Lyon – Saint-Etienne, le duel – A Lyon, y’a pas le feu !

Beaucoup le savent, un derby – ou un match entre deux rivaux historiques – ne se joue pas exclusivement sur le terrain. S’il y a 22 acteurs sur le terrain, il y en avait plus de 38’000 dans les gradins. Entre discussions et observations, voici ce que j’ai pu retenir de cette atmosphère si particulière, propre à de tels matches.

Tout d’abord, il est à signaler que notre ami Jean-Michelin a du se résoudre à solder les 1’000 derniers billets pour ce derby, afin d’être sûr de voir son stade rempli. Le contraire aurait quand même été assez pitoyable… En comparaison, Saint-Etienne aurait pu remplir 3 fois Geoffroy-Guichard pour le derby du 4 mars passé… C’est sans doute ce qu’on appelle la «ferveur à la lyonnaise»…Lorsque j’arrive aux abords de Disneyland environ 2 heures avant le match, plusieurs milliers de spectateurs sont amassés derrière les portes en attendant leur ouverture. Vêtu d’un t-shirt arborant fièrement l’écusson de l’ASSE, je passe quand même rapidement derrière le Virage Nord et rejoins la tribune latérale dans laquelle j’ai un billet. Sur le trajet, plusieurs personnes m’accostent pour me «féliciter» d’oser porter les couleurs ennemies. Il est vrai que nous ne sommes pas beaucoup dans ce cas. Heureusement pour moi, les Lyonnais n’ont pas le même sens de l’hospitalité que les Turcs…

Alors que je fais la queue devant la tribune, un monsieur d’un certain âge s’approche de moi. Tout aux couleurs de l’OL, ça doit être la mascotte locale, comme il en existe une dans chaque tribune… Il m’explique que je vais enfin découvrir ce qu’est une vraie atmosphère de match chaud, que je vais être impressionné par l’ambiance et que Lyon va mettre une (nouvelle) rouste aux Verts… Mes oreilles en tremblent déjà…
Lorsque je prends possession de la place qui m’est réservée, je me retrouve bien évidemment entouré de partisans de l’OL, ce qui n’est pas pour déplaire à mon petit côté maso. Installé au premier rang, j’ai une vue quelque peu tronquée sur le terrain, par contre, je suis idéalement placé pour pouvoir juger l’ambiance du stade
Voici le tableau : sur ma droite, le Virage Nord (qui en passant, n’est pas un virage…), encore un peu désert, malgré la présence d’un bon noyau de Bad Gones, le principal groupe ultra local. Sur ma droite, les Stéphanois, menés par les Magic Fans et les Green Angels, qui sont au nombre de 2’000 environ. Et juste à côté d’eux, séparés par une belle rangée de Playmobil et des grillages, les ultras du Virage Sud, la Cosa Nostra Lyon, réunissant les Lugdunum’s et les Nucleo, auparavant présents chacun sous leur propre enseigne.
Le décor est planté et les premières hostilités verbales commencent entre les Stéphanois et les locataires de la tribune dans laquelle je me trouve, rapidement relayés par leurs amis du Virage Nord.
Lorsque les joueurs rentrent sur le terrain pour l’échauffement, le stade n’est qu’à 60% plein, et les Verts sont copieusement sifflés alors qu’ils saluent leurs supporters de loin. L’entrée des joueurs lyonnais provoque l’un des très rares moments d’hystérie autour de moi, ce qui est notamment du au fait que se trouve, 5 rangées derrière moi, ce qui pourrait être le «Fabio Grosso Fan’s Club», qui a la bonne idée de venir se chauffer juste devant eux.

Les joueurs sortent les uns après les autres et les tifos peuvent commencer à se mettre en place. Alors que celui des Bad Gones est une réussite, celui du Virage Sud a probablement dû être conçu par l’école primaire du coin. En tout cas, fort décevant pour un match d’une telle ampleur. Le parcage stéphanois présente un tifo simple mais très bien réalisé.
Dès l’entame de match, alors que Sainté prend le jeu à son avantage, ça gronde autour de moi. Les deux défaites consécutives ont apparemment de la peine à être digérées par certains, et la bande à Perrin sera même la cible de quelques insultes très tôt dans la partie.
J’attends toujours de voir ce si fabuleux public en action, car même si on ne peut nier les efforts fournis par les ultras des deux virages, l’ambiance reste bien en-dessous de l’attente. Les quelques actions chaudes (ou tièdes, on va dire) de l’OL réveilleront quelque peu ce beau monde, sans plus. Les 2’000 Stéphanois sont bruyants, mais ce n’est pas non plus l’hystérie complète.
La sortie des joueurs pour la mi-temps se fait sous quelques sifflets, encore timides il est vrai. Mais à en écouter les gens parler pendant la mi-temps, on se rend compte que le baromètre n’est pas au beau fixe en ce moment sur Lyon. Certains envisagent même une défaite dans ce derby, c’est dire…
Il faudra un exploit de Juninho et une énorme boulette de Tavlaridis (Monsieur un carton par match…) pour permettre à Europa Park de se réveiller. Et je dois bien me résoudre à avouer que pendant 3 minutes, le public lyonnais à réussi à enflammer son stade, grâce à l’un des seuls chants repris par tous, le fameux «Qui ne saute pas n’est pas lyonnais». Mais c’est tout… Ces 3 minutes passées, retour à la normale. Heureusement que leur répertoire de chants d’insultes est bien fourni pour que certains de mes voisins ne s’endorment pas…

Sur le but, mes adorables voisins s’en sont donné à cœur joie avec moi, profitant de ce moment de bonheur pour me dire tout le bien qu’ils pensent des Verts… Certains se seraient sentis mal, moi j’ai beaucoup rigolé !
La fin du match sera sifflée sur ce score de 1-0, les Lyonnais peuvent faire la fête. Mais les plus lucides d’entre eux admettent que cette victoire n’est pas 100% méritée et qu’elle ne masque pas toutes les lacunes actuelles de l’équipe.
Malgré cela, Lyon reprend les commandes de ce duel à distance, avant de se rendre à Sochaux mercredi, alors que Sainté recevra de surprenants Strasbourgeois.
En conclusion, et malgré que certains trouveront peut-être que je ne suis pas objectif, un derby restera toujours beaucoup plus impressionnant à Geoffroy qu’à Alpamare. La différence s’expliquant certainement par l’amour des Stéphanois pour le ballon rond depuis des décennies, alors que pas mal de Lyonnais ignoraient tout de ce sport il y a 7 ans…
Rendez-vous en janvier pour la revanche !
5ème journée
Lyon – Saint-Etienne 1-0
Classement après la 5ème journée :
1. Lyon 4 2 0 2 4-3 6
2. Sainté 5 1 2 2 4-4 5
 

Écrit par Bretzeli

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1 Commentaire

  1. Sympa larticle.

    Effectivement lambiance des derbys à Gerb-land na pas la même saveur que celui disputé dans le chaudron vert, néanmoins le tifo du virage nord était splendide! même si le gollum à un goût de réchauffé puisque les gones nous avaient déjà gratifié dun gollum il y a 2 ans, pour le derby.

    A part ça match de m****…. mais bon cest la France.

    En tout cas chapeau pour y avoir été en arborant du vert. lannée prochaine faudra mettre le maillot 😉

    Merci à Carton rouge et aux rédacteurs pour leur super travail!!!

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