Paris – Stockholm – Lausanne

Au terme de la plus mauvaise prestation des Lions de Malley cette saison, on ne retiendra que les trois points d’une rencontre sans saveur où les locaux se sont particulièrement distingués à se mettre au médiocre niveau de leur adversaire.

Paris raté

En ce mardi soir pluvieux, il était difficile de se convaincre de prendre le chemin de Malley. L’affiche moisie du soir ressemblait furieusement à ce qu’on a vu pendant les huit dernières années. Un vieux LHC-Thurgovie du mardi soir avec des matchs de la Ligue des Champions en parallèle. La seule différence étant que Thurgovie a été remplacé par Rapperswil et que la Ligue des Champions est devenue Qualification pour la phase finale de la Coupe du Monde avec une très attendue victoire de l’Ukraine. Enfin, une défaite 1-0 des Ukrainiens aurait suffi m’a-t-on dit.
Alors forcément, lorsque mon compagnon de match du LHC depuis près de 20 ans me raconte la difficulté qu’il a eu à venir en Malley parce qu’il se réjouissait de passer sa soirée devant TF1, je peux le comprendre. Pas que le football m’intéresse – pour tout dire je me contrefous de ce sport chiant comme un discours d’Ueli Maurer – encore moins la sous-télévision française numéro 1, mais rien que l’idée d’entendre au boulot le lendemain une horde d’étudiants tricolores geindre des résultats de leurs Bleus et regretter «la grande époque de quatre-vingt-dix-huit» qu’ils n’ont jamais connue, avait de quoi me faire oublier le Thurgovie de la Ligue A.
Luis, un autre voisin de match devenu un bon pote depuis le nombre d’années qu’on se croise en Malley, est un fanatique de Benfica de par ses origines lusitaniennes. C’est aussi un acharné du LHC. On peut aisément imaginer la facilité de son choix le jour où il a cru pouvoir vivre des exploits aussi magiques que ceux qu’il a vécu à l’Estádio da Luz en montant à la Pontaise ; il a préféré les bouillantes travées de l’ancien Chauderon du Chemin du Viaduc 14 à celles, glaciales, des Plaines-du-Loup. Mais en ce mardi soir, un autre événement attirait toute son attention : le duel entre un certain Zlatan et un certain Cristiano quelque part en Suède.

Lorsque tu as un pote à Paris, l’autre à Stockholm, tous deux les yeux scotchés sur leur smartphone, tu te dis qu’il sera difficile de faire comme d’habitude : commenter les exploits des lions en direct. Et quand tu apprends que ton troisième pote de match est lui affairé à répondre à des questions de journalistes de la RTS pour un futur reportage de Leur Télévision, tu te dis que la soirée sera vraiment longue. Très longue. Et à les entendre, les 2500 à 3000 clients présents étaient tous dans cette même dynamique.

Trois points et c’est tout

Mais il y a quand même eu une partie sur la glace de Malley. Difficile de dire s’il s’agissait de hockey sur glace ou d’un autre sport, mais il y avait bien des gars avec des bâtons et des patins qui glissaient sur la surface en poussant un truc noirâtre et rond. Du pousse-puck tout au mieux. Quelle médiocrité. Le jour même, on apprend dans l’organe de presse officiel du club que les lausannois ont souvent de la peine à finir leur troisième tiers, on se demande vraiment si Heinz Ehlers a décidé de tester une nouvelle stratégie : inverser le troisième et le premier tiers. Et ce qui devait arriver arriva : après 32 minutes d’un long pensum – cri d’effroi sur ma gauche, les Bleus ont marqué au Stade de France – ce sont les visiteurs qui réussissent à déjouer Huet par Sejna en supériorité numérique. Le gardien tricolore du LHC n’a pas eu la chance de son homologue Lloris, mais à sa décharge il y avait Setzinger sur la glace. L’ancien Gretzky des Alpes n’est plus que l’ombre de lui-même. Mauvais ce soir comme depuis le début de la saison, le numéro 91 peine dans la ligue supérieure. Si Genoway a aussi eu son moment de moins bien en début de saison, il a su se reprendre durant la pause de l’équipe nationale. Espérons qu’un tel déclic arrivera aussi à Oliver.
Colby justement – le score est toujours de 0-0 à Stockholm, Luis tire un peu la gueule – se met en avant pour l’égalisation alors que Rapperswil évolue avec un homme de moins sur la glace. C’est un but qu’on aurait pu croire libérateur puisqu’intervenant 40 secondes avant la seconde pause. Il n’en fut rien. La libération est venue de l’arbitre principal alors que sur ma gauche les premières larmes commencent à couler, Benzema a mis le deuxième. John Gobbi, incontestable patron de la défense lausannois, se fait sécher alors qu’il allait seul au but, Monsieur Rochette lève les bras en croix. La bronca qui a suivi a eu l’heur de faire lever les yeux des smartphones de mes deux comparses. Bien leur en a pris, ils ont ainsi pu admirer ce qui sera le penalty le plus cocasse jamais mis dans l’Histoire du hockey. 2-1, et heureusement pour les Lausannois, il ne restait plus que dix minutes à jouer. Dix minutes qui n’amèneront rien de plus au score devenu final.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Lausanne – Rapperswil-Jona Lakers 2-1 (0-0 1-1 1-0)

Malley, 5’205 spectateurs selon Sacha Weibel, moins de 3’000 selon la police.
Arbitres : MM. Mandioni/Rochette ; Dumoulin/Kaderli.
Buts : 33e Sejna (5c4) 0-1, 40e Genoway (Setzinger, Hytönen/5c4) 1-1, 50e Gobbi (pénalty) 2-1.
Pénalités : 5 x 2’ contre Lausanne ; 5 x 2’ contre Rapperswil.
Lausanne : Huet; Gobbi, X; X, X; X, X; X; X, X, X; X, Genoway, X; X, X, X; X, X, X; X.
Rapperswil-Jona : Punnenovs; Y, Y; Y, Y; Y, Y; Y, Y; Y, Y, Y; Y, Y, Y; Y, Y, Y; Y, Y, Y.

Écrit par Vincent Keller

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4 Commentaires

  1. Oui, Genoway est tellement meilleur que Setzinger…

    Pfff, arrêtez de faire des résumés à chaque match, si c’est pour ne rien dire. On dirait bientôt les Ajoulots qui polluent planètehockey de 35 news et compte-rendus par semaine, à penser que ca intéresse quelqu’un.

    CartonRouge vaut tellement mieux dans le reportage que dans le compte-rendu… surtout 50 fois par saison.

  2. Le niveau satirique de cet article est pire que le niveau de hockey vu hier soir.
    Depuis plusieurs semaines, Carton Rouge sombre dans la médiocrité. C’est juste affligeant.

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