Eurobasket – La Russie pour un exploit monumental

La Russie championne d’Europe de basketball, qui l’eut cru ? Au terme d’un match tendu à l’extrême, les Russes se sont défaits de l’Espagne, chez elle, à Madrid. Une victoire 60-59 acquise grâce à un dernier panier de Jon Robert Holden – à deux secondes de la sirène finale – a fait couler passablement de larmes sur les joueurs ibères qui ne peuvent finalement s’en prendre qu’à eux mêmes. Quasiment invincibles jusqu’ici, Pau Gasol et ses coéquipiers se sont battus eux-mêmes après un départ pourtant idéal (22-11 après le premier quart-temps).

57% aux lancer-francs. Ce seul chiffre permet de comprendre la raison de cette débâcle. Le seul Pau Gasol a raté 7 tirs depuis la ligne, dont 4 primordiaux dans le «money time», un désastre. Dans ces conditions, difficile de maintenir un avantage qui a fondu inexorablement sous les assauts de Viktor Khryapa, JR Holden et Andrei Kirilenko. Pourtant, les Ibères avaient tout pour bien faire. Au cours du troisième quart-temps, l’ailier fort d’Utah Jazz a écopé de sa quatrième faute personnelle, amputant du même coup la force de frappe russe. Mais Savrasenko (10 points) et Khryapa (12 rebonds) ont enfilé leur bleu de travail pour prendre la
relève de leur leader.En d’autres temps, la Russie, dominée et minée par des problèmes de fautes, aurait perdu pied face aux Espagnols poussés par toute une salle acquise à leur cause. Mais le coach David Blatt a su inculquer un nouvel esprit à cette formation. Qui, au début de la compétition, aurait misé ne serait-ce qu’un franc sur les Russes ? Pas moi en tout cas ! Quoi qu’il en soit, on peut l’affirmer, les joueurs de l’Est ont réalisé une performance incroyable. Le plus grand exploit du basketball moderne ? Peut-être, je ne suis pas loin de le penser et ne suis pas le seul…


Un exploit historique pour la Russie

Le cercle, cet ennemi

Les Espagnols pourront s’en mordre les doigts bien longtemps. Avec une adresse à 3 points frisant l’insolence (41%), dont un 5/7 de Calderon, il semblait ne rien pouvoir arriver aux hôtes de l’épreuve. Mais une faillite à 2 points (20%, 7/35) faisait particulièrement tache sur la feuille de statistiques. Avec des Garbajosa, Calderon, Gasol ou Rodriguez, l’Espagne semblait posséder un effectif imbattable. Si l’on ajoute des joueurs aussi talentueux que Sergio Rodriguez ou Rudy Fernandez, on se demande encore comment ceci est arrivé.
Le hasard fait évidemment partie du jeu, mais il faut dire que ce facteur n’était pas du côté de l’Espagne lors de cette finale. Prenez les 5 dernières secondes de jeu. Alors que JR Holden réussissait un tir «avé maria» qui s’amusait longuement avec l’anneau avant de faire trembler le filet, Pau Gasol échouait sur un dernier tir du même genre… Un rien a décidé de ce championnat d’Europe. Un rien qui fait toute la différence et c’est finalement ce qui fait la beauté de ce sport.


Pau Gasol a craqué…

Une médaille pour Saras !

Dans la petite finale, la Lituanie a gagné la médaille de bronze au nez et à la barbe de la Grèce. Après une défaite mortifiante face à la Russie en demi-finale, les Baltes se sont bien repris grâce à une adresse extérieure de tous les instants (57%). Grâce à ce succès, les Lituaniens participeront aux JO de Pékin. Je dois vous avouer que mon coeur est ragaillardi par ce résultat. Saurnas Jasikevicius (Saras pour les intimes) mérite de gagner cette médaille, lui qui va de déception en déception en NBA.
Comment un meneur de jeu aussi créatif, combatif et adroit que Saras peut-il être oublié au bout du banc tant à Indiana qu’à Golden State ? Le jeu «à l’américaine» ne lui convient pas alors si un club ne venait pas à le mettre sous contrat (des rumeurs contradictoires circulent), il serait bien inspiré de revenir de ce côté-ci de l’Atlantique. Malgré tout, j’espère le voir rebondir dans un club de NBA européanisé où le meneur de jeu a une importance non-négligeable. Bref cette médaille lituanienne m’a fait un plaisir fou.
Et, pour finir, le moment de mauvaise foi que tout le monde attend. Ha ha ha la France !!! Voilà c’est tout.

Écrit par George Baudry

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