Chafik les yeux

LS – Zurich : c’est un peu David face à Goliath, l’Ukraine face à la Russie, Pierre Ménès face à Ronaldinho, Yann Marti face à Rafael Nadal, Zahia face à l’équipe de France ou encore Mimie Mathy face à Lea Sprunger dans une épreuve de 100 mètres haies !

Le match en deux mots

Cissé démission.

Déclaré persona non grata comme le reste du bloc D, je n’ai malheureusement pas pu tendre mon micro pour recueillir le précieux témoignage à chaud de ce cher Souleymane. Mais, rassurez-vous, ça aurait donné exactement la même chose que lors de son interview d’après-match réalisée lors du dernier LS – Zurich.

L’homme du match

Dans ce naufrage collectif, un homme surnage : Hicham Mahou. Il court pour tous les autres, se bat sur chaque ballon, dribble, percute, tente. Il y met son cœur et ses tripes. Face à Lucerne, à la fin du match, on l’a vu en pleurs, dépité, désemparé. Merci et gros respect à lui.

Pour éviter la relégation, je ne vois qu’une seule solution : cloner Mahou une bonne dizaine de fois. Malheureusement, à défaut de clone, on doit se farcir le clown.

La buse du match

Quand Alain Casanova a signé au LS, on ne voyait vraiment pas ce qui pouvait foirer. Pourquoi s’embêter à aller chercher un entraîneur qui connaît le championnat suisse, comme l’a fait Lucerne, alors que « Brad Pitt » Casanova était tout frais disponible sur le marché ? Non, le technicien français n’est pas du genre à rester 2 ans et demi au chômage, vautré dans son canapé à manger des cacahuètes et à siroter de la Kronenbourg !

Casanova, c’est la grande classe ! Malgré le niveau lamentable de l’arbitrage en Suisse, il n’a jamais critiqué les hommes en jaune. Certains journalistes – ces ignorants – ont eu l’audace de remettre en question son système tactique, mais il est toujours resté droit dans ses bottes, gardant un calme olympien. En quelques jours seulement, il a appris tous les noms et toutes les caractéristiques de ses joueurs. Au grand jamais il ne se serait permis d’appeler Toichi Suzuki : « le petit Japonais », exemple pris totalement au hasard.

Passer plus de 10 ans de sa carrière à jouer ou entraîner au FC Toulouse, ça marque un homme. « To lose », ça le connaît.

Le tournant du match

À un moment donné, on ne peut même plus parler de tournant du match, quand semaine après semaine tu accumules les erreurs et les mauvaises décisions, et ce depuis 9 mois ! Le tournant de la saison, ça a été de pareillement sous-estimer le championnat suisse.

Au pif :

• Remplacer le meilleur latéral droit du pays par un mec qui n’a même pas sa place avec les M21 du Team Vaud, mais qui est un petit protégé de Cissé car il vient de son académie.
• Évincer un entraîneur qui ne se laissait sûrement pas marcher sur les pieds pour y mettre une marionnette qui n’a pas son mot à dire sur la compo.
• Aller chercher des joueurs hors de forme, qui n’ont plus joué depuis des mois (ou entraîné), en étant convaincu qu’ils feront largement l’affaire dans ce championnat helvétique de seconde zone.

Pour éviter de trop me répéter, je vais m’arrêter là. Mais la liste est encore longue. Et comme l’a très bien dit Stéphane Rinaldi au micro de la RTS : « Quand on se moque du football, on le paie ».

« Abracadabra ! Aujourd’hui je vais vous montrer comment détruire un club de foot en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! »

Le geste technique du match

Une fois encore, le LS n’a pas réussi à trouver le chemin des filets. En sept rencontres disputées depuis l’intronisation de Casanova, les Lausannois n’ont inscrit qu’un seul but. Et c’était sur penalty. Pourtant Brecher a bien essayé de nous donner un coup de main en faisant une offrande à Suzuki. Mais le petit Japonais (sic) a allumé le montant du gardien zurichois…

Franchement, pour régler la guerre en Ukraine, pas besoin de se creuser la tête. Il suffit de remplacer l’armée russe par les joueurs du LS. Aucun risque ainsi que la cible ne soit touchée.

Le geste pourri du match

La fermeture de la tribune D, occupée habituellement par le Kop lausannois, ainsi que la suspension de la billetterie. Suite aux incidents survenus face à Lucerne, le club a décidé de répondre par le système D. Non, non, pas le D de débrouille, mais bien celui de débile. Ou de démesuré, discriminatoire, dégoûtant ou détestable.

Pour un club qui ne cesse de prôner l’union sacrée avec son #UNIS, c’est assez paradoxal. Enfin bon, on n’est plus à une contradiction près. En réalité, il suffisait d’ajouter un « P », pour être dans le juste et obtenir #PUNIS. Car oui, le club a appliqué une punition collective pour sanctionner les actes d’une petite poignée d’ultras qui est allée trop loin.

Le chiffre à la con

2742 spectateurs, dont 1500 Zurichois. Sympa ce match à domicile à l’extérieur. Ça nous rappelle un peu le bon souvenir de l’inversion de 2010 entre Lausanne et YB en Coupe de Suisse.

Avec INEOS, on a parfois l’impression de faire un saut de plus de 10 ans en arrière. Simplement, le campus Pelé a été remplacé par celui d’Abidjan. Navré de vous décevoir, mais j’échange volontiers Zohouri, N Guessan et Ouattara contre Balthazar, Mauro et Rodolfo.

L’anecdote

Le saviez-vous ? Zohouri a raté les tests à la 3 du FC Tolochenaz. Heureusement pour nous, un grand homme a su détecter son talent. Aujourd’hui, ce pur diamant brille match après match sous les couleurs lausannoises.

Elle est belle la bande à (Pic)Souleymane.

La cellule de recrutement du LS.

La rétrospective du prochain match

Dans la lignée du match face à Zurich, le club décide d’élargir quelque peu les mesures sécuritaires. Ainsi, seuls les abonnés nés un 30 février ont le droit d’assister à la rencontre face à YB. De leur côté, les Bernois bénéficient de 2’000 billets gratuits et sont invités à s’installer comme bon leur semble dans le stade. Afin d’assurer une belle ambiance à la Tuilière, ils reçoivent une coupe de champagne, des petits fours et quelques torches à craquer à leur bonne guise. En fin de rencontre, ils sont cordialement conviés à déguster le papet servi par Alain Casanova. Un événement intitulé : « Casa et l’papet ».