Xamax : un derby romand pour s’enfoncer

Aïe ! Dans le genre fête du football romand, on a connu mieux. Pas seulement parce que le spectacle proposé par les joueurs a été d’une qualité plutôt douteuse, mais plutôt compte tenu du classement inquiétant des deux formations. Tu parles d’une fête du football romand ! Un derby de tâcherons besogneux, oui.

La bonne nouvelle, c’est que Xamax se rapproche peu à peu de la place de barragiste. Comme je l’avais annoncé en début de saison. Avec le parcours qui est le sien actuellement, Neuchâtel est en grand danger. Non pas que ses adversaires directs soient hors de portée, bien au contraire. Toutefois, avec la parodie de football proposée depuis plusieurs mois par les gars de Gégé les yeux bleus, je vois mal comment une équipe pourrait terminer le championnat derrière eux. Thoune mis à part, bien sûr (on va enfin se débarrasser des fornicateurs du Lachen, un soulagement pour tous les parents !)Bref, revenons au naufrage de Xamax. Gégé les yeux bleus est bientôt loin, la patience du président ayant des limites. Et là, le «beauf’» du bout du lac a fait fort. Il faut le virer, et «Sylvio la bonne formule» l’a compris. Ne vous méprenez pas, je n’aime pas les licenciements d’entraîneurs. Seulement Gégé ne peut plus rien apporter à Xamax !

Gérard Castella est sur un siège éjectable

Aucune progression

Je m’explique. Il ne faut pas retirer au Genevois le mérite qu’il a eu d’obtenir, dès la première saison, la promotion en Super League, après plusieurs années couronnées de succès à la tête de Lausanne-Sport. Et Dieu sait si ça, c’est une grande performance… Il arrive tout simplement un moment où le discours et les méthodes d’un entraîneur ne correspondent plus aux besoins de son équipe.
Je dis cela car le fait le plus marquant depuis le mois de juillet est sans aucun doute la stagnation de Xamax. Aucune progression en près de neuf mois ! Vous ne me croyez pas ? Relisez alors un peu les papiers de début de saison, et vous verrez. Quels étaient les problèmes des Neuchâtelois ? Un gardien important dans le vestiaire mais catastrophique sur le terrain, une défense de clowns et une attaque aussi tranchante que les couteaux en plastique qu’on nous file avec nos saucisses dans les fêtes de village.
Quoi ?! Mais, si je ne m’abuse, rien n’a changé. Alors là, je ne comprends plus rien ! Il me semble qu’un des rôles essentiels d’un entraîneur est premièrement d’identifier les problèmes et deuxièmement d’y remédier. Ohé, Gégé !?! Qu’est-ce que tu fais ?!

Un président fâché

Le gardien est toujours le même (Castella subit-il des pressions externes au club qui l’oblige à aligner Zubi ?), les défenseurs sont toujours aussi pathétiques et les attaquants se sont depuis faits membres du fan’s club de Pierre Richard. «Ils sont catastrophiques ! Je vais leur dire que je vais prendre une corde pour me pendre ! C’était joli, le soleil brillait, j’ai vu un beau match de vétérans !» Visiblement, pour Bernasconi, les choses sont claires. Ses propos d’après-match, dimanche soir, ne laissent pas de place au doute.

Sylvio Bernasconi n’est pas là pour rigoler !

Comment lui donner tort ? «Castella a voulu ces joueurs. Pourquoi ne fait-il pas jouer son Serbe (Joksimovic), qui m’a coûté un saladier et qui est plus gaucher que tous les autres ? (Sic) Et son João Paulo, il est mauvais. Etait-ce vraiment nécessaire, comme Gérard me l’a demandé, de l’acheter ?», disait encore le bon Sylvio après le match. Enorme.
Le président est fâché, il a de bonnes raisons. Il n’est toutefois pas exempt de tout reproche. S’il avait la moindre idée de ce qu’est le football, il n’aurait pas toléré les recrutements de Jenny et El Haimour, qui avaient au passage coulé Yverdon. Franchement, quel est le message ? Xamax est promu, et il fait signer deux latéraux médiocres qui ont contribué à la chute d’un autre club – voire de deux autres clubs, pour El Haimour, relégué également avec Schaffhouse – quelques mois plus tôt.
Tout se paie un jour. En 2008, Xamax a disputé six matches, dont cinq sans avoir marqué. Il a encaissé neuf buts. Le bilan : une victoire, cinq défaites dont une élimination humiliante en Coupe de Suisse. Que le barrage contre Wil ou Vaduz sera serré !

PS : Vous constaterez qu’il ne figure aucun mot dans cet article concernant l’adversaire de Xamax dimanche. Ayant appelé au boycott de celui-ci la semaine passée, je me voyais dans l’obligation de montrer l’exemple. CartonRouge.ch ne voulait cependant pas se priver d’un papier sur le derby. J’ai donc dû trouver un compromis. Je vous rassure, j’ai fait en sorte de ne pas payer ma place et je n’ai à aucun moment manifesté une quelconque émotion durant la partie. Voilà, c’est un peu maigre, je le sais. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Du moins, pas plus que d’habitude.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Sion – Xamax 2-0 (1-0)

Tourbillon : 10’500 spectateurs.
Arbitre : M. Hänni.
Buts : 14e Saborio 1-0. 84e Mfuti 2-0.
Sion : Gonzalez; Vanczak, Kali, Sarni; Alioui (66e Geiger), Ahoueya, Brellier, Paito; Dominguez (63e Beto), Adeshina; Saborio (75e Mfuti).
Xamax : Zuberbühler; Jenny, Besle, Chihab, El Haimour (75e Brown); Lang, Bah, Rak (58e Nuzzolo), Szlykowic; Joao Paulo (58e Merenda), Coly. 

Écrit par Psyko Franco