Ave public, Morituri te salutant

Après Bellinzone, Xamax avait l’honneur de tomber encore plus bas au niveau de l’adversité. Cette fois il fallait par contre réussir le match presque parfait, avant de partir pour une infernale série de 8 matchs contre les 4 meilleures (et vraies) équipes du championnat. C’est lundi, il fait gris et c’est la crise, alors on ne va pas chipoter et donc dire que la mission est accomplie, car un Xamax pas si éloigné de celui-là aurait réussi à perdre des points quand même.

Arrivant de plus en plus tard au stade, je découvre avec soulagement la formation des équipes. Pas de surprise côté «vaduzois». Dans les buts P. Stocklasa, derrière F. Stocklasa, S. Stocklasa, H. Stocklasa et D. Stocklasa. Même topo au milieu et devant, du Stocklasa en veux-tu en Stockvoilà. Non, la grande nouveauté c’est le culot, l’insolence que dis-je, la folie du duo valaiso-genevois aux commandes des Neuchâtelois. Deux attaquants pour secouer le colosse d’argile venu de fort lointain. Autre surprise notoire, Arnold prend la place de Willy en tant que latéral (Sulimaini pour Endjeguele pour les profanes) et ça fait, mais tellement plaisir. La tournée de bières est donc pour moi.Xamax a donc toutes les raisons d’entamer le match le pied au plancher, mais il semblerait que cela ne soit pas trop leur tasse de thé. Timides et brouillons, si la défense assure bien, c’est la transition en phase offensive qui fait défaut. Le dispositif Wuthrich-Bah au milieu est en rodage. On ne le sait pas encore, mais cela va vite tourner à un tout autre régime. En attendant ce déclic, Xamax, comme contre Sion, peine à imposer son rythme, à tirer profit de la technique de Taljevic ou de la force de pénétration de Wuthrich. Heureusement le quatuor défensif empêche toute mauvaise surprise. Besle une fois encore excellent dirige en patron, et Geiger pas à son avantage à Bellinzone, réalise une grande partie, avec quelques tacles chirurgicaux, indéniablement sa grande force. Des gestes qui me font toujours penser à la mythique citation de Guy Roux lors d’un Italie-Mexique au Mondial 2002 : «c’est ce qu’on appelle trouver une aiguille dans une botte de foin… mais sans toucher le foin».
Sur ces belles paroles, la fête va soudainement être un peu gâchée. Le Stocklasa numéro 17 abuse un Faivre un peu court, et le disque s’enraye. Guillaume excellent depuis le début de l’année montre ses limites sur ce genre de ballons, qui l’avaient déjà mis en difficulté au Tessin une semaine auparavant. Nul doute que Zubi aurait eu droit à un Pigeon d’Or pour la même hésitation, mais n’accablons pas l’excellent et prometteur portier neuchâtelois qui a déjà montré et démontré qu’il était un excellent gardien et capitaine. Ainsi soit-il alors. Scénario catastrophe ? Pas si sûr, il n’en fallait en fait pas plus pour galvaniser les Neuchâtelois. Tarva après avoir raté l’immanquable et fini par brouter de dépit le gazon synthétique se rattrape magnifiquement et inscrit l’égalisation dans la foulée. Depuis lors Vaduz ne comprendra plus grand-chose et il faudra bien de la maladresse xamaxienne pour éviter une secouée monumentale.
Sous l’impulsion d’un Wutrich insaisissable, les locaux prennent d’assaut les cages de Vaduz pour une 2ème mi-temps agréable. Conduite de balle, changements de rythme et mini-feintes semelle sur le ballon, le jeune Sébastien réussit enfin un match complet parfait. Il manquera même de peu d’inscrire son second but en Super League. En fin de rencontre Niçoise, entré pour Tarva, amènera sa petite touche de vitesse. Une touche plus que bienvenue et qui contribuera à étouffer le faiblichon adversaire du jour. Mais le Français manque encore un peu de vista ou alors justement, il tourne sous Vista. Tout comme Nuzzolo quelques minutes plus tard qui rate en deux temps et trois mouvements une montagne. Avant cela, heureusement, Ideye Brown, révélation annoncée du 2ème tour, avait fait parler la poudre. Précis, rapide, sûr de lui, on ne va pas y aller par quatre chemins, le Nigérian de 20 ans a encore mis tout le monde d’accord. On dirait qu’il a grandi de 5 ans en un an le bougre. Une chose est certaine, il est conscient de la tâche qui lui incombe (et qui lui décombe).
Précieuse victoire comptable donc, puisqu’avant cette série incroyable de matchs contre des équipes bien classées, Xamax prend un peu de marge avec la barre et emmagasine un brin de confiance. Il convient bien sûr de relativiser le résultat, étant donné le niveau affligeant de l’adversaire. Mais en d’autre temps, la réaction d’orgueil se serait fait bien plus attendre. Plus que cela d’ailleurs, en l’absence de nombreux joueurs, Xamax a montré qu’on pouvait compter sur certains piliers pour motiver le reste du groupe. Reste à travailler la régularité. Dès lors on se dit qu’avec un peu de réussite, 1 ou 2 exploits ne sont pas impossibles d’ici le mois de mai, époque où Xamax aura terminé son pensum face aux ténors et pourra se concentrer sur ses adversaires directs. Et en mai, ils feront ce qu’il nous plaît.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Neuchâtel Xamax – Vaduz 3-1 (1-1)

Maladière, 3477 spectateurs.
Arbitre : M. Rogalla (très bon match de sa part, c’est à souligner).
Buts : 36e Rudan 0-1. 38e Tarvajärvi 1-1. 76e Brown 2-1. 85e Brown 3-1.
NE Xamax : Faivre; B. Geiger, Besle, Hodzic, Sulaimani; Bah (90e Nuzzolo), Taljevic (80e Chihab), Niasse, Wüthrich; Brown, Tarajärvi (72e Niçoise). Entraîneurs : A. Geiger – J-M Aeby.
Vaduz : Kirschbaum; Ritzberger, Rudan, Nickenig, Iten (79e Dadi); Rivaldo, Polverino, Mea Vitali (87e Galbi), Fejzulahi; Thordarson, Steinarsson (69e Bellon). Entraîneur : Littbarski.
Cartons jaunes : 15e Polverino (faute), 57e Iten (antijeu), 71e Rivaldo (geste revanchard), 78e Taljevic (faute), 81e Besle (antisportività ?).
Coups de coin : 11-3 (5-2).

Écrit par Roby Steedman

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3 Commentaires

  1. Du Roby propre en ordre, bravo!
    Tout comme Xamax d’ailleurs, compact, solide, solidaire même, voire pimpant et presque génial par instant..! Non je m’emballe un peu là…
    Bref, une belle après-midi entre amis et surtout une bonne opération comptable, n’en demandons pas trop quand même!

  2. @ Roby
    Hélas, il n’y a plus de Stocklasa dans l’équipe…
    Lorsqu’ils étaient là, ainsi que les autres Liechtensteinois, il y avait du monde au Rheinpark, de l’ambiance… J’avais du plaisir à y aller… Nostalgie…

  3. Au niveau du public ça va pas fort du côté de la Maladière et je comprend pas vraiment…Ils avaient plus de monde en Challenge league!

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