Face à Winterthour, le LS de Geiger est à nouveau tombé dans ses vieux travers, jouant bien à peine une mi-temps et démontrant ses limites lors de la seconde période. L’égalisation de Bugnard à cinq minutes de la fin sauve les apparences, mais personne n’est dupe : la tête de Geiger vascille. Pour combien de temps encore?
Un match dure 90 minutes. Si simple soit-elle, cette lapalissade devrait pourtant être rappelée aux joueurs du LS. Car cette saison, systématiquement, les «bleu et blanc» jouent plutôt bien, mais jamais plus d’une mi-temps. Et s’effondrent en deuxième période.Dimanche encore, contre une équipe de Winterthour plutôt terne, cela n’a pas manqué. Encore une fois, LS, par moments séduisant, a fait la course en tête pendant la première période. Supérieurs à leurs adversaires du jour, les protégés de Geiger regagnaient néanmoins les vestiaires avec un seul petit but d’avance, alors qu’ils auraient dû creuser l’écart bien plus largement. On pense notamment à Bugnard qui, juste avant la pause, s’est présenté seul face à Stöckli, mais a ajusté les étoiles. Lausanne allait s’en mordre les doigts.
Du jour à la nuit
Car au lieu de 2-0, au retour des vestiaires, ce sont les Zurichois qui ont égalisé, puis ont même passé en tête sur un ballon bêtement perdu par Reis. LS, moribond, tenait à peine debout. Comme souvent cette saison, l’équipe a perdu ses moyens, s’est complètement désunie. On était passé du jour à la nuit. Dans la tourmente, seuls Lacroix, le jeune Cabral et Balthazar ont tenu l’équipe à bout de bras. Rey et sa combativité ont beaucoup manqué, alors qu’un meneur d’hommes fait toujours cruellement défaut dans l’entrejeu lausannois. Sans réel système de jeu, avec des renforts qui n’en sont pas (l’inexistant Ebe ou l’inconstant Correia), sans banc, Lausanne a sombré. Et c’est presque par miracle qu’il a pu arracher le match nul à cinq minutes du terme de la partie par un Bugnard comme souvent capable du meilleur comme du pire.
Changements nécessaires
A la fin de ce match, comme pendant toute cette saison, c’est toujours le même sentiment mitigé qui habite le spectateur de la Pontaise. A la fois satisfait du point presque miraculeusement arraché, mais restant aussi sur sa faim. Car comment justifier un match nul face à une équipe pourtant guère menaçante ? Lausanne n’aurait-il plus d’ambition ?
Assurément, le club de la Pontaise doit changer quelque chose, au risque de devoir se battre contre la relégation dans la suite de la saison. Des renforts seraient nécessaires pour étoffer un contingent limité quantitativement, mais l’argent fait défaut. Par ailleurs, après quatre mois d’activité, la popularité d’Alain Geiger est au plus bas. Des choix tactiques parfois peu évidents – le talentueux Scalisi complètement perdu au poste de demi défensif ou une persistance à faire jouer un Ebe qui n’apporte rien -, un désert total au niveau du jeu, aucun esprit d’équipe, tout porte à croire qu’un changement d’entraîneur serait plus que nécessaire. Dans les bons papiers des dirigeants lausannois, Geiger devrait être menacé, mais il n’en est rien. L’excuse ? Le manque de moyens, argument ultime s’il en est.
Sans argent, sans fond de jeu, sans idée, LS est actuellement une équipe moribonde qui s’enlise dans le ventre mou du classement de Challenge Ligue. Pourtant, on a le sentiment que Lausanne a un énorme potentiel, qu’il ne lui manque en fin de compte pas grand-chose pour être une équipe qui joue les premiers rôles. Pas grand-chose certes, mais juste assez pour faire désespérer les supporters lausannois.
Lausanne Sport – Winterthour 2-2 (1-0)
Pontaise : 1730 spectateurs.
Arbitre : M. Johann.
Buts : 5e Balthazar 1-0. 46e Frangao 1-1. 62e Juninho 1-2. 84e Bugnard 2-2.
LS : Zbinden; Reis, Lacroix, Miéville, Mora; Crettenand (75e Ebe), Scalisi (61e Correia), Cabral, Bugnard; Balthazar, Thurre.
Carton jaune : Thurre (20e), Balthazar (58e), Scalisi (61e) et Zbinden (82e)
Notes : LS privé de Comisetti, Favre et Mauro (blessés) et de Rey (suspendu).
Écrit par Benjamin Corbaz
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