Mladen Petric assomme le 1. FC Köln

Malgré le soutien d’un RheinEnergieStadion comme d’habitude en ébullition, le FC Cologne n’a pu éviter une quatrième défaite consécutive, contre le SV Hambourg. Un doublé de Mladen Petric en 1ère mi-temps a suffi aux Rothosen pour emporter la totalité de l’enjeu.

Lorsque j’ai vu le FC Cologne en début de saison lors d’un match d’une incommensurable médiocrité contre Francfort (1-1), je dois dire que je me faisais pas mal de soucis pour le néo-promu. Et pourtant, les Geissböcke réalisent un 1er tour plus qu’honorable, même si leurs performances ont été quelque peu éclipsées par les exploits d’un autre promu, Hoffenheim. Néanmoins, depuis quelques semaines les Domstädter marquent le pas et, avant de recevoir le SV Hambourg, les hommes de Christoph Daum restent sur trois défaites d’affilée.

Un classique

Cologne – Hambourg, c’est un grand classique du football allemand. C’était même un match au sommet dans les années 1980, ça l’est un peu moins maintenant mais ça reste un duel de prestige qui garantit une grosse ambiance. Si tu vas un jour voir le 1. FC Köln au RheinEnergieStadion – ce que je ne saurai que trop te recommander car ce public et ce stade valent vraiment le détour – je te conseille d’arriver en avance. Car le meilleur moment de la soirée à Cologne, c’est le quart d’heure qui précède le coup d’envoi avec les dizaines de milliers d’écharpes qui se tendent puis s’agitent sur le Mer stonn zo dir FC Kölle, avant que les 50’000 spectateurs, supporters adverses compris, ne reprennent en chœur le mythique Viva Colonia. Ajoute à cela une ou deux Gaffel Kölsch pour la route et c’est bien parti pour une belle soirée de foot.

Le tournant du match

Le match commence par deux faits de jeu assez inhabituels : tout d’abord, la sortie sur blessure du Brésilien du HSV Alex Silva après moins de 3 minutes de jeu. Puis un coup franc à six mètres du but en faveur de Cologne après une passe en retrait de Boateng captée par le gardien Rost. La frappe du Camerounais Womé est sauvée sur sa ligne par Trochowski, peut-être de la main, mais sans intervention de l’arbitre. Sans doute déjà le tournant du match car peu après Hambourg va ouvrir le score sur un centre de l’international Marcell Jansen pour la tête de Mladen Petric qui place la balle hors de portée du gardien Mondragon. Un but contre le cours du jeu car la domination est colonaise en cette première mi-temps. Les Domstädter se créent de nombreux corners mais ne parviennent pas à revenir.

Le doublé de Petric 

Et sur son premier corner, c’est le HSV qui va doubler la mise : Piotr Trochowski trouve la déviation de Joris Mathijsen au premier poteau pour Mladen Petric qui inscrit son deuxième but de la tête de la soirée au milieu d’une défense figée. Comme à Dortmund l’an passé, son entraîneur avait tenté en début de saison de faire jouer le Croato-Suisse en meneur de jeu mais il s’est ravisé pour l’aligner désormais en pointe. Avec un succès certain puisque l’ancien Bâlois permet aux Rothosen d’atteindre la pause avec un avantage de deux buts extrêmement flatteur, surtout que le capitaine du 1. FCK Novakovic a été tout près de réduire le score sur un coup de tête détourné par le gardien Rost juste avant la mi-temps.

Typiquement Bundesliga

Cologne ne désarme pas après la pause. Certes, les efforts des Geissböcke sont relativement désordonnés et leurs actions souvent avortées par des mauvaises passes mais la volonté est là et les situations chaudes se multiplient devant le but hambourgeois. En face, Hambourg se crée quelques occasions d’assurer définitivement son succès, Ivica Olic galvaudant notamment deux balles de 0-3. On ne s’ennuie pas une seule seconde, surtout que les supporters du 1. FCK dans la Südkurve procèdent à intervalles rapprochés à des lancers de confettis suivis de célébrations comme si leur équipe venait de marquer. C’est ce qui fait de la Bundesliga le championnat le plus spectaculaire du continent : il y a pas mal d’approximations, mais c’est intense, animé et le tout dans une grosse ambiance (enfin, sauf à Munich). A la 80e, Nemanja Vucicevic remplace Thomas Broich. Et alors, me diras-tu ? Du coup, il n’y a plus un seul Allemand dans l’équipe du 1. FC Köln. Cela n’a rien d’inhabituel cette saison à Cologne mais c’est suffisamment rare en Bundesliga pour être signalé.

Trop tardif

Le 1. FC Köln va tout de même être récompensé de ses efforts à la 83e lorsque Milivoje Novakovic profite d’un ballon qui traîne dans les seize mètres adverses pour réduire la marque, son dixième but de la saison. Qu’un joueur techniquement aussi limité que le capitaine slovène des Geissböcke parvienne à marquer dix goals en moins d’un tour en dit sans doute long sur la perméabilité et la témérité des défenses allemandes. On s’attendait à dix dernières minutes de folie mais le HSV a parfaitement canalisé les ardeurs colonaises, se créant même l’ultime occasion du match avec un essai de Mathjisen qui rebondit sur la latte.
Cette victoire permet aux Rothosen de garder le contact avec la tête du classement ; après le départ de Rafael Van der Vaart en août, il n’y avait sans doute pas grand monde pour imaginer le HSV aussi bien placé à une journée de la fin du 1er tour. Quant au FC Cologne, cette quatrième défaite de rang n’est pas dramatique mais les Geissböcke seraient bien inspirés de ne pas rentrer bredouilles de leur déplacement à Bochum samedi prochain s’ils ne veulent pas perdre tout le bénéfice de leur bon 1er tour et se retrouver replongé dans les affres de la lutte contre la relégation. J’y serai, je te raconterai, vu qu’entre Bochum – Cologne et Barça – Real, on n’a pas hésité très longtemps…

1. FC Köln – SV Hambourg 1-2 (0-2)

RheinEnergieStadion, 50’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Gräfe.
Buts : 15e Petric (0-1), 31e Petric (0-2), 83e Novakovic (1-2).
Cologne : Mondragon ; Brecko, Geromel, Mohamad, Womé ; Broich (80e Vucicevic), Petit, Antar, Pezzoni (46e Ishiaku), Ehret (71e Sanou) ; Novakovic.
Hambourg : Rost ; Boateng, Demel, Mathijsen, Aogo ; Jarolim, Alex Silva (3e Benjamin), Trochowski, Jansen ; Olic, Petric (78e Guererro).
Cartons jaunes : 63e Benjamin, 73e Demel, 75e Petit.
Notes : Cologne sans Özat (blessé) ni McKenna (suspendu), Hambourg sans Atouba, de Jong, Castelen ni Choup-Moting (tous blessés).

Écrit par Julien Mouquin