Personne ne voulait sauver le soldat Ryan !

Avec 26.23% des suffrages, Kevin Ryan est déclaré Pigeon d’Or de Février au nez et à la barbe de Grégory Coupet – moins de 3% d’écart ! – et d’Issa Hayatou qui l’aurait certainement mérité pour sa gestion ubuesque du Ballon d’Or africain. Qu’à cela ne tienne, nos lecteurs ont décerné le titre à un drôle d’oiseau canadien qui a marqué les esprits par sa faculté à se mettre quasi tout le microcosme lausannois à dos, et ceci en moins de 4 rounds de championnat.

L’ex-coach du Lausanne Hockey Club est mort par et de par ses idées. Le Montréalais a payé cash un piètre deuxième tour ainsi que les 14 petites unités glanées lors des 10 derniers matches sous son commandement. Pire que l’aspect comptable, Kevin Ryan a réussi le tour de force de faire régner un climat délétère dans le vestiaire vaudois. La majorité des joueurs, les mercenaires en tête, voulaient sa peau, arguant son manque total de communication enveloppé d’un autisme à faire pâlir Rain Man, et donc d’une mauvaise définition des rôles de chacun desservant et déstabilisant l’équipe dans son ensemble. Certes les Lausannois jouaient à la perfection sans la rondelle avec une préparation estivale du tonnerre et un pressing tonitruant, mais cette tactique a fonctionné un petit tour avant de s’essouffler complètement. Questionné après la série contre GCK au sujet de l’amélioration de l’avantage numérique sous l’ère Bourdeleau, les propos d’un des leader de l’équipe sont parfaitement révélateurs : «Avec l’autre trou-d’cul, on faisait ce qu’on voulait en power-play. Avec Paulin les rôles sont nettement mieux définis, chacun sait maintenant ce qu’il doit faire». Le lecteur averti n’aura pas manqué de noter quel terme «familier» est utilisé pour décrire le soldat Ryan, que personne ne voulait sauver.

Entre autres accusations, ses propos du début de saison exprimant le fait que sa formation «serait prête en novembre» alors qu’elle tournait à plein régime début septembre et a connu un magnifique «trou genevois» en… novembre justement.
Obstiné et méprisant, il ne voulait pas d’un assistant pouvant faire tampon entre lui, sa philosophie et ses joueurs, à l’image d’un Hans Kossman au bout du lac. Ce fut avant tout la porte fermée à toutes les fenêtres de son bureau, avec à la clé une pomme de la discorde bien mûre en janvier pour être mangée.
Comme tout dictateur qui se respecte, il souffle le chaud et le froid dans son propre toit afin d’asseoir un pouvoir basé sur le châtiment et la désignation de têtes de Turc (Emery, Lussier) et de chouchous protégés par le boss. Il fut à n’en pas douter exagérément exigeant avec certains et a contrario extrêmement accommodant avec d’autres privilégiés. Rien de tel pour désunir un vestiaire. Riccardo Fuhrer et ses classeurs n’étaient pas mieux mais il avait l’énorme avantage de châtier sans clientélisme et de faire l’unanimité contre lui au sein du vestiaire et donc, par la même occasion, de souder l’équipe.
Autres «exploits» du Pigeon d’Or de Février 2008, il est parvenu dès son arrivée à se froisser avec Paul-André Cadieux et à envoyer Laurent Emery renforcer le concurrent chaux-de-fonnier, sous prétexte que le talentueux défenseur lausannois était en surpoids. Ses soi-disant deux à trois kilos de trop ne lui ont pourtant pas empêché de faire une saison remarquable avec les Abeilles, jusqu’à sa récente blessure.

Complètement borné et incapable de se remettre en questions, l’entraîneur qui compte à peine trois saisons derrière une bande n’était pas mûr pour le défi lausannois. Il est le responsable numéro 1 de l’échec de son équipe lors des 2ème et 3ème tours, soldés par un bilan indigne d’une cylindrée comme Lausanne. Aveugle et sourd aux doléances de son vestiaire, il n’a pas douté un instant de la possibilité d’être évincé. Mal lui en a pris. Jim Koleff décida le 22 janvier de se séparer du chauve, alors même qu’il est au bénéfice d’un contrat valable pour la fin de la saison 2008-2009.
Son successeur Paulin Bordeleau est invaincu depuis qu’il a repris les rênes du LHC, qui a aligné onze victoires consécutives, série toujours en cours. Davantage que les résultats, c’est l’attitude et la motivation du groupe lausannois qui sont la preuve du «malaise Ryan». Preuve vivante parmi tant d’autres, Eric Himelfarb est totalement métamorphosé depuis le licenciement de son ennemi juré. C’est d’ailleurs Himelfarb qui aura mis le feu aux poudres via un entretien choc dans le quotidien 24 Heures, où il accusait Ryan de tous les maux de son équipe. Aujourd’hui, on ne peut que féliciter le Canadien pour son franc-parler.
Parce que Kevin Ryan avait toutes les cartes en main pour réussir à Lausanne et qu’il a lamentablement échoué, parce qu’il était aussi chaleureux qu’un colonnel de l’armée US, parce qu’il avait un ego surdimensionné et parce que ses options tactiques étaient aussi brillantes qu’une théorie de Jean-Claude van Damme, la rédaction de CartonRouge.ch est heureuse de lui remettre

le Pigeon d’Or de Février 2008

A défaut d’avoir gagné des titres avec le LHC, Kevin Ryan repart de son séjour sur les bords du Léman avec une récompense de choix. Le Montréalais aura tout loisir de philosopher avec son chien Savannah sur les raisons de cet échec.
Certains bruits disent que Christian Constantin serait à la recherche d’un caporal pour dresser ses «fillettes», fera-t-il appel au Canadien pour remettre de l’ordre dans son vestiaire ?… Vous en saurez plus dans Le Matin !
Classement final :
1. Kevin Ryan : 214 voix (26.23%)
2. Grégory Coupet : 194 voix (23.78%)
3. Issa Hayatou : 150 voix (18.39%)
4. Philippe Lucas : 103 voix (12.62%)
5. El Hadji Diouf : 93 voix (11.39%)
6. Olivier Keller : 62 voix (7.59%)
Total des votes : 816


Pigeonne de Janvier : Manaudou est partout ! Christian Constantin a été officiellement pigeondorisé !

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3 Commentaires

  1. Amplement mérité!!! Je verrais bien un club dirigé par Constantin, entraîné par Ryan, assisté de Führer… 😉

    Bravo aux joueurs davoir donné raison à leurs dirigeants!

  2. En tant que Lausannois suis content de cette nomination Kevin le mérite même si Hayatou est un pôvre type qui laurait mérité !

    Il la probablement gagné car bcp de loz passe sur ce site et que Bordeleau avec la même équipe en est à 11 victoire….

    A+

  3. Cest un parmis plein dautres…on a eu pire que Ryan. On a lart dattirer les pires entraineurs…combien de changement en 10 ans??????…Pourquoi narrive-t-on pas à trouver un Pelletier ou un McSorley ou un DelCurto ou autres??????…bravo le lhc…

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