L’OM entre dans l’histoire !

Capables du pire comme du pire en championnat depuis le début de saison, les joueurs de l’OM sont entrés de plein pied dans l’histoire du football français. L’OM est devenu le premier club hexagonal à s’imposer à Anfield (0-1), cinq ans après avoir été la première équipe française à ne pas s’être inclinée devant le «Kop».

L’arrivée d’Eric Gerets a donc provoqué le choc psychologique tant attendu. Le technicien belge a vite posé sa patte et renvoyé deux joueurs aux vestiaires, au cours de la semaine d’entraînement, à cause d’un manque d’implication flagrant. Cela semble avoir porté ses fruits tant les Olympiens ont paru transfigurés pour leur première rencontre sous la houlette du «successeur» de Raymond Goethals. Il est vrai que la petite histoire qui a suivi la défaite à Auxerre avait fait monter la moutarde au nez des supporters… Après avoir été ridiculisés par les hommes de Jean Fernandez en Bourgogne, Djibril Cissé a fait office de porte-parole de ses coéquipiers afin de ne pas regagner de suite la cité phocéenne. Certains «professionnels» ont en effet trouvé plus judicieux d’aller fêter leur déroute dans une soirée branchée de la capitale. Pas besoin de dessin pour vous expliquer la réaction du truculent Pape Diouf.

Organisés comme d’habitude dans un vieux 4-2-3-1, les Marseillais ont dominé, après 10 premières minutes difficiles, des Anglais (enfin Espagnols, enfin… rhoo je sais plus), peu concernés par la rencontre. A la nullité de Sebastian Leto s’est ajouté le ridicule de Momo Sissoko et la tête ailleurs de Steven Gerrard. Ce dernier a d’ailleurs semblé marquer le pas après avoir shooté (en voiture) un gosse de 10 ans en début de semaine…
Bref, Mamadou Niang s’est créé une première opportunité avant que Ziani ne se voit refuser l’ouverture du score pour un hors-jeu litigieux. De plus en plus en confiance, l’équipe de Gerets a pressé haut dans le terrain et perturbé la relance par le travail de sape de Cana et Cheyrou (enfin complémentaires ?). Les attaquants n’ont pas été en reste et Ziani, Valbuena et Niang ont sans cesse harcelé l’arrière-garde de Benitez dans le but de perturber la remontée du ballon.
Les «Reds» ont bien tenté de trouver le géant Peter Crouch par la voie des airs, mais Rodriguez et Givet n’ont de leçon à recevoir de personne dans le domaine. Ainsi, c’est le plus logiquement du monde que le nabot Mathieu Valbuena a ouvert le score dans le dernier quart d’heure d’une frappe enroulée (grâce à une bonne glissade du pied d’appui) en pleine toile, qui a permis à Thierry Gilardi de s’extasier. Les trois attaquants lancés dans le bain en fin de rencontre par Rafael Benitez ont bien créé quelques situations chaudes, mais la défense et le poteau ont dit non.

Après Drogba en 2002 et Bathenay au siècle dernier, Mathieu Valbuena est le 3e joueur d’un club français à marquer dans l’antre mythique d’Anfield. Il a permis, comme en 2004 quand l’OM a atteint la finale de la Coupe UEFA, de faire oublier un parcours calamiteux en L1 et redonné du baume aux coeurs des supporters qui ont brandi des «dirigeants démissions» durant toute la rencontre…
Valbuena est l’anti-thèse de l’onéreux recrutement liverpuldien de cette saison. Acheté pour dix ballons et un jeu de maillots (environ) à Libourne St-Seurin, le milieu de terrain sortait d’une saison réussie avec le club girondin en National (promotion, 9 buts et une quinzaine de passes décisives). Le petit numéro 28 est arrivé Boulevard-Michelet en début de saison dernière. Il a réalisé une prestation étonnante, positionné en 10 sur la pelouse d’Anfield, à tel point qu’un spectateur assidu et assis la chope à la main dans un bar anglais me demandait s’il était Argentin…

Liverpool – Marseille 0-1 (0-0)

Anfield Road : 45 000 spectateurs.
Arbitre : Plautz (Aut).
But : 77e Valbuena 0-1.
Notes : 92e tir sur le poteau de Torres.