Direkt aus Hamburg !

À deux semaines de Roland Garros, le tournoi de Hambourg représente la dernière oasis avant le grand désert parisien. Occasion pour regagner un peu de confiance ou tout simplement affûter les derniers détails, peu importe, les meilleurs joueurs de la planète se sont donnés rendez-vous à Hambourg ! Federer, Nadal et Safin ainsi que la jeune génération des Gasquet, Djokovic et Murray.

Arrivé à Hambourg lundi aux alentours de 11h du matin, je m’empresse d’aller déposer mon fardeau à l’hôtel puis je file en direction du centre de tennis Am Rothenbaum. Là-bas, quelques badauds m’abordent pour me vendre des billets d’entrée à des prix exorbitants. «Neine Danke», réponds-je avec diligence ! Je pénètre instamment dans l’enceinte grâce à mon passe journalistique. Je constate que je viens de manquer Stan sur le central. Il vient d’être battu par Juan Carlos Ferrero. Je me rends au centre de presse, où je reçois ma carte officielle pour la semaine au nom de CartonRouge.ch ! On m’indique en même temps la salle pour les conférences de presse d’après match ainsi que la salle de rédaction, où j’entraperçois d’ailleurs une cinquantaine de journalistes.

Une première rencontre de choix !

Le centre de presse n’est pas qu’un repère de journalistes, il regorge également de papiers en tout genre : informations sur le tournoi, programme, sponsors et horaires des conférences de presse. Je constate avec bonheur que notre Rodgeur national donne une conférence de presse à 15h. Le temps d’avaler un immense bretzel et je me retrouve dans un petit bar aménagé pour la circonstance. Federer se fait attendre et c’est Ivan Ljubicic qui ouvre finalement le bal. Sa façon très habile de répondre aux questions (parfois pièges) des journalistes dénote la routine de ces interviews. Vingt minutes plus tard, Rodgeur entre en piste, pull bleu flashy et casquette, l’air décontracté. À peine assis, sitôt assailli ! Les premières questions fusent : «alors, cette rupture d’avec Tony…», «cette défaite contre Volandri…», «aurez-vous un coach pour Roland Garros…» et ainsi de suite. Malgré l’audace des questions, Rodgeur reste zen, maître de lui et de ses mots. Il passe de l’allemand à l’anglais, du français et au suisse allemand aussi facilement que l’on changerait de chemise. Son discours est limpide, ses idées claires. Cela faisait effectivement un certain temps qu’il se posait la question d’une rupture et qu’il pensait avoir fait le bon choix. Avec Tony Roche, il s’était installé dans une mauvaise «routine» et il désire visiblement en sortir. Un point positif ! Ce qui explique partiellement sa défaite inattendue à Rome la semaine passée : «cette histoire de rupture me trottait dans la tête». On le serait à moins… La conférence se termine par une séance de dédicace. Rodgeur prend un bain de foule mérité, pour le plus grand bonheur des dizaines d’enfants présents à la sortie de la conférence.


Rodgeur et la meute de journalistes…

En coulisses

Rentré au bercail journalistique, je me pose tranquillement à une table, où je dactylographie l’essentiel des dires de Rodgeur. Une table derrière, j’entends Roger Jaunin, journaliste au Matin, qui parle au téléphone, clope au bec. Je m’approche de lui et me présente. «Je ne connais pas Carton Rouge mais je vais aller voir, promis !», me lance-t-il. La discussion s’entame et il me parle brièvement de sa vie, ses passions, son travail au journal. Monsieur Jaunin est un personnage sympathique qui semble avoir une bonne dose d’humour à propos de son métier de journaliste : «maintenant, on préfère parler des petites culottes…» Je n’en saurai donc pas plus, car la sonnerie de son téléphone l’interrompt. Eh oui, le journalisme, c’est ça, les contacts et l’info en permanence !

Les matches

L’avantage d’être accrédité, c’est de pouvoir se balader au gré des envies et des matches et surtout, de pouvoir occuper plus ou moins n’importe quelle place dans le stade. Inutile de préciser que c’est le court central qui a eu mes faveurs, car il accueille la crème des joueurs ! J’assiste donc à mon premier match, Richard Gasquet contre Gaston Gaudio. Le premier joue bien et alterne en douceur lift et slice tout en utilisant avec intelligence la géométrie du court. Pour Gaudio, c’est plus compliqué. Son jeu comporte beaucoup de déchets et le premier set est donc vite bouclé : 6-1 ! Le deuxième est plus accroché, la faute à un Gaudio quelque peu retrouvé. Mais l’ancien vainqueur de Roland Garros ne peut renverser la vapeur et s’incline logiquement 6-4 dans le second set.
La rencontre suivante oppose Lleyton Hewitt à Augstin Callieri. Je ne vois malheureusement que quelques jeux de cette rencontre, car se tient au même moment la conférence de presse de Rodgeur. Et je ne possède pas le don d’ubiquité…
Le match suivant opposait le sympathique Marcos Baghdatis au héros local Philipp Kohlschreiber qui, pour le plus grand bonheur du public, s’est défait sans trop de problème du Chypriote. La fin de la journée approchant, j’assiste donc à ma dernière partie de la journée : Marat Safin contre Nicolas Massu. Je ne pouvais pas décemment manquer le match de Marat, le joueur le plus fantasque du circuit ! Autant vous le dire, j’avais un parti pris. Safin a un talent incroyable, preuve en est cette fabuleuse demi-finale à l’Open d’Australie en 2005, qu’il avait remportée contre Federer. Mais depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Trop inconstant pour rester dans le Top 5, Safin se bat surtout contre lui-même.


Safin dans le magnifique court central d’Hambourg

Dans cette rencontre, Marat alterne le bon et le très mauvais, deux revers magnifiques, un coup droit croisé mais il manque le plus facile, le smash. Autre exemple : il mène tout le point, l’autre fait l’essuie-glace au fond du court mais le Russe plombe le filet d’un revers surpuissant… trop puissant. Quel gâchis ! Massu est à la peine, problème de dos visiblement. Mais il ne lâche rien, c’est un battant et ça fait plaisir à voir. Il revient de 0-4 à 4-4 grâce à quelques coups fantastiques. Marat bouillonne ! Mais celui-ci remporte tout de même le premier set au terme d’un jeu décisif de toute beauté. Même scénario dans la deuxième manche, Marat fait les points et les fautes. Massu s’incline finalement sur la marque de 7-6 et 6-4. Bilan du Russe : une raquette brisée en mille morceaux, deux balles qui ont flirté avec les cieux et un avertissement. Marat, t’es génial !

Mardy et le mardi

Mardy Fish ouvre les feux de la deuxième journée en compagnie de Carlos Moya sur le court central. Mais il y avait visiblement un mardi de trop aujourd’hui… Exit donc Mardy, surpassé par un Moya très inspiré.
J’assiste ensuite à l’échauffement de Rodgeur et d’Yves Allegro, tous deux accompagnés par Mirka, très affairée à se repoudrer le nez aux abords du court, et par Pierre Paganini. L’ambiance très détendue m’a permis de mesurer toute la complicité qui lie les deux joueurs helvétiques.


Les deux potes à l’entraînement

J’assiste ensuite partiellement au match entre le Français Julien Benneteau et l’Allemand Rainer Schüttler. Le match est remporté par le Français, qui fait donc tomber la deuxième «tête allemande» après la défaite de Benjamin Becker. Le duel suivant oppose l’Allemand Florian Mayer au Russe Mikhail Youzhny. Trois sets serrés sont nécessaires pour départager les deux hommes. Mayer l’emporte sur le score de 6-4 2-6 7-6.
Federer, associé à Wawrinka en double, joue au même moment sur le court annexe contre James Blake et Mardy Fish. Je quitte donc momentanément le court central pour me rendre sur le court annexe. Mal m’en a pris puisqu’une foule immense attendait pour entrer sur le court, déjà plein à craquer. Après dix minutes de queue, je renonce. Moralité, Rodgeur n’est pas qu’un joueur de tennis, c’est une star ! De paroles d’habitués du tournoi, on a rarement constaté une telle affluence pour un double… Nos deux compatriotes sont éliminés 6-2 et 7-5.

Conférences de presse

À 16h30, conférence de presse en anglais avec Rafael Nadal. Je précise «en anglais», car ça ne saute pas aux yeux ! Si Nadal est un excellent joueur, sa marge de progression en anglais est conséquente, notamment pour la prononciation. D’après ses dires, il joue donc de manière plus agressive que l’année passée et a aussi amélioré son service et son slice. À la question de savoir s’il pense avoir pris une marge d’avance par rapport à Federer, inutile d’attendre un oui ou un non catégorique : «je ne pense pas à cela quand je joue et Roger reste le numéro un devant moi… et les autres !»
Une heure plus tard, c’est au tour d’Andy Murray de se frotter aux questions des quelques journalistes présents dans la salle. Autant dire qu’Andy n’était pas très loquace, il venait d’abandonner face à Fernando Verdasco suite à une blessure au poignet : «je n’ai pas encore les résultats des examens mais il ne semblerait pas que ce soit une fracture.»
Je termine ma journée en regardant le premier set entre Tommy Robredo et Nicolas Almagro, duel 100% espagnol. Avant de quitter le stade, je vais encore consulter l’horaire des matches de demain. Je constate avec bonheur que Rodgeur est programmé en deuxième position sur le central. Rendez-vous est pris… avant de devoir monter dans mon train pour Cologne !

Écrit par Jérôme Nicole

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1 Commentaire

  1. Trop de la chance dêtre là-bas !! Moi je serai à R-G ds deux semaines mais là je ne peux plus attendre. Ptite correction de rien du tout : Andy Murray a abandonné face à Volandri à 5-1 pour lui et pas Verdasco…

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