Dr. Martin et Mr. Yves

Il rend les clés de Carton-Rouge après 4 ans de loyaux services. Mais qui est vraiment Yves Martin ? Bien que vous ayez eu un aperçu du personnage lors de son interview vidéo, je vous propose un portrait tout à fait subjectif du chef du paquebot Carton-Rouge.

Tout d’abord, Yves Martin fait partie de ces gens qui n’ont pas de prénom, presque comme Just Leblanc. Tout le monde l’appelle Martin et il se présente comme tel (pas Guillaume, Martin). Il fait aussi partie de ce genre de gars que tu ne rencontres pas tous les jours. Martin, c’est la définition du mec entier. Quand il fait quelque chose, quand il s’engage, il ne fait rien à moitié. Et c’est très agréable d’avoir une tronche pareille à la tête d’un site bénévole. Parce que pour rappel, le chiffre d’affaires de Carton-Rouge représente le nombre de penalty marqué par l’équipe de Suisse en 1/8 de Coupe du Monde face à l’Ukraine : 0. Et qu’organiser tout ce joyeux bordel, je vous assure que ce n’est pas de tout repos. Elaborer le planning des articles, relancer les rédacteurs qui ont parfois une vision de la ponctualité proche de celle de la SNCF, relire les articles, les corriger, les valider et j’en passe. Sans compter la gestion des réseaux sociaux, des multiples groupes WhatsApp et du site internet. Carton-Rouge fait partie de son quotidien. Tous les matins, notre cher rédac’ chef se connecte pour voir si tout fonctionne. Carton-Rouge, métro, boulot, Carton-Rouge, dodo. Son implication est si colossale que nous serons 4 à reprendre le flambeau à la rentrée.

Martin a aussi su imposer sa vision et sa patte. Il a façonné un nouveau site internet (avec l’aide de notre super webmaster Sébastien Guénat), a su dicter le style Carton-Rouge et a mis toute la rédaction en mode « machine de guerre » lors des Coupes du monde et des Euros. De plus, en vrai bon capitaine de navire, il nous a toujours dit qu’il était responsable de tout ce qui était publié et qu’il irait lui même nous défendre en cas de problème, même jusqu’au tribunal. Comme il aime le dire : « Carton-Rouge, c’est moi ». Et il a sûrement raison. Pour tout ça, merci Martin.

La partie de polissage de parties intimes étant désormais derrière nous, on peut s’attaquer aux autres facettes de ce merveilleux personnage. Si vous souhaitez prouver que les clichés ne reflètent pas la réalité, vous en avez une preuve en chair et en os. Voici quelques paradoxes et histoires hors du commun de ce fantasque Martin.

Martin est un solide gaillard de plus de 100kg, avec un joli petit bide à bière. Le cliché voudrait que ce bon vivant aime regarder des matches de foot avec un barbecue rempli de bonne viande rouge. PERDU ! Martin est vegan depuis à peu près 20 ans, bien avant que ce soit à la mode, Greta Thunberg n’étant même pas un projet pour ses gentils parents.

Ultra fan (mais pas fan ultra) du Lausanne-Sport, il a suivi ce club pendant 19 ans sans rater un seul match (championnat, coupe, coupes d’Europe et tout autre match officiel) allant même jusqu’à faire un aller-retour depuis La Réunion. Tout est raconté dans cet article, un de mes préférés de Carton-Rouge. Encore un exemple de son engagement sans faille. Il a même été présent à un match qu’il avait appelé à boycotter via le BWFK (fan club du LS). Décision compréhensible mais un peu paradoxale à nouveau. Cependant, lors du dernier match de sa 19ème saison sans manquer à l’appel, Martin décide d’aller remercier l’entraîneur sur le terrain, calmement, en marchant. Malheureusement, la sécurité a l’ordre formel de ne laisser rentrer personne. Dans un acte rempli de bon sens et sans abus d’autorité, la sécurité décide de matraquer le pauvre Martin. Cet épisode suivant quelques décisions du directoire lausannois qui ont plus qu’irrité notre rédac’ chef, il décide du jour au lendemain de ne plus remettre les pieds à la Pontaise. 19 ans sans rater un match puis… plus rien. Martin, c’est blanc ou noir. Il n’a de gris que la couleur de sa délicate barbe.

Comme tout bon fan du Lausanne-Sport, il déteste toutes les autres équipes romandes. Parce qu’il paraît que c’est comme cela que ça marche. C’est un concept qui m’échappe complètement et qui a pour moi autant de logique qu’un « j’adore les tomates donc je déteste les poivrons au plus haut point ». Mais je suis obligé de constater que les « vrais fans » sont unanimes sur le sujet. Je suis peut-être un mauvais exemple, je suis dans l’incapacité de détester quelque chose ou quelqu’un, ce qui me vaut le doux surnom de « bisounours » dans la rédac.

Ce n’est pas vraiment le problème de Martin. J’ai rarement rencontré quelqu’un qui détestait autant de monde. On pourrait faire un top 100 des personnes qu’il hait, il aurait de la peine à les sélectionner. Ceci dit, ses ennemis le lui rendent bien. Les supporters du FC Sion lui ont par exemple fait une ravissante banderole.

Heureusement, et voilà un autre paradoxe du personnage Martin, j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi aimant avec ses amis. Un vrai cœur sur la main. Je suis le plus heureux du monde en étant du côté de ceux qu’il aime bien (ça changera peut-être après cet article). Plein d’amour, plein de haine, un mec entier. Espèce d’oxymore sur pattes !

Comme tout le monde, Carton-Rouge s’est mis aux réseaux sociaux et est actif sur Twitter, Facebook ou encore Instagram. Martin avoue ne pas vraiment comprendre le concept des réseaux sociaux. Normal me direz-vous, bien qu’il ne soit pas encore sénile, il n’est pas de cette génération. Il ne doit pas être très à l’aise avec le numérique et la technologie. PERDU ! Martin est non seulement très à l’aise avec des outils du style Excel mais c’est surtout un grand collectionneur de jeux vidéo. Féru (et non pas féra, Martin n’est pas pêcheur) de jeux vidéo, il a 58 consoles, 1140 jeux et même deux bornes arcades chez lui. Il adore du reste organiser des soirées jeux avec ses potes auxquelles j’ai eu la chance d’être convié et je peux vous assurer qu’il est difficile à prendre sur Puzzle Bubble. Et même s’il n’est pas fan des réseaux sociaux, il nous a sorti certainement le contenu le plus « réseaux sociaux compatible » avec cette vidéo hilarante. Les jeux vidéo ne constituent pas la seule collection de « Magic Martin ». « En gros dès que j’ai trois trucs, c’est le début d’une collection » dit-il. Amoureux d’humour corrosif, il a tous les Charlie Hebdo depuis 1996 ainsi que Siné hebdo/mensuels, tous depuis le premier numéro. Ceci explique peut-être aussi le laisser-passer de quelques blagues un peu limites dans nos articles et sur les réseaux sociaux pour le plus grand bonheur des aficionados du 1er degré et de la bien-pensance. La seule chose qui choque Martin, ce sont les gens choqués. Mais ses collections ne s’arrêtent pas là. Dans les journaux, il a tous les Psikopat (et comme ils ont arrêté en janvier, il a l’intégrale) et tous les Fluide Glacial depuis 20 ans. Il a aussi débuté une collection pour sa fille avec 120 livres de la série « Monsieur et Madame ».

Je me suis permis de le contacter pour être sûr de ressortir les bons chiffres. Fou mais clairvoyant, il me répond:

Avant d’avouer qu’il a aussi d’autres collections :

Martin, c’est aussi ça. C’est de l’auto-dérision, de l’humour et de la lucidité sur son cas.

On avait à peine remarqué.

Comme tous les amoureux du ballon rond, il attend évidemment avec impatience les mardis et mercredis soirs pour regarder la Champions League. PERDU ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, Martin déteste la Ligue des Champions et tous les grands clubs européens. Ils n’ont pour lui aucune âme et sont remplis de joueurs mercenaires et gangrenés par l’argent. Entre un Liverpool-Barcelone et un Andorre-Islande, il n’hésitera pas et optera pour le deuxième choix. De plus, bien qu’il regarde volontiers un match au bar de temps à autre, il va préférer regarder les matches à enjeu (de la Suisse ou du LS par exemple) seul chez lui ou entouré par quelques amis triés sur le volet. Tout simplement parce qu’il est bien trop stressé et concentré pour se laisser distraire par des parasites accoudés au bar. Bien qu’il n’aime pas les compétitions pleines de fric, il est fan des grandes compétitions d’équipes nationales et particulièrement de la nouvelle Ligue des Nations avec laquelle il peut vibrer grâce à des Moldavie-Kosovo à enjeu. Martin rentre également en transe lors des Coupes du Monde et des Euros. Il prend même des vacances pour suivre les matches et surtout pour suivre le rythme effréné des articles publiés sur notre site. A titre d’exemple, il a regardé en entier TOUS les matchs de la dernière Coupe du Monde. Tous ? Non ! Car un bout de match peuplé d’irréductibles Gaulois face à des Croates a résisté au grand Martin. Vous avez bien compris, il a regardé tous les matches, sauf la fin de la finale. Paradoxal, vous disais-je ?

Il va sans dire que ce fan de football est comme le veut le cliché, un espèce de décérébré. En même temps, pour suivre 19 ans le LS partout (et toujours), faut avoir un petit pois dans la tête. ENCORE PERDU ! Martin n’est pas le gros bourru de bord de stade. C’est une personne d’une grande finesse d’esprit qui manie la langue française avec brio. Jeux de mots, tournure de phrase, syntaxe, Martin pourrait être éditeur, journaliste ou écrivain sans l’ombre d’un doute. Il suffit de l’écouter 5 minutes pour se rendre compte de sa très belle verve (attention à bien lire le dernier mot). Il est également intransigeant sur l’orthographe et n’accepte aucunement sa réforme de 1990. C’est pour certains un évènement peu important mais pour d’autres qui a un cout qui donne de l’exéma. Personnellement, tant que cela ne touche pas à mon portemonnaie, mon weekend ou ma collection de nénufars, je considère que ce ne sont pas mes ognons. (Navré de t’avoir fait vomir chef). C’est pourquoi Carton-Rouge a son équipe de relecteurs et même si quelques coquilles nous échappent, je crois qu’on peut se vanter de sortir moins de fautes que la plupart des journaux romands.

Cher Martin, je sais que tes positions tranchées t’ont certainement coûté quelques amitiés et quelques amours mais on ne peut pas te reprocher ton intégrité sans faille. Même si j’ai parfois de la peine à comprendre certains de tes actes et positions, j’ai beaucoup d’admiration pour toi. Je le répète encore, un grand merci pour tout ce que tu as fait pour Carton-Rouge, ce que tu vas continuer à faire en tant que rédacteur et pour ton amitié. Cœur avec les doigts.

A propos Valentin Henin 67 Articles
Je raconte des trucs, je fais des vidéos, tout ça, tout ça...

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