Quand la Fed Cup se la joue Martina Hingis

Souvenez-vous, c’était l’été passé. L’équipe suisse de Fed Cup jouait à Chavannes-de-Bogis sa place dans le groupe mondial II contre l’Australie. Tout alla vite, bien trop vite pour notre petite équipe, si vaillante fut-elle : 0-1, puis 0-2 et enfin 0-3. Un mirage, un coup de vent au coeur de la petite bourgade. Et comme si l’addition n’était pas assez salée, l’Australie lui infligea la bulle : 0-5 ! Aujourd’hui personne ne semble avoir oublié ce qui fut l’une des pires débâcles de «l’équipe» suisse de Fed Cup.

Évidemment, quand on prononce le mot «équipe», on pense à cette union quasi fraternelle entre joueuses, toutes unies au sein d’une même cause et visant un but commun. Quand on dit «équipe», on pense évidemment à Martina, Patty et Manu venues épauler la jeune Timea et ses acolytes inexpérimentées au sein de la Fed Cup, abréviation de «Federation Cup». Cette fameuse coupe (dont on n’a d’ailleurs jamais vu la couleur), comme son nom l’indique, est sensée fédérer les joueuses du circuit, dont nos trois braves mousquetaires font partie, à venir défendre les couleurs de la patrie. Ah illusion quand tu nous tiens…On savait Martina bien trop occupée à gagner sa croûte. Il faut dire que la pauvre a eu toutes les peines du monde à boucler ses fins de mois pendant presque trois ans, car entre ses quatre demeures, sa dizaine de voitures de sport et ses chevaux (sans parler de l’entretien de ses nombreux amants !), ça a dû lui coûter quelques coups de raquette ! Il faut donc vite qu’elle renfloue les caisses pour pouvoir arrêter le tennis d’ici deux ans, faire de nombreux gosses et papoter avec son four Zug (en plus elle va enfin pouvoir faire bourse commune avec son Radek de futur mari). Avec un programme aussi bien minuté, pas le temps pour la Fed Cup, tu penses ! En plus, on sait qu’elle préfère jouer en double avec… Zug justement ! Ah la fine équipe… Bref, la formule «Martina en Fed Cup» est par conséquent devenue obsolète. Au mieux, cela restera comme le plus gros paradoxe de l’histoire suisse du tennis. Les belles années, quand en Fed Cup elle écrasait encore toutes ses rivales de ses coups de génie, semblent désormais révolues.

De ces belles années, on se souvient évidemment de notre Heidi nationale, Patty Schnyder. Avec un nom qui sonne aussi «suisse», elle aurait dû consacrer sa vie à la réussite et à la prospérité de l’équipe de Fed Cup. Pourtant, on retient plutôt ses (trop) nombreuses contre-performances, ses mauvaises excuses et son lymphatisme légendaire. Visiblement plus à l’aise et alerte chez Emmi que sur un court de tennis, elle a coulé l’équipe plus d’une fois !
De ces belles années toujours, on retiendra aussi la participation de sa majesté monégasque (non, non, pas Stéphanie !) Manu Gagliardi, l’expatriée paranoïaque. Entre ses déboires financiers, son joli minois et des résultats qui laissent toujours à désirer, elle aurait tout à fait pu se valoriser en Fed Cup ! Que nenni ! Madame boude et fuit une équipe qui l’avait pourtant acceptée (et ce n’était pourtant pas chose acquise !)
Le vent a pourtant soudainement tourné. Les deux dernières mousquetaires, malgré l’absence de la «peste de Trübbach» (merci Marc !), sont de retour ! J’ai bien tenté de déceler les motivations de Patty et Manu, mais je ne les comprends toujours pas. À quoi rime cette soudaine magnanimité ? Peut-être Patty a-t-elle besoin de se rassurer après un début de saison catastrophique, mais je doute que la Fed Cup soit son élément naturel. Si gagner contre une joueuse qu’elle devance de 200 ou 300 rangs peut la rassurer, soit ! Quant à Manu, outre la motivation pécuniaire, je n’en vois pas. Serait-ce aussi la perspective des Jeux Olympiques ? Ou nos deux mousquetaires auraient-elles été simplement et si soudainement sublimées ? On peut croire en la providence ou en un accès d’altruisme, mais venant de Manu, c’est douteux. Quant à Patty, à moins qu’Emmi ne lui fournisse une énergie nouvelle, je ne trouve aucune bonne raison pour expliquer son retour. En résumé, nul ne connaît exactement ce qui se trame dans les sombres couloirs de l’équipe suisse de Fed Cup ! Le fait est qu’elles sont de retour et qu’elles nous sont présentées en sauveuses d’une équipe suisse mal embarquée. Alors, on se gargarise ; ah Patty, ah Manu, ah… Oui, on aimerait bien pouvoir dire «ah Martina !» mais là, c’est plutôt «pfff, Martina». Franchement, lâche tes fourneaux et prends ta raquette pour venir en aide à tes camarades ! Je suis certain que Radek sait se cuisiner une pizza surgelée. Et s’il a oublié la procédure, il n’a qu’à se repasser la pub de Zug en boucle.

Privée de l’art culinaire et tennistique de Martina, l’équipe suisse n’en perd pour autant pas son latin. En se baladant sur le site officiel de Swiss Tennis, on remarque en effet qu’en ce qui concerne l’art oratoire, ils se sont largement inspirés de la belle époque de Martina : «nous n’avons peur d’aucun adversaire !», clame Eric Van Harpen, le coach de l’équipe. Tiens, c’est le seul qui semble avoir oublié la déconvenue de juillet 2006. Évidemment, ce n’est pas «Sertàrien» Lüthi qui aurait pu dire ça ! Vous imaginez un peu l’ampleur de la catastrophe, le maître-trop-zen, le pilier inébranlable de cette équipe qui vacille ! Pour un peu, on aurait craint la crise cardiaque. Bref, l’équipe n’est pas en reste ! Martina a laissé son empreinte indélébile et continue donc d’influencer le moral des troupes. Si ça marche, on ne pourra qu’applaudir ! D’ailleurs, Manu, Patty & Co viennent de mettre une correction au Danemark et Manu d’égaler la performance de choix d’une certaine Martina Hingis ! Elle vient d’offrir un beau vélo tout neuf à son adversaire (comprenez, un 6-0 6-0 !). Malheureusement, la suite fut beaucoup plus compliquée. La Suisse s’est tout d’abord inclinée contre la Roumanie (1 à 3) mais a gagné la rencontre qui l’opposait aux Pays-Bas (3 à 0). Si le Danemark avait battu la Roumanie, la Suisse aurait pu jouer les promotions. Hélas, le sort en a décidé autrement puisque la Roumanie l’a finalement emporté. Par conséquent, la Suisse a dû jouer pour la cinquième place dans le groupe 1 de la zone Europe/Afrique contre la Slovénie. Les Suissesses se sont imposées 2 à 0. Au final, la Suisse se retrouve donc à une place peu enviable et qui ne risque sûrement pas de motiver Martina Hingis à faire son grand «come-back» au sein de l’équipe suisse de Fed Cup…

Écrit par Jérôme Nicole

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