Les choses sérieuses commencent !

Après une saison régulière qui commençait à traîner en longueur, le rideau se lève enfin sur les play-offs NBA. Le jeu va se ralentir, se durcir, les minutes se répartir différemment entre les joueurs de chaque équipes. Les séries du 1er tour ont été fixées par les classements de chaque conférence, nous allons aujourd’hui vous les présenter, et nous sommes de plus en plus proches de répondre à une question que l’on se pose depuis pas loin d’un an : le Heat de Miami peut-il ne pas gagner ?

Eastern Conference

Miami Heat (1) – Milwaukee Bucks (8)

La série :
Depuis la fameuse « Décision » et l’engagement par Miami du roi LeBron James et de Chris Bosh pour venir suppléer Dwyane Wade, Miami est instantanément devenue l’équipe à abattre. Dallas l’a fait en finale en 2011, mais, depuis, la terrifiante escouade emmenée par Erik Spoelstra a su créer, autour de l’extraterrestre James, un système diablement efficace. Le Heat reste donc l’équipe à battre, et est le très clair favori pour se succéder. L’incroyable série de 27 victoires consécutives réalisée cette saison le confirme.
En face, les Bucks ne doivent leur présence en play-offs qu’à la faiblesse de la concurrence dans l’Eastern Conference. Le duo d’arrière Monta Ellis – Brandon Jennings est capable d’enflammer un match rapidement, mais aussi d’arroser l’arceau de briques et de perdre énormément de ballons. De plus, aucun des deux n’est connu pour appliquer une défense efficace. L’intérieur Larry Sanders, une des révélations de la saison, sera chargé de stabiliser la défense de ce sparring-partner idéal, qui ne devrait pas poser le moindre problème au Heat.
Il faudra garder un œil sur…
 
Les nerfs de Larry Sanders ! Le turbulent pivot de Milwaukee a tendance a les perdre régulièrement, et à commettre de nombreuses fautes. 2ème meilleur contreur de la ligue (2.8/match), il offrira assurément des actions spectaculaires et des pétages de plomb sidérant aux spectateurs.
Pronostic : Miami 4-0

New York Knicks (2) – Boston Celtics (7)

La série :
Les Knicks sont en forme en cette fin de saison, mais reste une équipe extrêmement imprévisible. Emmenée par la meilleur marqueur de la saison Carmelo Anthony et avec une défense bâtie autour de l’infranchissable Tyson Chandler, les Knicks ont tout pour être un pari sûr dans cette série. Le sixième homme des New Yorkais, JR Smith, est un de ces joueurs qu’on aime regarder, capable de tout et particulièrement de faire s’arracher les cheveux aux observateurs avertis et à son coach, qui n’en a d’ailleurs plus un seul. Mais il sort d’une saison très réussie. Son rôle de scorer en sortie de banc sera l’une des clefs pour mettre les Celtics au pas.
Les Celtics justement, ont connu une saison décevante. Plus féroce adversaire de Miami lors des play-offs 2012, les joueurs de BeanTown  sont privés de leur magicien Rajon Rond (déchirure des croisés) et vont compter sur les éternels Kevin Garnett (36 ans) et Paul Pierce (35), ainsi que sur Jeff Green, de retour après une opération à cœur ouvert qui l’avait privé de la saison 2011-12. Il aura un rôle important à jouer, pour une équipe qui peine à marquer des points.
La clé de la série sera de savoir si la puissante attaque des Knicks pourra prendre le dessus sur la très rugueuse et efficace défense des Celtics. Perso, et bien que le pari soit risqué, je ne pense pas que ce sera le cas.
Il faudra garder un œil sur…
Le duel Kevin Garnett – Carmelo Anthony. Ces deux joueurs ont été les acteurs d’une scène pour le moins rocambolesque cette saison. L’ailier des Knicks est en effet allé attendre le pivot de Boston sur le parking, après un match, pour « s’expliquer ». Il semble que Garnett – mauvaise langue reconnue de tous – aurait comparé le goût de la femme d’Anthony avec celui d’une marque de céréales pendant ledit match… En tous les cas, les retrouvailles promettent.
Pronostic : Boston 4-2

Indiana Pacers (3) – Atlanta Hawks (6)

La série :
Ces deux équipes ont fait partie des bonnes surprises de la saison. Indiana, privée de son leader Danny Granger, a vu éclater le jeune Paul George, qui a su prendre le relai. Les Pacers se baseront sur la meilleure défense de la ligue et sur une attaque qui, après avoir fait peine à voir d’octobre à février, s’est montré étonnement efficace. Le 5 majeur d’Indiana est, de plus, l’un des escadrons les plus efficaces de la ligue, et sera la clé pour venir à bout des Hawks.
Les Hawks se retrouvent, comme d’habitude, en play-offs, mais sans trop d’espoir de faire autre chose que de passer un tour au mieux. Emmenée par l’athlétique Josh Smith et l’efficace Al Horford, Atlanta aura fort à faire. Mais cette équipe pourra compter sur un facteur de taille, puisqu’une bonne partie de son effectif arrive en fin de contrat. Ces joueurs ont donc tout intérêt à se montrer à leur avantage dans le but de décrocher une revalorisation salariale (à Atlanta ou ailleurs) la saison prochaine.
Il faudra garder un œil sur…
Josh Smith, qui joue pour décrocher un contrat maximum (il y a planchers et plafonds salariaux en NBA, mais rassurez-vous, le plancher est déjà bien assez haut et personne n’est à plaindre), va chercher à se montrer sous son meilleur jour. Peu d’observateurs pensent qu’il mérite ce contrat max. S’il parvient à éviter de shooter ses traditionnels longs tirs à 2 points (le shoot le moins efficace au basket), d’habitude nombreux et souvent ratés, il pourrait peut-être convaincre un manager inconscient (il y en a)) de casser sa tirelire.
Pronostic : Indiana 4-2

Brooklyn Nets (4) – Chicago Bulls (5)

La série :
Les légendaires Bulls de Chicago sont encore bel et bien présents, mais la glorieuse ère Jordan est révolue depuis très longtemps. Privé depuis le début de la saison de son meneur-star Derrick Rose, les Bulls ont pu compter sur le meilleur coach défensif du monde et ont dû s’appuyer sur de très longues et efficaces minutes de Luol Deng et Joakim Noah.
Le détestable (c’est de famille) pivot français a été récemment limité par une blessure au pied. L’avenir des Bulls dans ces play-offs semble donc tenir dans la voûte plantaire de son pivot, car son absence, ou un jeu gêné par les blessures, condamnerait immédiatement les Bulls.
D’autant qu’en face, le club de Jay-Z et du milliardaire russe Prokhorov peut enfin compter sur une saison non freinée par les blessures de son pivot Brook Lopez. Bien qu’efficace dans bien des aspects du jeu, il aura besoin du nettoyeur Reggie Evans à ses côtés, prêt à récupérer tous les rebonds possibles et imaginables.
La résurrection apparente de Deron Williams et les qualités de finisseurs de Joe Johnson devraient permettre aux ex-New Jersey Nets, établis à Brooklyn depuis cette saison, de passer le cap.
Il faudra garder un œil sur…
L’aérodynamique parfaite des coudes de Reggie Evans. Si Joakim Noah venait à être freiné dans son jeu par la blessure récemment ressentie, la force brute d’Evans, joueur aux mains carrées et au cou de taureau, se dirigera immédiatement sur lui pour lui rendre la vie aussi douloureuse que possible. Ca va frictionner sec sous les panneaux.
Pronostic : Brooklyn 4-2

Western Conference

Oklahoma City Thunder (1) – Houston Rockets (8)

La série :
Il y a un Suisse en NBA, vous le savez certainement, et il a, excusez du peu, disputé la finale du championnat la saison dernière. Ce qui m’étonne, c’est qu’en Suisse, cela est passé complètement inaperçu. D’autant plus incompréhensible qu’on nous parle régulièrement de hockeyeurs évoluant en AHL ou de footballeurs jouant le milieu de tableau en Allemagne… Bref, nos médias se désintéressent complètement de l’insolente réussite d’un ROMAND. Il faut bien comprendre qu’un joueur suisse en NBA, c’est un peu comme un attaquant andorran à Manchester United, pas le truc courant, et que le basket, sport spectaculaire et mondialisé, mériterait enfin un traitement médiatique un peu plus soutenu chez nous que la pétanque sur trampoline.
Cette parenthèse mise à part, Oklahoma fait peur à tout le monde. Le duo Durant – Westbrook est effrayant et a déjà mené OKC en finale. Le départ du barbu Harden à… Houston, a été comblé mieux que prévu par l’acquisition de Kevin Martin en troisième option offensive, d’autant que l’intérieur ibéro-congolais Serge Ibaka – meilleur contreur de la ligue – s’est découvert un shoot à mi-distance assez efficace pour forcer les défenses à y prêter attention. Thabo Sefolosha aura, lui, la très lourde tâche de freiner son ancien coéquipier Harden.
Attention aux Houston Rockets. James Harden y est devenu une star, et le rythme de jeu effréné des hommes de Kevin McHale va nous offrir des scores vertigineux. Harden a déjà fait gagner Houston sur le terrain du Thunder en saison régulière et il n’est pas impossible que le contexte « retour du fils prodigue » l’inspire à mettre littéralement le feu à ses anciens équipiers. Puis, il y aura les premières minutes en play-offs de Jeremy Lin, la belle histoire de la saison passée. Cette série va être prise d’assaut par les spectateurs du monde entier, soyez-en certains.
Il faudra garder un œil sur…
Le retour de James Harden à Oklahoma, dans un autre uniforme, sera la grande histoire de cette série. Troisième option du Thunder la saison dernière, et remarquable lors des play-offs 2012, le mec à la combinaison « barbe – cheveux » la plus dégueulasse du monde (hors joueurs de foot) est devenu un des 10 meilleurs joueurs de la ligue à Houston. Il ne manquera pas de le faire remarquer sur la grande scène des play-offs.
Pronostic : Oklahoma 4-2

San Antonio Spurs (2) – Los Angeles Lakers (7)

La série :
Les années se suivent et se ressemblent pour les Spurs. Il y a le coach Popovich, Tim Duncan, Tony Parker, un système de jeu très bien huilé et, pour remplir les trous, des joueurs interchangeables qui se révèlent toujours être incroyablement productifs. Jouer à San Antonio semble rendre tout le monde meilleur et le modèle Spurs fait gentiment école au sein des staffs des autres franchises.
San Antonio comptera sur l’inoxydable Tim Duncan et sur Tony Parker en priorité, mais ne sait pas trop qu’attendre de Manu Ginobili. Le cascadeur argentin a été freiné par des blessures et ne sera plus jamais aussi kamikaze qu’il n’a pu l’être. Peu importe, au final, parce que c’est dans la raquette que cette série va se décider, et cela pourrait poser problème aux Spurs, comme en 2011, lorsque Memphis et ses deux tours les avaient surpris dès le premier tour.
En face, le club sportif le plus arrogant du monde, annoncé en début de saison comme sérieux prétendant au titre, a vécu une saison très mouvementée et n’a validé son ticket pour les play-offs que lors de son 82è match de saison régulière. Un coach viré, remplacé par un coach encore plus inadapté à l’effectif, une défense à la ramasse, le décès du proprio, une avalanche de blessures dont celle, récente, de Kobe Bryant, ont miné les derniers mois des joueurs californiens. Sans le talon et le melon taille patron de Kobe, les Lakers vont se reposer sur leur duo d’intérieurs Dwight Howard (longtemps freiné par des blessures et dont l’éthique professionnelle est souvent remise en cause) et Pau Gasol (qui estime passer trop de temps sur le banc et devrait quitter le club cet été). C’est bon, c’est solide, mais au niveau mental, ça ne tiendra jamais. D’autant qu’hormis ces joueurs, le 3é meilleur joueur actif des Lakers est le vieillissant et taré Metta World Peace (ex-Ron Artest, quand je vous disais qu’il est taré…), ce qui va dresser un mur rapidement aux aspirations des Lakers.
Il faudra garder un œil sur…
@kobebryant. Brutalement arrêtée par une rupture du tendon d’achille, la saison (la carrière ?) de Kobe Bryant se poursuit sur le réseau social. Il devrait y avoir des commentaires sympas, des critiques méchantes de ses coéquipiers, de son staff et du corps arbitrale. Perso, je m’y inscris de suite !
Pronostic : San Antonio 4-1

Denver Nuggets (3) – Golden State Warriors (6)

La série :
Denver a été l’équipe à la mode durant quasiment toute la saison, mais le forfait de Danilo Gallinari et la blessure de Kenneth Faried menacent de faire retomber le soufflé au pire des moments. Alors qu’on se demandait comment une équipe comme Denver, sans star mais doté d’une profondeur de banc inégalée dans la ligue, allait pouvoir se comporter en play-offs, le forfait de Gallo, indispensable pour étirer les défenses adverses, fait très mal. Le succès des Nuggets dépendra donc de la capacité de Wilson Chandler à reprendre le rôle de Gallo.
En face, Golden State est sorti de nulle part. Régulièrement à la rue, les Warriors ont eu l’excellente idée d’installer Mark Jackson sur leur banc. Le coach a connu un succès improbable en construisant une défense moyenne. Il a également poussé les Warriors a tenter un nombre incroyable de shoots à 3 points. Stephen Curry, top-scorer des Warriors a d’ailleurs battu le record de tirs primés convertis en une saison. Ce qui tombe particulièrement bien pour les Californiens, c’est que la défense extérieure des Nuggets ne fait peur à personne. Un avantage circonstanciel qui ne devrait toutefois pas permettre aux Warriors de passer le cap.
Il faudra garder un œil sur…
JaVale McGee ! Le pivot des Nuggets sait vous divertir en réalisant régulièrement des actions aussi stupides qu’inattendues, aussi bien que des contres et dunks incroyables. Si les minutes de Kenneth Faried viennent à être limitées, on verra plus d’Anthony Randolph. Si McGee et Randolph sont associés, le divertissement se multipliera, et on devrait vivre des scènes dignes de Leslie Nielsen très régulièrement dans la raquette de Denver. Le plus incroyable, c’est que ces deux joueurs, alignés ensemble, n’arrivent même pas à plomber leur équipe…
Pronostic : Denver 4-2

Los Angeles Clippers (4) – Memphis Grizzlies (5)

La série :
Les Clippers viennent de décrocher leur premier titre de division et de réaliser la meilleure saison de leur calamiteuse histoire. Emmenée par l’intelligence de jeu inégalée de Chris Paul, les dons physiques de Blake Griffin et une profondeur de banc intéressante ont permis à une équipe habituée aux saisons pourries de surpasser les Lakers, qui partagent leur salle.
Coachée par Vinny Del Negro, le type au chômage le mieux payé du monde, les Clippers ont fournis des dizaines de vidéos qui ont tourné en boucle sur YouTube. Et pour ça, on peut les remercier. Néanmoins, la fin de saison des rouges et blancs a été en-deça des attentes et affronter Memphis dès le premier tour était la chose à éviter, d’autant que les Clippers ont sorti Memphis en 7 manches l’an passé, et que l’esprit de revanche va animer les Grizzlies.
Les Grizzlies ont de quoi inquiéter tout le monde. L’avènement de Marc Gasol et la présence de Zach Randolph dans la raquette vont demander à Blake Griffin de faire autre chose que des dunks spectaculaires, ce qui devrait nuire au fonctionnement des Clippers. Ajoutez-y la présence de Tony Allen, le meilleur défenseur extérieur humain de la ligue (LeBron James vient d’une autre planète), et vous avez les ingrédients pour assister à une série tendue et rugueuse à souhait.
Il faudra garder l’œil sur…
La production de Zach Randolph. Après avoir manqué quelques matchs en mars, Z-Bo est revenu, mais bien moins efficace qu’il ne l’était précédemment. Reste à savoir si cela est dû à un rétablissement incomplet, ou à l’ennui que peuvent ressentir les vétérans en fin de saison régulière, remplie de matchs peu utiles et peu compétitifs ?
De sa production dépendra l’issue du 7ème match, quasi inévitable dans cette série.
Pronostic : Memphis 4-3

Écrit par Arnaud Antonin

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3 Commentaires

  1. Merci pour cet article, j’espère qu’il y en aura plus de ce genre tout au long des playoffs.

    « Bref, nos médias se désintéressent complètement de l’insolente réussite d’un ROMAND. » – Carton rouge y compris?
    Perso je trouve que ça a bien évolué dans les médias romands. Il y a un résumé sur les sites des journaux chaque matin où Thabo a joué pendant la nuit.
    C’est clair que vu le prix et les horaires pour diffuser les matchs en live on est pas prêt de voir un match sur la rts. De toute façon on l’enregistrerai et le regarderai le soir, donc autant le télécharger en HD sur les sites qui ne servent pas qu’à mater des fausses poitrines. Evidemment il n’y a pas de commentaires en français mais comme pour les films précédemment cités, c’est l’action qui compte.

  2. « Bref, nos médias se désintéressent complètement de l’insolente réussite d’un ROMAND. »

    Critiquer les médias, c’est bien ; être cohérent et juste, c’est mieux. Ca fait un moment déjà que les médias font régulièrement des articles sur le Thunder et sur Sefolosha. Par exemple, rien que juste maintenant, l’article sur le match de hier est en page d’accueil sur le site de la RTS.

  3. Ben vous dites ce que vous voulez.. Mais je trouve dommage d’en rester sur la couverture média alors que ça fait des mois qu’on attend un article comme ça sur la NBA !
    Merci !

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