Bulletin nul

Devançant l’Italie plombée par ses affaires, le couple ukraino-polonais organisera l’Euro 2012 à la surprise générale. Si Platini le «Rital» n’a rien trouvé à y redire, c’est que le dossier présenté avait de la gueule. A moins que les octogénaires de l’UEFA n’aient encore fait n’importe quoi…

Les yeux rivés sur mon écran, j’attends que le verdict tombe. Qui veut de l’Euro 2012 ? C’est alors que, me passant une main sur mon front déjà bouillant, la sentence apparaît en quelques lettres, assez pour vérifier ce que mon subconscient avait déjà appréhendé : l’Ukraine et la Pologne organiseront conjointement l’Euro 2012 de football. Vite, une aspirine. Tous les soi-disant «spécialistes» avaient pourtant déjà annoncé la victoire de l’Italie pour cette candidature controversée. De quoi ressortir la bonne vieille blague : «comment fait-on pour reboucher une bouteille de champagne ?» (cf. Euro 2000). Il faut avouer que le dossier de la Botte sentait un peu trop la lasagne pas fraîche : dopage, matches truqués au «Moggiopoli», stades insécurisés, policier mort à Catane… et j’en passe. Mais tout de même, non d’une pipe. On imagine le déchirement pour le nouveau président de l’UEFA, p’tit-fils d’immigrés transalpins et ex «Ballon d’or France Football» (comme il faut dire) avec la Juve. Du coup, voilà comment Platini a enfin pu, malgré un cœur italien, faire honneur à sa campagne sur la représentation des petits pays. La Pologne, qui ne s’était encore jamais présentée pour organiser la compétition, baigne pourtant également dans des affaires de corruption dans le football mais c’est «peanuts» comparé aux magouilles en Italie où la Juventus justement, pas encore remontée en Série A, risque déjà de nouvelles suspension…

L’Euro 2012, ce sera donc huit stades, quatre dans chaque pays, avec un match d’ouverture à Varsovie (Stade National, 63’000 places) et une finale à Kiev, dans l’antre gigantesque du Dynamo (stade Olympique, 77’000 sièges). Ce sera aussi une belle moyenne de 47’000 places sur les stades proposés et des infrastructures dignes du troisième millénaire – j’exagère à peine –. Pour le culotté président de la Fédération ukrainienne de football, Grigory Surkis, cette désignation logique récompense «le meilleur dossier de tous les temps». A noter que la Pologne a organisé le championnat d’Europe des moins de 19 ans l’an dernier… Probablement ce qui a convaincu le vieillissant Board de l’UEFA de sélectionner ces pays qui ne possèdent pas de système de transport suffisamment moderne et encore moins la capacité d’hébergement pour une épreuve de cette importance. Près de 2’000 kilomètres séparent Gdansk, en Pologne, de Donetsk, en Ukraine, et il faut compter pas moins de 22 heures de route pour se rendre de l’un à l’autre. Mais, enfin, j’imagine que si je m’en suis rendu compte, l’UEFA y avait pensé bien avant moi… Et puis moi, ce que j’en dis…
Après le succès de la double candidature austro-suisse pour l’Euro 2008, voilà un nouveau couple qui voit le jour, remportant par défaut une élection bien décevante où la paire Moldavie-Albanie aurait pu l’emporter. Monsieur Platoche (même si sa responsabilité directe est diluée dans un système électoral archaïque et indigeste) a réussi à se faire remarquer, à défaut de gagner en crédibilité. On ne risque pas de voir beaucoup de pays complexés pour la prochaine échéance dans quatre ans.

Écrit par Etienne Ducroc

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