Puisque la L1 était aussi intéressante qu’un discours enflammé de Samuel Schmid, je me suis permis de prendre quelques vacances pour aller sillonner la Hollande et la Belgique…
Heureusement pour moi, je n’ai fait que quelques jours chez nos collègues francophones wallons. J’ai quand même eu droit aux résumés du championnat belge, la «Jupiler League», samedi passé. J’ai été foudroyé. Je me suis rapidement dit qu’un Aarau-Schaffhouse était un réel moment de grâce footbalistique quand j’ai vu le spectacle proposé.
En voyant le Jean-François Develey local s’enflammer sur une frappe qui frôla le poteau de corner, c’est le rire qui prit le dessus, j’ai bien essayé de me consoler en suivant le «classico» belge entre le Standard et Anderlecht le lendemain, mais un vieux 0-0 est venu sanctionner ce pauvre sommet d’un pauvre championnat.
Bref, j’ai été réconcilié avec le football deux jours plus tard, quand après avoir pris le métro, je suis descendu à la station «Strandvliet», à deux pas de l’Arena. Quel stade ! Incroyable. Des tubulures de partout, des grandes affiches vantant les mérites des chaussures Adidas que portent Perez ou Huntelaar, deux terrains d’entraînement encore moins bosselés que les tables de billard qui vous endorment si rapidement sur Eurosport… Et le clou du spectacle : le toit rétractable. Quand on a l’habitude d’être emmené par son père à la Pontaise, je vous jure que ça pique les yeux !
Un peu seuls au monde autour de cette immensité architecturale, il nous faudra dix bonnes minutes pour en faire le tour et croiser un car de Japonais en goguette pour trouver l’entrée. Au détour d’une immense boutique où les peignoirs de l’Ajax se mêlent aux maillots vintage de la grande époque, vous pouvez aller visiter le musée de ce club mythique. Cet endroit est surtout dédié à l’incroyable palmarès de ce grand club européen, jugez plutôt : 29 titres de champion des Pays-Bas, 16 fois vainqueurs de la Coupe, 2 Coupes Intercontinentales, 1 Coupe UEFA, 1 Coupe des Coupes et surtout 4 victoires en Ligue des Champions… Excusez du peu.
Un montage vidéo sur trois écrans vous proposera également une anthologie en musique des buts de ses grandes stars, et une vitrine complète est dédiée à l’immense Marco Van Basten, l’avant-centre le plus fin et magique que le football ait porté. Il faudra juste m’expliquer pourquoi les touristes nippons prennent en photo l’écran plasma…
Cruyff, Van Basten, Rep, Keizer, Litmanen, les frères De Boer, Rijkaard, les frères Laudrup, Ronald Koeman, Denis Bergkamp ou encore Marc Overmars vous régalent les pupilles alors que vous dégustez une Brand au bistrot du stade, dans un DVD retraçant les 100 plus beaux buts du club.
Peinant à retrouver son lustre d’antan depuis la révolution de l’arrêt Bosman, l’Ajax Amsterdam a toujours été un club formateur dans l’âme, et à la base du football total qui fit rêver les soixante-huitards aux cheveux longs à l’époque de Johann Cruyff. Créé en 1900 par une bande de copains étudiants, l’Ajax tire son nom d’un Dieu de la mythologie grecque. Son logo est composé de 11 traits représentants la tête de ce guerrier et suggère les 11 joueurs de l’équipe. Il a obtenu son premier titre en 1918 et est un des 4 clubs en Europe à avoir remporté les 3 Coupes européennes possibles !
Berceau de nombreuses stars, il est toujours aujourd’hui une pépinière de talents sans égal où les plus gros clubs du continent se servent allégrement à chaque mercato. Ici, on attend de voir partir Sneijder, Babel ou Maduro pour sortir un junior encore plus doué…
Hedwiges Maduro que j’ai d’ailleurs croisé en sortant de la boutique. Il a dû me reconnaître car il me salua très poliment alors que je cherchais aux tréfonds de ma mémoire où j’avais bien pu voir cette tête un jour ou l’autre. Je ne l’ai finalement reconnu qu’en sortant de l’enceinte pour rejoindre le métro, où sa bonne bouille de milieu défensif de type «morue» était affichée sur une toile publicitaire d’une bonne quinzaine de mètres de hauteur…
Écrit par Robin Carrel
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