétère, de mauvais gestes et de bagarres, mais patience : ça va bien finir par venir.

Mené dans les confrontations directes contre les Jurassiens, Lausanne semble avoir trouvé la solution pour contrer la première ligne de parade ajoulote : en alignant sa fameuse check-line face au premier bloc jurassien, mais en alternant parfois avec la ligne des «mercenaires». Obligatoire, puisque Staudenmann et ses potes ne sont pas vraiment entraînés pour tenir 56 minutes par match. Muselé comme il se doit, James Desmarais est resté en mode veille durant une bonne partie du match, sauf en situation de contre.

Reçu trois sur trois

Dominateurs dans le jeu, les Lausannois ont à nouveau eu toutes les peines du monde à la concrétisation. Spéculant sur les contres et les habituels boulevards laissés par Trunz et consorts, Ajoie a magnifiquement maximisé sa réussite dans cet exercice. Un clopet généralisé des locaux en début de match, puis deux contres assassins – consécutifs à chaque fois d’un placement affreux de l’arrière-garde lausannoise – ont offert trois buts aux visiteurs. Si l’on ajoute l’égalisation de Desmarais en fin de match suite au seul power-play alloué par Lausanne durant l’ultime période, nous arrivons aux quatre réussites d’Ajoie du soir.
Le premier tiers-temps a permis aux deux équipes d’entraîner le jeu de puissance à quatre contre trois. Stéphane Rochette s’est en effet montré intraitable avec les «accrocher» et les «retenir». Quelle mouche a bien pu piquer la ligue pour que ces derniers nous affublent d’un arbitre sachant arbitrer ? Tenant parfaitement son match, le head de cet acte I a tué dans l’œuf toute velléité malfaisante. Du coup, certains supporters ajoulots n’ont rien compris et se sont mis à scander des «dehors !» à chaque pénalité dictée contre les leurs. Comment voulez-vous que les spectateurs évacuent leur stress et leur frustration dans des conditions pareilles ? Rendez-nous Massy !

Montera-t-on au septième match ?

À partir de la deuxième période, les Vaudois ont clairement pris le contrôle du match. En progrès dans les situations spéciales, les réussites numéro deux et trois du LHC ont été limpides de simplicité. Un tir de la ligne bleue – sans rechercher nécessairement à mettre une mine en lucarne –, un rebond, une déviation, et voilà. Le hockey peut et doit être simple à ce niveau. Dans une prolongation qui n’aurait jamais dû arriver, sitôt passé le temps de cuisson nécessaire à ce que la triplette de choc jurassienne soit carbonisée, ce sont logiquement les Lausannois qui prirent l’ascendant. Au vu de l’esprit résolument tourné vers l’offensive de la part des deux équipes, il n’y avait que peu de chances que ce match ne se finisse aux tirs au but. Et c’est alors Lardi qui donna une victoire amplement méritée aux siens.
En attaque, Sigrist semble retrouver toutes ses sensations et se profile comme un mercenaire indispensable. Au niveau de la défense, Chavaillaz – malgré une ou deux bourdes – s’est révélé le meilleur ce soir tandis qu’Adian Trunz n’a pas réalisé d’erreurs monumentales durant ce match. Du coup, le numéro 84 lausannois est à créditer d’une performance exceptionnelle. À la fin du match, Terry Yake était satisfait de la prestation de ses joueurs : «Les gars ont bien travaillé ce soir. Je suis confiant pour la suite, même si chaque match va être difficile. Le deuxième match de dimanche va être extrêmement important pour nous. Si nous parvenons à l’emporter, un grand pas vers la qualification sera fait». Dans le contexte lausannois, pas sûr que ce genre de déclaration soit franchement rassurant ; nous verrons bien. À noter pour terminer qu’aucun mauvais geste à l’encontre de James Desmarais n’a été signalé, si l’on excepte éventuellement un choc frontal entre le vraquier Baumann et l’offshore montréalais. Plus surprenant, la réciproque a également prévalu.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Ajoie 5-4 ap (1-1 3-2 0-1)

Malley : 5653 spectateurs.
Arbitres : MM. Rochette, Wermeille et Zosso.
Buts : 6e Barras (S. Roy, Studer) 0-1. 11e Sigrist (Miéville) 1-1. 24e Sigrist (Schäublin, Zalapski/5c4) 2-1. 26e Bartlome (Desmarais, Studer) 2-2. 29e Staudenmann (Grieder, Lüssy) 3-2. 36e Barras (Desmarais, S. Roy) 3-3. 39e Bonnet (4c5!) 4-3. 58e Desmarais (Studer/5c4) 4-4. 75e Lardi (Tremblay, Bekar) 5-4.
Pénalités : 6 x 2′ contre Lausanne; 8 x 2′ contre Ajoie.
Lausanne : Tobler; Lardi; Schäublin, Zalapski; Leeger, Grieder; Villa, Chavaillaz; Tremblay, Rüfenacht, Bekar; Sigrist, Miéville, Gailland; Lüssy, Staudenmann, Baumann; Frunz, Bonnet, Schnyder.
Ajoie : Rytz; Rauch, Hauert; D’Urso, Kamerzin; Studer, Schoop; Frutig; S. Roy, Desmarais, Barras; Brunner, Schümperli, Spolidoro; Aeschlimann, Bartlome, Orlando; Pedretti, Chétélat, J. Mano; Posse.
Notes : Lausanne sans Zeller (blessé), ni Charpentier (étranger surnuméraire); Ajoie sans Stocker, Schluchter (surnuméraires) ni Le Moine (blessé).

Écrit par Mathieu Nicolet