Plus que cinq prétendants

À l’issue de la 7ème journée de Liga, le fossé se creuse gentiment entre les prétendants au titre et les viennent-ensuite. Catégorie dont fait désormais partie l’Atlético Madrid, largué par un peloton de tête au rythme effréné… La suite de la saison s’annonce plus prometteuse que jamais en Espagne, où l’on n’avait plus atteint un tel niveau depuis bien longtemps. Amateurs de Premiership et de Super League, l’heure de la reconversion a sonné !

Le Real gagne un derby «loco»

Cela faisait neuf ans que l’Atlético n’avait pas battu son frère ennemi madrilène. Neuf ans d’amertume, de frustration et de regrets qui ont atteint leur paroxysme samedi soir : à Vicente Calderon, le Real Madrid s’est en effet imposé 1-2 à la… 97ème minute (sur pénalty), prolongeant ainsi la malédiction des Rojiblanco. Un dénouement cruel, certes, mais logique : sans le comportement éthylique de M. Gomez – qui a injustement annulé deux réussites du Real avant d’expulser sévèrement Van Nistelrooy – et les parades de grande classe de Leo Franco (Coupet peut faire ses valises), les champions en titre l’auraient emporté bien plus largement. Incapables de développer un jeu posé et trop tributaires du seul Agüero, les Sud-Américains de la Liga ont démontré, en moins d’un mois (défaites face à Séville, Barcelone et Madrid), qu’ils n’avaient pas le calibre suffisant pour jouer le titre. Le déplacement à Villarreal, dimanche prochain, devrait confirmer le diagnostic.

Quant aux Merengue, ce succès bien construit et mérité leur permet de rester au contact des meilleurs, comme d’habitude. Depuis le temps que je vous dis que cette équipe finit toujours par gagner (déjà deux victoires dans les arrêts de jeu cette saison), qu’elle est accompagnée depuis bientôt deux ans d’une chance – euh pardon, d’une force – hallucinante… Hala Madrid ! Mais ce que l’on aime par-dessus tout chez cette équipe, c’est sa classe incarnée par les propos de leur entraîneur Schuster après le match : «si nous n’avons pas gagné 1-5, c’est à cause de l’arbitre». Jawohl, Bernd ! Propos relayés dès le lendemain par son cher président, Ramon Calderon, pas moins humble : «ils ne veulent pas que nous gagnions une troisième Liga». Où quand l’hôpital se fout de la charité…
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La malédiction continue pour Franco et l’Atlético…

Valence facilement, Villarreal solidement

Fraîchement nominé pour le Ballon d’Or, David Villa est bel et bien l’un des meilleurs attaquants de la planète en ce moment. Auteur de deux nouveaux buts ce week-end, le joueur du Valence C.F. a mené son équipe vers une victoire sans histoire face à la nouvelle lanterne rouge, Numancia (4-0). Seuls en tête de la Liga, les pensionnaires de Mestalla sont en train de reconquérir leur public grâce à un jeu solide et efficace, ainsi qu’un esprit d’équipe très présent. Attention toutefois à ne pas tomber dans une trop grande «Villa-dépendance» qui, à long terme, pourrait mettre à mal la cohésion de l’équipe !

L’autre club valencien, Villarreal, continue lui à imposer sa vision défensive du football – seulement trois buts encaissés cette saison – à un pays qui n’en a pas vraiment l’habitude. Avec un certain succès ! Très disciplinés, les joueurs de Pellegrini sont allés chercher un bon 0-0 sur le terrain de l’Espanyol Barcelone (qui a raté un pénalty) ; sur l’ensemble de la rencontre, le sous-marin jaune aurait même mérité de l’emporter. Qu’importe : le vice-champion est invaincu depuis maintenant six mois et s’il continue à jouer avec une telle rigueur, cette série risque fort de se prolonger encore plusieurs semaines. Peut-être même jusqu’à fin décembre, où l’attendront respectivement Séville, le Barça, le Real et Valence !


David Villa : 8 buts en 7 matches !

Séville et le Barça plus forts que le «virus FIFA»

Une autre équipe est également invaincue depuis plus de six mois : c’est le Séville FC (qui est d’ailleurs 2ème à égalité avec Villarreal au classement). Malgré un contingent décimé par les blessures récentes de ses internationaux – le «virus FIFA», comme on dit en Espagne –, les Sévillans ont remporté le derby andalou face à Almeria (0-1), prenant ainsi leur revanche sur la dernière équipe à les avoir battus en Liga. Bien organisés en défense et appliqués dans la conservation du ballon, les Nervionenses n’ont pas volé leur victoire dans un stade où il n’est pourtant jamais facile de jouer. Ils confirment ainsi leur excellent début de saison – le meilleur de leur histoire –, et continuent de séduire (et d’apeurer) le pays par leur magnifique solidarité. À confirmer la semaine prochaine lors d’un autre derby, face à Malaga.

Si je me suis montré un brin méchant à l’encontre du Real tout à l’heure, je ne ferai pas non plus de cadeau au Barça. Car même si les Blaugrana sont allés s’imposer à Bilbao face aux indépendantistes basques de l’Athletic (0-1 grâce à un superbe but d’Eto’o), obtenant ainsi une septième victoire consécutive, leur jeu n’a pas déchaîné les passions, loin s’en faut ! La faute à l’entraîneur Guardiola qui, sous prétexte du «virus FIFA», a cru bon de laisser plusieurs titulaires habituels au repos pour ce match, parmi lesquels Xavi et Messi. Du coup, on fait les malins du côté du Camp Nou : tant les dirigeants que les médias catalans véhiculent depuis lundi l’idée que ce Barcelone-là ne dépend d’aucun joueur en particulier pour gagner. Ben voyons, señores, quel bon sens ! En opposition avec cette philosophie arrogante et prétentieuse, je tiens quand même à vous faire partager une déclaration de Guardiola survenue dimanche soir, juste après la victoire de son équipe : «je parais meilleur entraîneur que celui que je suis réellement». Ce n’est sûrement pas le teuton de Santiago Bernabeu qui nous l’aurait sortie, celle-là !


Le but d’Eto’o dans toute sa splendeur

Le reste en bref

Ridicule en début de saison, le Sporting Gijon (vous savez, l’équipe aux vingt-et-un buts encaissés) est en train de redresser la barre de manière singulière ! Victorieux d’Osasuna (1-0), les sympathiques néo-promus sont désormais 15èmes et ont déjà marqué dix buts (soit un de plus que Villarreal). Pourvu que ça dure !
L’autre événement marquant de cette 7ème journée est la première victoire de la saison du Betis Séville, face à Majorque (3-0). Les Sévillans, qui n’avaient plus gagné à domicile depuis plus de six mois (!), quittent ainsi la dernière place du classement et se donnent un peu d’air. On attendait tout de même mieux de cette équipe qui, on l’espère, saura élever le niveau de son jeu lors des prochaines semaines.
Enfin, relevons la victoire de Malaga face à Getafe (2-1) qui permet aux Andalous d’occuper une très bonne 7ème place au classement. De bon augure avant le déplacement à Séville !

Le classement (jouissif) :

1. Valence C.F. – 19 pts
2. Séville FC – 17 pts
3. Villarreal C.F. – 17 pts
4. FC Barcelone – 16 pts
5. Real Madrid C.F. – 16 pts

Écrit par Raphi Stollé

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3 Commentaires

  1. Heu… Nervionses, cest pas plutôt pour lAthletic ?

    Et le virus FIFA ne désignerait-il pas plutôt les convocations en sélection plutôt que les blessures en sélection ?

  2. Les Nervionenses, cest bien le FC Séville.

    Quant au « virus FIFA », comme son nom lindique, il sagit bien des blessures dues aux convocations internationales.

    Larticle est donc juste!

  3. Vérification faite, lerreur est mienne concernant les Nervionenses. Jai (trop hâtivement) conclu au lien avec le fleuve traversant Bilbao.

    Par contre, pour le virus FIFA, il me semble avoir lu dans la presse espagnole, avant même le déroulement des matches, que le virus FIFA (qui affaiblissait les clubs) revenait.

    En même temps, cétait histoire de dire quelque chose, je me régale à lire carton rouge, en particulier sur le championnat dEspagne. Une liberté de ton quon ne retrouve, en France, que chez les cahiers du football.

    Bref, juste ou pas, on sen fout : continuez !

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