Duel de convalescents

Sion et YB n’arrivent à se départager au terme d’une partie jugée par certains insipide et par d’autres encourageante. Souffrant des mêmes maux depuis l’éternité, Sion prouve une fois de plus que son histoire moderne n’est qu’un éternel recommencement.

Illusion perdue

Il a fallu digérer le traumatisme tout au long de cette longue fin de semaine. Pas de finale cette année alors que tout tendait les bras au collectif valaisan pour sauver ce qu’il restait d’une saison vraiment toute pourrie. Le destin avait fait tous les cadeaux possibles aux Sédunois en lui offrant des équipes bout-de-bois jusqu’en quart puis le gros morceau en demi afin d’assurer la victoire finale.

Imaginons une seconde que Sion se soit qualifié mercredi soir… Les employeurs valaisans auraient dû bloquer Youtube, se désabonner du Nouvelliste et interdire le sujet tant la passion l’emporterait sur toute forme de rationalité. On ne parlerait plus que ça dans le Vieux-Pays et les premiers T-shirts de la reine d’Hérens encornant une sauterelle fleuriraient dans les étals d’avant-match.

Choc post-trauma

Le rêve est doux et la réalité bien différente… Sion tente tant bien que mal de sauver sa place européenne alors que Zurich, lui, déboule dans le rétroviseur. Face à l’autre malade de la division, il fallait avant tout ne pas perdre. Et sur un malentendu, réaliser cet objectif devenu irréalisable au pied de Valère et Tourbillon : Marquer un but !
Alors certes, le procédé n’est pas aisé et peut revêtir un certain challenge mais Sion semblait armé pour accomplir ce que même les plus ambitieux n’attendaient pas de lui. Feu la défense à 5, voici le schéma 4-2-3-1 qui a été appliqué déjà maintes fois sous les cieux rouge et blanc avec des fortunes diverses. Cette fois c’est la bonne !
Comme prévu, la partie est lente. Entres équipes limitées, le combat se situe à mi- terrain.  Puis, dès l’offensive lancée, on sent une certaine gêne et le ballon est poliment rendu à l’adversaire, comme si la créativité était devenue un mot tabou sous nos belles contrées tout comme dans l’Oberland. Deux équipes en panne d’idées s’affronte, malheur au vaincu…

Sauver les meubles

Je ne m’éterniserai pas sur une partie qu’il n’en vaudrait pas la chandelle. Sion, tout comme YB, s’est donné de la peine mais en a également fait passablement. Darragi était paraît-il un génie tactique et technique mais il n’atteint pas encore Obradovic sur une jambe. N’Djeng a certes beaucoup bougé une lourde carcasse mais dans un but qui reste encore à déterminer. Les ailiers ont été intermittents voir sporadiques. Quant à la défense, elle retrouve péniblement une sérénité qui était sienne en début de saison. Preuve en est s’il le faut que Sion a régressé tout au long de la saison. La transformation la plus marquante intervient dans la «qualité» des coups de pieds arrêtés : celle-ci a totalement disparue. Dinsdag  sert perpétuellement le gardien alors que Regazzoni a varié son jeu entre le défenseur au premier poteau et le défenseur au point de pénalty. Avant, on savait au moins débloquer des matchs grâce à cette forme d’offensive du pauvre. La belle époque me direz-vous… Révolue !

Mais où sont donc passées toutes les belles promesses entrevues 90 minutes durant mercredi soir ? La combativité ? La solidarité ? Le semblant de créativité ? Mais surtout l’intensité et l’esprit d’équipe ? Sion, tel un fonctionnaire en fin de service, s’est contenté d’éviter une défaite qui aurait été embarrassante et à fort potentiel de déstabilisation. Pour le reste, il faudra attendre la saison prochaine.
Sion attaque une dernière ligne droite dont la longueur semble abyssale. Huit matchs pour éviter une totale désillusion. Huit matchs pour construire sur des ruines à la fois solides et branlantes. Huit matchs pour donner au peuple l’Europe qui pourrait lui faire oublier que cette année, on s’est vraiment moqué de nous !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Sion – Young Boys 0-0

Tourbillon, 9100 spectateurs.
Arbitre : M. Jaccottet.
Sion: Vanins; Vanczak, Adailton, Dingsdag, Bühler; Fernandes, Gattuso (69e Basha); Yoda (58e Marques), Darragi (73e Leo), Regazzoni; Ndjeng.
Young Boys: Wölfli; Zverotic, Nef, Veskovac, Bürki (82e Raimondi); Doubaï; Zarate (28e Schneuwly), Farnerud, Costanzo (69e Gerndt), Nuzzolo; Afum.
Notes : Sion sans Lafferty, Margairaz (blessés) et Aislan (malade). YB sans Affolter, Simpson et Spycher (blessés). Avertissement: 32e Ndjeng. 45e Fernandes. 79e Marques.

Écrit par Ernest Shackleton

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2 Commentaires

  1. Il fallait avoir pris quelques redbull avant le match pour ne pas s’assoupir, quelle pauvreté dans le secteur offensif.

    Mais comme toujours en Suisse, le match était hyper physique, dès que tu touches la balle tu te fais éjecter. Aucune équipe en Suisse à part Bâle n’aurait pu produire du jeu dans ce match.

    Par contre je ne suis pas d’accord pour la combativité. les gars en ont voulu mais la créativité ne suit pas.

    Pas non plus d’accord avec Darragi qui a sortir son match. Il devait constamment résister à trois adversaires, avec à peine une possiblité de passe. Ses gros progrès physique font plaisir à voir.

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