Urugueux

Dans ce groupe A rebaptisé le groupe des Droits de l’Homme (Arabie Saoudite, Russie, Egypte…), une équipe s’en sort mieux que les autres, l’Uruguay, vingtième à l’indice FROTI. Pour les Droits de l’Homme d’accord, mais quid des droits à l’intégrité physique des footballeurs ?

Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?

En termes d’agressivité, voici le pays qui a la pire réputation du continent qui a lui-même la pire réputation de la planète. Ça méritait que je me penche sur leur cas.

Comment se sont-ils qualifiés ?

La CONMEBOL compte 10 sélections, qui se sont affrontées durant deux ans dans un championnat en matches aller et retour. C’est un peu comme si chez nous l’Euro désignait les qualifiés de la coupe du monde à suivre. A noter que parmi les 10 pays de la CONMEBOL, tous se sont qualifiés au minimum trois fois, à part le Venezuela qui n’y arrive jamais.

Pour cette fois la Celeste a terminé deuxième derrière le Brésil, mais devant l’Argentine, la Colombie et le Pérou. Le meilleur buteur des qualifications est d’ailleurs Edinson Cavani avec 10 goals. Cavani et Suarez ont à eux deux marqué plus de goals que Messi et Neymar, pour donner une idée de leur force de frappe.

Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Leurs chances de sortir premiers de ce groupe tout moisi sont bien réelles. Après pour aller au bout, il va bien falloir battre la Suisse en demi ou en finale, et c’est là que ça va sévèrement se compliquer pour eux, parce que Moubandje est en forme ces temps, il a été nommé dans le onze idéal de France Football suite à la victoire de Toulouse sur Angers , alors je ferais pas les malins si j’étais eux.

Ceci dit ils n’ont pas besoin d’aller au bout pour ajouter des étoiles sur leur logo : malgré leurs « seules » deux victoires en Coupe du monde en 1930 et en 1950, ils arborent quatre étoiles, parce qu’ils ont gagné les olympiades de 1926 et 1928 et que comme la Coupe du monde n’existait pas à cette époque, ils ont décidé que ça comptait. A ce taux-là, mon ami Xavier Lizin et néanmoins grand spécialiste des Diables Rouges sera fier d’apprendre que, vainqueurs des JO en 1920, ils peuvent fièrement floquer une étoile sur leur maillot.

Après tout on trouvait en 2002 à la vente en Suisse des maillots de l’équipe de France avec une deuxième étoile, en prévision de l’inévitable hégémonie shadoke à venir au Mondial Japon-Corée. Mais tout ça, Sénégal.

Présente-nous la star de l’équipe.

Luis Suarez, le cannibale récidiviste du FC Barcelone. En 2010, le gars arrête le ballon des deux mains sur la ligne en quarts de finale contre le Ghana et les prive de demi-finale. En 2014, il est surpris en train de bouffer Chiellini. Qu’est-ce qu’il va nous sortir cette année ? Il va empaler un arbitre ? Le gars il a poussé le bouchon tellement loin que le seul moyen qu’il aurait d’encore nous surprendre, ce serait de devenir poli.

On parle du foot uruguayen, mais il ressemble à quoi le championnat d’Uruguay ?

Ils ont des défenseurs qu’on n’oserait pas engager comme moissonneuse-batteuse chez nous. Là-bas le tacle de Gabet sur Lulu, c’est une amortie. Je me rappelle encore de l’arbitre français Joël Quiniou en 1986, qui expulse Batista après 56 secondes contre l’Ecosse et déclare après le match « Je ne pouvais pas accepter qu’un joueur rentre sur le terrain pour détruire un adversaire ».

Au fait, c’est qui la personnalité uruguayenne la plus célèbre dans le monde ?

Alcides Ghiggia, l’homme qui a fait changer le Brésil de couleur de maillot. Jusqu’en 1950, le Brésil jouait en blanc et bleu. Ce n’est qu’après avoir perdu la « finale » du Mundial au Maracana devant l’Uruguay 1-2, sur un dernier but de Ghiggia, que le pays abandonne le maillot qu’il portait depuis 1919 pour passer au bleu et jaune qu’ils porteront encore lors de la défaite contre la Suisse dans quelques semaines.

Fais-nous rêver avec l’Uruguay, mais dans un autre sport…

En décembre 2013, l’Uruguay devient le premier pays au monde à légaliser la production et la vente de cannabis. On va donc citer le vol plané.

Sinon il y a le pato, un sport collectif équestre originaire d’Argentine, qui se joue avec une balle munie de six sangles avec l’objectif d’aller marquer des buts dans le camp adverse. Si je reprends un jour ma rubrique « Les jeux du cirque », je ne vais pas les rater.

Au fait ça mange et ça boit quoi les Uruguayens ?

Les Péruviens mangent des cochons d’Inde, les Mexicains des criquets et les Colombiens des fourmis… Et en Uruguay ? La cuisine s’inspire entre autres des origines espagnoles ou italiennes des habitants, à tel point que la pizza ou les pâtes sont devenues plats nationaux. Petites bites.

Une coutume surprenante de ce pays ?

Ils sont plutôt relaxés du slip nos amis Uruguayens. Le mariage et l’adoption sont ouverts aux couples de même sexe. Ils vivent par ailleurs dans le seul pays d’Amérique du Sud permettant l’avortement sur demande. Forcément avec comme célébrités Elli Medeiros et Barbara Mori, on a tout de suite envie de légaliser la polyandrie et d’encourager le bukkake.

Ton pronostic ?

Comme dit, ils vont finir premier de ce groupe en bois, pour un huitième très latin contre l’Espagne ou le Portugal. Malgré toutes leurs qualités, je ne les vois pas aller beaucoup plus loin. Mais comme je suis un exécrable pronostiqueur…