Tony Parker : The Final Shot

Vous aviez vu “Tony Parker Confidential” l’année passée sur TMC? Si oui, le nouveau documentaire Netflix “Tony Parker: The Final Shot” consacré au célèbre basketteur français n’aura aucun intérêt pour vous. Si non, regardez plutôt “The Last Dance”.

Un dernier p’tit Shot

Ce qu’il y a de pénible avec ces documentaires dit “de fin de carrière” (voir celui consacré à Anelka), c’est qu’on retrouve toujours les mêmes ingrédients. On retrace le parcours depuis l’enfance, les difficultés rencontrées, la gloire, la blessure-censée-mettre-fin-à-ta-carrière mais dont l’athlète guérit à vitesse grand V et bien sûr Thierry Henry qui traîne dans les parages pour dire tout le bien qu’il pense de son “meilleur pote” et pour qui il a toujours été présent. Le jour où quelqu’un consacrera un film à Granit Xhaka, il n’est pas impossible de voir Henry apparaître pour chanter les louanges du Suisse. Bref, tout est lisse, rien ne dépasse. Les documentaires réalisés avec du recul sont toujours plus intéressants car le temps ayant passé, les intervenants n’en ont plus rien à foutre et parlent un peu moins le pied sur la pédale de frein. Du coup, pour rendre le visionnage de ces films préformatés plus ludique, je m’amuse toujours à détecter les passages de pure mauvaise foi ou les “oublis” malencontreux des moments les plus gênants de la carrière sportive. En dans ce “Final Shot”, il y en a un certain nombre.

Clyde Parker

Tipi, Tony P, Parkertonix, Slouch (littéralement mauvaise posture), le célèbre basketteur-rappeur Tony Parker a connu différents surnoms au cours de sa vie. Parfois aussi appelé le “Jordan français”, essentiellement par des journalistes tricolores, on retrouve en effet des similitudes dans leurs parcours respectifs. Ce sont des hommes fidèles à une seule équipe NBA avant d’aller terminer leur carrière en eau de boudin dans une équipe minable. La comparaison s’arrête là, Jordan n’ayant jamais fait d’album de rap. Le nul.

Un premier point qui m’a amusé sont les origines de William Anthony Parker II. Né en Belgique d’un père basketteur professionnel américain et d’une mère néerlandaise, il acquiert la nationalité française uniquement car son papa avait signé comme joueur à l’AS Denain dans le nord de la France en 1982. Si son paternel avait signé au Pully-Basket, Tony serait suisse, j’aurais fait ma scolarité avec lui et avec mes 2 cm de plus que lui, je lui aurais mis la misère en un contre un à la récré. Ou pas. Dans le roman national sportif français, ces origines multiples sont souvent mises sous le tapis. TP est français un point c’est tout.

J’ai décidé de me retirer de la vie de basketteur professionnel après la fin de la saison 2018-2019.

J’ai plein de tunes à la fin

Le Français donc, a un côté faux gendre idéal agaçant qui ressort bien dans le film. Il est l’ami de tout le monde, il se sent à la maison partout, l’argent ne l’intéresse pas. Mais tout cela sent l’hypocrisie à plein nez, n’est pas Roger Federer qui veut. Lors de sa première saison aux San Antonio Spurs, la star Tim Duncan ne lui a pas adressé la parole et le coach Gregg Popovich lui hurlait dessus à longueur de journée. Tony dit qu’il trouvait ça normal, qu’il devait faire ses preuves. On sent bien que derrière, il a dû les détester pendant des années. Côté argent, une bribe de vérité surgit à l’écran quand on nous raconte que Tony avait épluché en détail les salaires de tous les meneurs de jeu de NBA pour pouvoir négocier au mieux son salaire (soit quatre fois plus que proposé) sous peine d’aller voir ailleurs. La seconde d’après on le voit à l’écran nous jurer que l’argent n’a aucune importance, ce qui compte c’est l’équipe. Busted!

Il a décroché quatre fois la lune sans la fusée

Après on ne peut pas lui enlever ses quatres titres NBA et surtout son implication en équipe de France. Il voulait absolument être champion d’Europe sous les couleurs tricolores, mission accomplie en 2013. C’est l’occasion de voir le sélectionneur français Vincent Collet, au charisme aussi éblouissant qu’une huître, raconter l’évolution de TP en équipe de France. Il est passé du statut de sauveur qui veut tout faire à celui de sauveur qui doit laisser un peu d’espace aux autres, la nuance est fine. Les multiples ratages aux Jeux Olympiques? Pas un mot. Les passages à vide à San Antonio? Rien non plus. Soudain Kobe Bryant apparaît à l’écran. Il tape du pied nerveusement et semble pressé de dire deux ou trois banalités sur Tony. Il avait sûrement un hélicoptère à prendre.

TP Family Assemble.

Dernier Love

Retour en 2019 dans la maison ricaine du français. Sa baraque représente parfaitement ce que c’est que d’avoir trop d’argent. Il faut le voir pour le croire. A 14 ans si on m’avait demandé la maison de mes rêves, ça aurait été exactement celle de Tony Parker. Parc aquatique, Dolorean de “Retour vers le futur”, salle d’arcade, figurine Marvel grandeur nature et il y a même la porte d’entrée de Jurassic Park ! La maison dans “Ricky ou la belle vie” c’était un taudis à côté. Parfois les fantasmes d’adolescents se heurtent au kitsch de la réalité et devraient rester des fantasmes. Le petit passage hommage à sa femme avec qui « tout va pour le mieux » tombe légèrement à l’eau, depuis qu’on a appris leur séparation il y a quelques mois. Le reportage se termine avec la cérémonie de retrait du maillot no 9 des Spurs floqué Parker. Giga teuf ensuite au Neverland texan avec Thierry Henry, Teddy Riner et Maître Gims. Ses amis se sont cotisés pour lui offrir un Thanos géant. Y a pas à dire, la vie de star ça fait vraiment rêver. On ne saura pas si le “premier love” de TP était de la fête.

Une écoute intense des paroles profondes de cette chanson est indispensable pour comprendre les intertitres de cet article.

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